En Afrique où on a toujours de l’imagination à revendre, une nouvelle race, trouvaille ou « institution « semble être née : celle de « Président de transition », en lieu et place ou après avoir bouté dehors le Président de la République par un putsch ou coup d’Etat militaire. C’est vrai le phénomène remonte aux premiers coups d’Etat dès après les indépendances africaines, notamment la première éviction du Président Sylvanus Olympio du Togo en 1963 mais l’on ne parlait pas encore de transition ou de « Président de transition ». Or, de nos jours, du Gabon au Niger, en passant par le Burkina Faso, le Mali, la Guinée (Conakry) , récemment le Tchad, il n’est plus question que de » Président de transition » sous le ciel africain.
Avancée ou recul sur le plan du fonctionnement de nos États et de leurs institutions républicaines? Ce qui est sûr et visible, c’est que le manège reste le même : quelques assoiffés de pouvoir instiguent, fomentent et accomplissent un putsch ou coup d’Etat militaire, comme l’on braque une banque, on saisit le pouvoir d’Etat qui devient le butin de ce braquage. On le garde en prétendant vouloir « balayer la maison » jusqu’à ce que qu’on soit soi-même balayé par d’autres militaires eux aussi aveuglés par l’appétit du pouvoir ou alors on fait semblant d’organiser une transition qui n’est qu’un moyen de s’assurer une appropriation du pouvoir d’Etat.
A l’heure actuelle, ces messies d’une Afrique nouvelle, libre et souveraine sont foison et circulent dans nos pays en surfant sur les insuffisances, incongruités et déficits démocratiques. Tel ou tel général, en faisant main basse sur le pouvoir d’Etat, promet la lune à tous ses concitoyens, se transforme subrepticement, en « candidat du peuple », « grand bâtisseur » ou encore en « homme providentiel » pour se cramponner au pouvoir par des élections-bidon et scélérates. Ainsi va notre Afrique des « P.T. » ou « Présidents de Transition ». Faut-il en rire ? Faut-il en pleurer ? A qui la faute ? Incontestablement, c’est à nous tous, citoyens ordinaires, dirigeants, leaders d’opinion, de « faire bouger les lignes » en veillant tous à un fonctionnement et une régulation réellement démocratique de nos États. Cela nous épargnerait toutes ces » transitions » loufoques, dolosives et sans noms…


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