Forum de Paris sur la paix : Adama Bictogo exprime haut la vérité de la Côte d’Ivoire

Représentant le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, au Forum de Paris sur paix qui s’est déroulé du 11 au 12 novembre 2022 dans la capitale française sur le thème « Surmonter la multi crise », le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Adama Bictogo, a prononcé une allocution, ce samedi 12 novembre 2022. Au cours de laquelle il a invité la communauté internationale a changé de paradigme relativement à l’actualité portant sur l’Afrique.

  1. Bictogo, a exhorté les uns et les autres à promouvoir un monde égalitaire en mettant le continent africain au cœur des décisions. A cet effet, il a plaidé pour que l’élan de solidarité qui prévaut sur le plan mondial à l’égard de l’Ukraine, puisse être appliqué à l’Afrique qui est en proie en permanence aux conflits. Par ailleurs, Adama Bictogo a également plaidé pour que l’Afrique puisse librement disposer de ses ressources énergétiques naturelles tels que le gaz, d’autant que les décideurs du monde y ont maintenant recourt. « La guerre russo-ukrainienne amène l’Europe à réutiliser le gaz. L’Afrique (…) est à peine à 50 % du taux normal de couverture de ses besoins internes. Mais en même temps on nous demande souvent de ne pas utiliser la production du gaz parce que (…) les énergies renouvelables sont priorisées », a-t-il indiqué.

Parlant de la guerre en Ukraine, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire  a mis l’accent sur les effets néfastes de cette crise sur la vie socioéconomique des pays du continent africain qui ne sont pourtant pas partie prenante au conflit. « Même si nous sommes loin de la guerre, ces crises sécuritaire et alimentaire ont aujourd’hui amené beaucoup de nos pays à connaitre une inflation galopante qui ne peut pas être contenue », a-t-il affirmé. Avant d’ajouter : « Nos économies ne sont pas assez fortes pour contenir l’inflation ».

Même son de cloche pour le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo. Président en exercice de la CEDEAO qui a demandé un traitement équitable des crises par la communauté internationale. Evoquant les guerres qui sévissent sur le continent africain et dans les pays latino-américains comparativement au conflit russo-ukrainien.

Avant l’intervention du président Adama Bictogo, c’est d’abord le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, initiateur du Forum, qui, après avoir remercié ses invités pour leur présence, a dressé le cadrage de la rencontre,  partagé sa vision sur l’universalisme et fait des propositions.  « L’universalisme, c’est malgré tout, des principes – des valeurs comme des problèmes –  communs. Ce qui peut le déstabiliser, c’est quand il y’a un double standard d’effectivité. Le doute s’installe quand la mobilisation de la communauté internationale n’est pas la même quand un problème survient dans une partie globe », dira-t-il. Et de préciser : « Il faut continuer de rendre efficace ce multilatéralisme. Pour se faire, a-t-il proposé, on a besoin de reformer nos institutions qui parce qu’elles ne sont plus le reflet d’un équilibre, deviennent inefficaces…et ne sont plus crédibles ».

Ensuite, Alberto Angel Fernandez, président de la République d’Argentine a attiré  l’attention des participants sur l’état de notre monde. « Le monde est en train de passer d’une catastrophe à une autre comme si c’était des chutes de dents. Nous étions en train de sortir de beaucoup de problèmes économiques et du coup, nous avons une pandémie du covid-19 au niveau mondial. Et quand la pandémie est maitrisée, nous avons une guerre qui provoque un chamboulement de tout », a-t-il fait remarquer. Puis, il a soutenu que la guerre en Ukraine n’est pas « un conflit entre l’Ukraine et la Russie seulement. Elle va bien au-delà. Cette guerre se présente presque comme le martyr qu’a constitué la pandémie, et qui a mis en relief à quel point le monde était inégal ». Devant la gravité de ce conflit qui fait des milliers de morts au front et qui fera « mourir près de 350 millions de personnes dans le monde pour cause de famine, le monde devrait s’investir pour résoudre ce problème qui ne comporte aucune éthique », a-t-il conseillé.

A noter que le Forum sur la paix vise à favoriser une unité mondiale autour de normes communes face à des enjeux comme le changement climatique, la covid-19, les inégalités socio-économiques et les conflits géopolitiques. Ces assises  étaient à leur cinquième édition.

 

Didier Depry

(Source : Sercom Assemblée nationale de Côte d’Ivoire)

 

 

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