Cedeao / Pas de nouvelles sanctions pour le Burkina Faso

Alors que plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont récemment été le théâtre de coups de force, les dirigeants de la Cédéao étaient réunis en sommet, jeudi, à Accra. Au menu : la situation au Burkina Faso, au Mali et en Guinée.

Réunis jeudi 3 février à Accra, les dirigeants de la Cédéao ont demandé aux militaires, qui y ont pris le pouvoir le 24 janvier, un calendrier rapide de retour à l’ordre constitutionnel. Ils n’ont, en revanche, pas pris de nouvelles mesures punitives à l’encontre de Ouagadougou. Néanmoins, l’organisation régionale a décidé de maintenir ses sanctions contre le Mali et la Guinée, deux pays où des militaires ont également pris le pouvoir par la force, en 2020 et 2021.

Les chefs d’État ouest-africains ont demandé « l’élaboration rapide d’un chronogramme (calendrier, NDLR) raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel » au Burkina Faso, a déclaré, lors d’une conférence de presse, le président de la Commission de la Cédeao, Jean-Claude Kassi Brou.

« La résurgence des coups d’État dans notre région est un sujet de grave préoccupation. Cette évolution remet en cause le mode de vie démocratique qu’on a choisi », a déclaré le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, en ouvrant le sommet, appelant la Cédéao à « rester ferme ». Mais pour le président sénégalais, « il nous faut réfléchir sur ces coups d’État malgré les sanctions que nous prenons », selon des propos rapportés à l’AFP par l’un de ses proches. Présent au sommet, le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel (Unowas), Mahamat Saleh Annadif, « a souligné l’importance de coordonner davantage les efforts de la Cédéao, l’Union Africaine, et les Nations unies pour assurer une transition rapide » au Burkina, indique un communiqué.

 Déplacements à Ouagadougou

Deux missions de la Cédeao, l’une militaire, l’autre ministérielle, se sont rendues à Ouagadougou ces derniers jours. À Accra, les chefs d’État ont entendu le compte-rendu des participants à ces missions qui avaient rencontré le nouvel homme fort du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Après ces rencontres, la ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley Ayorkor Botchwey, avait parlé, lundi, de « discussions franches » et trouvé la junte « très ouverte aux suggestions et aux propositions » de la Cédéao. Avec d’autres membres de la délégation, elle avait pu rencontrer le président déchu Roch Marc Christian Kaboré, placé en résidence surveillée et qui, avaient-ils dit, va « très bien ». La Cédéao a réitéré, jeudi, sa demande d’une « libération immédiate » de Roch Marc Christian Kaboré.

Premier Ministre de la République du Mali, Choguel Kokalla Maïga.

« Sur le Mali, les chefs d’État ont noté que la dernière proposition de la junte était une transition de 5 ans. Nous avons déjà dit que c’est inacceptable. Nous attendons un autre calendrier raisonnable », pour alléger les sanctions, a déclaré Jean-Claude Kassi Brou.

La Cédéao a lourdement sanctionné, en janvier, la junte du colonel Assimi Goïta, porté à la tête du Mali par un premier coup d’État en août 2020 et intronisé président « de la transition » à la suite d’un second putsch, en mai 2021.

Concernant la Guinée, « notre message est clair », a dit Jean-Claude Kassi Brou : « Un chronogramme devant conduire aux élections est attendu avant de parler d’allégement de sanctions ». Le colonel Mamady Doumbouya, au pouvoir depuis un coup d’Etat en septembre, est visé avec les membres de sa junte par des sanctions. Il a promis de rendre le pouvoir aux civils, tout en refusant de se laisser dicter un délai pour la transition.

AFP

 

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