Livre « Management des services publics en Afrique » – Des universitaires rendent hommage à Charles Koffi Diby, 5 ans après son décès

A l’occasion de la commémoration de l’an 5 du rappel à Dieu de Charles Koffi Diby, ancien ministre de l’Economie et de Finances et ancien président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), les universitaires de la Conférence interuniversitaire des études doctorales (CIEDI) avec à leur tête Pr. Amoa Urbain ont organisé, le vendredi 6 décembre 2024, à l’Ecole nationale d’Administration (ENA) sise à Abidjan-Cocody, une journée scientifique pour plancher sur des recommandations relatives à l’entrée officielle de l’ouvrage intitulé « Management des services publics en Afrique » au programme des grandes écoles de formation dont l’ENA et pour la recherche en Management des Services publics. C’était présence de membres de la famille de feu Charles Koffi Diby dont son épouse Béatrice et son fils Akmel, et d’un parterre de personnalités.

Ce livre d’environ 200 pages explique comment procéder pour améliorer les services publics. « C’est une convergence de plusieurs points, de plusieurs propositions que nous avons reçues en vue de commémorer ces cinq années de disparition du président Charles Koffi Diby. C’est la manifestation de la volonté de beaucoup de personnes qui ont connu Charles Koffi Diby », a notamment fait savoir Emmanuel Kalou, directeur de cabinet de l’illustre disparu au ministère de l’Economie et des Finances, puis au ministère des Affaires étrangères et, enfin, au CESEC.

Ce proche collaborateur de Charles Koffi Diby a indiqué que l’idée d’écrire ce livre est née à la Sorbonne, à Paris, de la problématique de savoir si l’administration pouvait s’accommoder des règles du management privé.  « Et très vite, dans la position de Charles Koffi Diby, il a estimé que si la finalité n’est pas toujours la même, à savoir la recherche du profit, en ce qui concerne l’approche managériale, l’administration ne pouvait qu’emprunter les règles du secteur privé. D’abord, pour comprendre le secteur privé et, ensuite, pour rejoindre l’efficacité qu’on pense être banale du secteur privé », a-t-il poursuivi. Et d’insister que tous ceux qui ont connu Charles Koffi Diby ont voulu, à travers cette commémoration, rappeler qu’il a été un grand commis de l’Etat, un digne fils de la Marahoué, un valeureux fils de la Côte d’Ivoire « qui a aimé ce pays, qui s’est battu et qui a participé à la stabilité économique et financière de ce pays, et qui a écrit les lettres de noblesse des finances publiques de la Côte d’Ivoire ».

Emmanuel Kalou, qui a eu Charles Koffi Diby comme enseignant à l’ENA, a ajouté qu’il y a une deuxième leçon personnelle à retenir  : « Nous nous sommes rendus compte que Charles Koffi Diby rejoignait toutes les couches socioprofessionnelles, toutes les chapelles politiques, religieuses de la Côte d’Ivoire. Elles toutes se retrouvaient en Charles Koffi Diby. Je pense que c’est cette leçon d’ouverture, d’humanisme que nous retenons comme une leçon principale de l’homme Charles Koffi Diby au-delà de l’économiste, du financier qu’il a été ».

A en croire Pr. Amoa Urbain, enseignant-chercheur et fondateur de l’Université Charles Louis de Montesquieu (UCLM), qui est revenu sur la genèse et le parcours de l’ouvrage de Charles Koffi Diby, il se dégage de cet outil 15 recommandations pour une meilleure structuration de l’administration publique. Recommandations, sortes de comportements professionnels préconisés dans les services publics, qui sont en fait des recettes pour rendre des plus performantes l’administration publique partout en Afrique. Suggérant notamment de faire, par exemple, la promotion de cadres compétents et discrets.

Charles Koffi Diby fut un homme acharné, résilient, amoureux du travail, de son pays et de sa famille

La vision, l’appropriation, la réforme, la formation, l’administration, la qualité, le contrôle, le management font partie, a relevé le promoteur de cette rencontre, des 10 mots clés de cet ouvrage traduit en anglais. Par ailleurs, Pr. Urbain Amoa a fait 7 recommandations singulièrement à la famille du célébré du jour. Il lui a proposé, pour marquer l’immortalisation de Charles Koffi Diby, entre autres, de créer un prix et une fondation qui porteront le nom du disparu, tout comme la publication d’un guide bilingue.

Regards croisés d’universitaires sur la vie et l’œuvre de Charles Koffi Diby et témoignage d’Akmel, fils de Charles Koffi Diby, ont été d’autres temps forts de cette journée.  Il faut retenir de tous ces témoignages que Charles Koffi Diby fut un homme acharné, résilient, amoureux du travail, de son pays et de sa famille. Les nombreuses publications qu’il a faites sont des boussoles pour bon nombre d’administrateurs. Son livre « Management des services publics en Afrique », affirme-t-on, est devenu un véritable bréviaire pour les futurs leaders et futurs gestionnaires.Cette journée scientifique hommage à Charles Koffi Diby avait pour thème : « Pour une entrée du livre de Charles Koffi Diby, un manuel (support didactique) dans les grandes écoles et pour la recherche en Management des services publics ».

Ancien directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, ancien ministre de l’Economie et de Finances, ancien ministre des Affaires étrangères, ancien président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), ancien cadre du PDCI-RDA, ancien député, ancien président de conseil régional, l’économiste et homme politique Charles Koffi Diby, né le 7 septembre 1957 à Bouaké, a été rappelé à Dieu le 7 décembre 2019 à Abidjan à l’âge de 62 ans. C’est en 2007 qu’il a publié « Management des services publics en Afrique » édité par Hachette, dans lequel il pose de façon magistrale le problème de gestion saine de l’administration.

 Marcellin Boguy

 Légende photo : La veuve et le fils du défunt Charles Koffi Diby (à gauche) étaient présents à la cérémonie d’hommage à l’illustre disparu.

 

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