Festival Ciné Droit libre Abidjan – Le film «L’Envoyée de Dieu» ouvre le débat sur l’extrémisme violent

Parrainée par la star ivoirienne du reggae Tiken Jah Fakoly, la 16ème édition du festival Ciné Droit libre Abidjan qui se tient du 27 au 30 novembre 2024 autour du thème «Où va le monde ?», a ouvert ses portes, le mercredi 27 novembre dernier, au Goethe Institut Abidjan sis à Abidjan-Cocody, par une série d’allocutions, la projection du court-métrage «L’Envoyée de Dieu» (26 min) de la réalisatrice burkinabé Amina Abdoulaye Mamani et un panel sur l’extrémisme violent et la radicalisation.

C’était en présence de nombreuses personnalités dont le directeur général du Goethe-Institut Abidjan Rainer Hauswirth, Alexandra Heldt, la directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté ; SEM Fabrice Favre, ambassadeur de la Confédération helvétique à Abidjan, accompagnée de son épouse; SEM Matthias Veltin, ambassadeur de l’Allemagne à Abidjan. Au programme de ladite édition, plusieurs projections de films suivies de débats, des master-classes, des ateliers de formation, une journée de l’enfant, un village du festival et des spectacles. Dans son allocution, le coordonnateur du festival, le journaliste Sangaré Yacouba, est revenu sur l’historique de son événement ; il a précisé l’objectif visé, insisté sur le principe de cette vitrine de promotion des droits humains : un film, un thème, un débat. Il a fait le bilan des 15 dernières éditions et a révélé les raisons du choix du thème de l’actuelle édition. Sans oublier d’égrener les 4 principaux axes dudit festival : projections de films, formation (ateliers), espace dédié aux enfants et concours de slam (l’innovation cette année).

Par ailleurs, Yacouba Sangaré a mis un point d’honneur à faire un plaidoyer pour le soutien à son festival qui, ces dernières années, trouve difficilement des financements pour son organisation, à part l’appui de ses partenaires institutionnels. Justifiant le choix du festival, le promoteur à Abidjan indiquera : «Cette année, le festival est placé sous le thème : « Où va le monde ? ».  Cette interrogation, a priori, pourrait paraître surprenante, mais quand on regarde ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, elle prend tout son sens avec la résurgence des foyers de tension : guerre russo-ukrainienne, conflit au Proche-Orient, notamment à Gaza et Beyrouth, bataille armée en République démocratique du Congo,  affrontement fratricide au Soudan, attaques terroristes récurrentes dans le Sahel (Burkina Faso, Mali et Niger) et au Nigeria… Bref, le monde est quasiment en ébullition ces dernières années.

Et comme c’est très souvent le cas en temps de guerre, ces foyers de tension sont malheureusement le théâtre de graves violations des droits humains, avec son lot d’exactions, d’exécutions sommaires, d’enlèvements et de tortures, de viols, de privation de la liberté, et surtout toutes ces vies arrachées … On assiste à une montée ahurissante de l’extrémisme violent, ponctuée d’une violation flagrante du droit humanitaire international si bien qu’on se demande où va ce monde. Ainsi, l’humanité fait place à la déshumanité ; la terreur supplante le bonheur; l’horreur devient presque banale; et la vie, pourtant sacrée, ne vaut plus rien à nos yeux…

Face à cette situation, pour le moins critique, et très alarmante, il urge d’intensifier les actions de sensibilisation et de plaidoyer, afin de susciter une prise de conscience pour que ces conflits cessent le plus tôt possible. Et surtout, en attendant que les armes ne cessent de crépiter, que les violations flagrantes des droits humains s’estompent rapidement. C’est pourquoi le festival a décidé cette année d’engager, à travers une kyrielle d’activités, les populations à dire « Non » à l’extrémisme violent et à œuvrer davantage pour le respect des droits humains. « Déjà, pour cette soirée d’ouverture, nous vous proposons un film bouleversant « L’envoyée de Dieu » d’Amina Abdoulaye Mamani qui signe une pertinente réflexion sur l’extrémisme violent, sur fond d’endoctrinement religieux», a précisé le promoteur.

Cette année donc, le festival Ciné Droit libre Abidjan s’interroge sur la résurgence des conflits dans le monde. D’où le thème à propos : «Où va le monde». Le directeur général du Goethe-Institut Abidjan Rainer Hauswirth et Alexandra Heldt, la directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, ont tous les deux donné les raisons de leur soutien à l’organisation de ce festival et relevé leur ressenti sur le thème de la rencontre. Le film «L‘Envoyée de Dieu» a servi de prétexte au panel qui a suivi sa projection. Avec comme panélistes l’imam Ibrahima Koné de la Plateforme nationale du dialogue interreligieux contre l’extrémisme violent et Dr. Flan Moquet César, politologue et directeur du Centre de recherche politique d’Abidjan. Lesquels se sont essayé à cerner les raisons qui fondent la montée de la radicalisation, de l’extrémisme violent et de la recrudescence des actes des terroristes, notamment dans le Sahel. Tout en précisant leurs avis sur le phénomène.

Marcellin Boguy

 Légende photo : Les invites, les panelistes, le promoteur et des participants à la cérémonie d’ouverture du festival.

 

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