Vernissage de l’exposition « Les Vendeuses de fruits » – Le plasticien Alia 1er émerveille « La Terre promise » avec ses pièces

Le plasticien Alia 1er expose en ce moment à la galerie Houkami Guyzagn sise à la Riviera 2. Il y présente, à cette occasion, « Les Vendeuses de fruits ». Le spécialiste de la peinture sur pagne Wax a, cette fois, opté pour la peinture acrylique.  Après un mois et demi de résidence (Adiaké et Abidjan-Cocody), le peintre a présenté au public, au cours du vernissage de son expérience, jeudi 23 janvier, 26 tableaux touchants et colorés. Lesquels illuminent l’espace « La Terre promise ». Avec comme bonus pour les yeux la fresque murale bien visible dans la salle « Mathilde Moreau » qu’il a peinte et qui ne laisse personne indifférent.

Les amoureux des arts plastiques ont été accueillis par des fruits à eux proposés à l’entrée et dans l’enceinte de la galerie. Question de coller à l’esprit et au thème de ladite exposition. Visiblement heureux face à l’engouement du public venu nombreux, Alia 1er, étonnamment loquace ce jour-là, a tenu à se raconter, revenant sur les temps forts de sa carrière depuis ses débuts professionnels dans le milieu, ses préférences artistiques, notamment la peinture sur le pagne Wax, les différentes péripéties traversées, et a parlé aussi de son actualité.

« J’ai vu quelque chose de fort en ces femmes qui se lèvent tôt le matin, qui veillent sur le soleil, sous la pluie, qui se battent pour avoir leur gagne-pain. Le mois passé avec elles, je l’ai vécu avec beaucoup d’émotion. J’ai compris qu’elles vivaient la même situation que les fonctionnaires. Parce que nos parents, nos mamans qui se lèvent à 4h du matin pour se préparer en vue de sortir de la maison pour prendre la direction de leur travail, qui doivent affronter les embouteillages, les humeurs et critiques des patrons… et qui rentrent les soirs chez eux tout fatigués connaissent la même fatigue, la même charge de travail que les vendeuses de fruits. C’est cette situation qui m’a inspiré à écrire cette série, l’histoire que j’ai vécue avec ces femmes sur ces 26 toiles. Sachez que, pour moi, le Wax et les femmes font un. Et le Wax, c’est l’Afrique », a-t-il soutenu.

Me Angèle Kouassi, notaire marraine de l’artiste, mais aussi de l’exposition, dira, dans son propos, que la production plastique et artistique est un travail qui vaut son pesant d’or. L’artiste peut vivre décemment des fruits de ses œuvres, a-t-elle estimé, grâce à certains textes juridiques (droits d’auteur et droits voisins). Elle n’a pas manqué d’inciter le public à faire mouvement vers le site de cette exposition pour s’arracher les belles pièces de son filleul : « Allons découvrir les tableaux de Monsieur Alia représentant des femmes vendeuses de fruits drapées dans des pagnes N’Zassa aux couleurs de l’arc-en-ciel, nous proposant une variété de fruits tropicaux tels que les cahinitiers, les goyaviers, les pommiers d’eau, pommiers d’Afrique, pomme citerre, jacquiers et j’en passe ».

« L’histoire entre Alia, la marraine et moi est fantastique »

 Quant au maître des lieux, Thierry Dia, il s’est souvenu de sa première rencontre avec l’artiste et a raconté l’histoire de cette exposition. Comment elle s’est faite. « C’est une histoire fantastique entre Alia, la marraine et moi-même. Je vais vous expliquer pourquoi aujourd’hui, nous sommes en train de faire cette exposition. Si je devais qualifier cette situation, je dirais simplement que nous avons affaire au destin. Sachez que je ne le cache : la marraine, Me Angèle Kouassi, est ma tante. C’est la grande sœur de la famille. Elle m’appelle un jour pour m’apprendre qu’il y a un jeune homme qui fait de belles choses au niveau de la peinture et me demande ce que je peux faire pour lui. Je lui réponds : « Tantie, il n’y a pas de problème. Tu as mon WhatsApp. Qu’il m’envoie ses photos, je vais regarder ». Comme elle a l’âme de mécène, toujours habitée par le désir d’aider les autres, d’aider les proches, j’attends de voir. Et tout de suite, Alia m’envoie des photos. Et je vois l’écriture d’Alia. J’apprécie et j’ai connecté parce que j’ai trouvé ses photos très intéressantes. Alors je lui dis : « Fais qu’on se rencontre ». Auparavant, j’avais déjà vu ses œuvres vers le Lycée classique. Si vous passez vers le Lycée classique pour rallier l’Hôtel Ivoire, vous allez voir les œuvres d’Alia. Et aussi sur La Pyramide au Plateau. Instinctivement, je me dis : c’est quel artiste intéressant que je ne connais pourtant pas. Et Maître (Angèle Kouassi) m’appelle pour me parler de lui. Et je vois que c’est Alia. Et je demande à ce dernier quand nous nous voyons pour la première fois : « C’est toi qui as réalisé ces oeuvres-là ? ». Et il me répond : « Oui, effectivement, c’est moi ». Donc, tout de suite, je prends des informations, ses photos et je soumets tout ça à notre comité de validation pour sélectionner l’artiste. Et tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il est très intéressant. Il est bien et pour finir de moi-même me convaincre, être encore sûr, parce que moi, je suis très sceptique avec les artistes qui disent toujours qu’ils travaillent et tout, je dis : « Comme tu sais peindre et c’est bien, viens me faire un test sur le mur ici ! ». Et il a accepté et il l’a fait. Si vous allez voir dans le couloir, vous trouverez le soleil levant. C’est l’œuvre qu’il a réalisée. Alia est venu, il a exécuté ça de façon formidable. Tous ceux qui entrent dans la petite cave-là sont toujours émerveillés. Alia ne savait pas qu’il venait de valider son exposition de ce jour. Pour ça, j’ai appelé ma tante et je lui ai dit : C’est bon. Mais en même temps, il fait savoir que c’est toi la marraine. C’est toi qui me l’a envoyé ». C’est comme cela qu’Alia arrive à la galerie. C’est ainsi un peu l’historique de notre rencontre, mais aussi de cette exposition », se souvient Thierry Dia.

Le critique d’art Mimi Errol, en tant que commissaire général, lui, est revenu sur l’histoire du pagne Wax en Afrique de l’Ouest, en particulier en Côte d’Ivoire et au Ghana. Tout en retenant  que « le support parle plus parce l’artiste qu’on présente aujourd’hui travaille avec le Wax, le pagne Wax’. L’exposition « Les Vendeuses de fruits », pour laquelle un catalogue a été réalisé et est en vente, court du jeudi 23 janvier au samedi 22 février 2025.

Marcellin Boguy

 Légende photo : Les œuvres du plasticien Alia 1er sont actuellement  à la galerie Houkami Guyzagn sise à la Riviera 2 (Abidjan-Cocody).

 

 

 

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