Liban / Le chef du Hezbollah tué dans un raid israélien – Qui était Hassan Nasrallah ?

C’est un séisme régional et une démonstration de puissance éclatante de la part d’Israël. Ce samedi 28 septembre 2024, après pratiquement 24 heures de frappes terribles contre le Liban, l’armée israélienne a affirmé avoir éliminé Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, ce groupe islamique armé soutenu par l’Iran et proche du Hamas.

 « Hassan Nasrallah est mort », a déclaré un porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, sur le réseau social X. Un autre porte-parole de l’armée, le capitaine David Avraham, a confirmé à l’AFP que le chef du Hezbollah avait été « éliminé ». Fortes de ce succès, les troupes de l’État hébreu sont même parties plus loin, mettant en garde tout individu menaçant Israël : « Nous n’avons pas épuisé tous les moyens dont nous disposons. Le message est simple : quiconque menace les citoyens d’Israël, nous saurons comment l’atteindre », a déclaré le général Halevi, chef d’état-major de Tsahal, dans un communiqué.

Le Hezbollah confirme la mort de son leader

Le Hezbollah libanais a confirmé, ce samedi à 11h42, la mort de son chef, Hassan Nasrallah, qu’Israël a affirmé avoir tué la veille dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth. « Sayed Hassan Nasrallah a rejoint ses compagnons martyrs (…) dont il a conduit la marche pendant près de trente ans », a annoncé un communiqué de la formation pro-iranien.

Hassan Nasrallah a dirigé le groupe militant libanais au cours des trois dernières décennies, le transformant en l’un des groupes paramilitaires les plus puissants du Moyen-Orient. Sous la direction de M. Nasrallah, 64 ans, le Hezbollah a mené des guerres contre Israël et pris part au conflit en Syrie voisine, contribuant à faire pencher la balance du pouvoir en faveur du président Bashar Assad. Fin stratège, M. Nasrallah a transformé le Hezbollah en ennemi juré d’Israël, en scellant des alliances avec des chefs religieux chiites en Iran et des groupes militants palestiniens tels que le Hamas.

Hassan Nasrallah craignait d’être assassiné par  Israël

 Idolâtré par ses partisans chiites libanais et respecté par des millions d’autres dans le monde arabe et islamique, M. Nasrallah porte le titre de sayyid, un honneur censé signifier la lignée du religieux chiite qui remonte au prophète Mahomet, le fondateur de l’islam. Orateur enflammé, considéré comme un extrémiste aux États-Unis et dans une grande partie de l’Occident, il est également considéré comme un pragmatique par rapport aux militants qui ont dominé le Hezbollah après sa fondation en 1982, pendant la guerre civile au Liban. Malgré le pouvoir qu’il exerce, Nasrallah a vécu en grande partie dans la clandestinité par crainte d’un assassinat israélien.

L’ascension au pouvoir

 Né en 1960 dans une famille chiite pauvre de la banlieue nord de Beyrouth, Sharshabouk, Nasrallah a ensuite été déplacé dans le sud du Liban. Il a étudié la théologie et a rejoint le mouvement Amal, une organisation politique et paramilitaire chiite, avant de devenir l’un des fondateurs du Hezbollah. Le Hezbollah a été formé par des membres des Gardiens de la révolution iraniens qui sont arrivés au Liban à l’été 1982 pour combattre les forces d’invasion israéliennes. C’est le premier groupe que l’Iran a soutenu et utilisé comme moyen d’exporter sa marque d’islam politique.

Nasrallah s’est construit une base de pouvoir alors que le Hezbollah faisait partie d’un groupe de factions et de gouvernements soutenus par l’Iran, connu sous le nom d’Axe de la Résistance. Deux jours après la mort de son chef, Sayyed Abbas Musawi, 39 ans, lors d’un raid d’hélicoptères israéliens dans le sud du Liban, le Hezbollah a choisi Nasrallah comme secrétaire général en février 1992.

Didier Depry

avec AP et RFI  

Légende photo : Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, était le véritable chef du Liban.  Il était au cœur de la vie politique et sociale au Liban. Sa mort plonge le pays dans la tristesse et l’incertitude accrue.

 

 

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