Côte d’Ivoire / Affaire « Journalistes Michel Buitruille et Ano Nianzou contre l’avocat Serge Effi » : L’Intersyndicale du secteur des médias interpelle les ministères de la Communication et de la Justice   

Relativement à l’affaire des journalistes seniors Michel Buitruille et Ano Nianzou contre l’avocat Serge Effi qui passera devant les tribunaux d’Abidjan Plateau, le vendredi 15 juillet 2022, l’Intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire (ISM-CI) prend position.

 

Situation contextuelle 

 

En novembre 2021, les seniors de la presse ivoirienne, Ano Nianzou et Michel Buitruille résidant à Assinie Mafia, dans le cadre d’une enquête, cherche à plusieurs reprises à contacter en vain, l’avocat Serge Effi, auteur de la destruction de la résidence du professeur Laurent Ridet, français résidant dans la cité. Joint finalement en décembre 2021, l’avocat soutient vouloir d’abord recueillir l’avis de l’ensemble des membres de sa famille avant toute réaction. Sans jamais donner suite à la requête des journalistes.

Le senior de la presse, Ano Nianzou, Conseiller technique chargé de la communication à la Présidence de la République de 2001 à 2011 et le senior Michel Buitruille, fondateurs du site Internet www.anonianzou.com ont donc décidé de porter les agissements de l’avocat Serge Effi à la connaissance du grand public par des articles de presse publiés sur leur site d’information générale et relayés sur leurs différentes pages Facebook.

Il n’en fallait pas plus pour que l’homme de loi fasse fi de toute règle en la matière pour traduire les journalistes seniors devant les tribunaux, allant jusqu’à leur réclamer la faramineuse somme de 100 millions de FCFA  « pour diffamation ».

 

Position de l’Intersyndicale du secteur des médias 

 

Le procès des seniors de la presse Ano Nianzou et Michel Buitruille contre Maitre Serge Effi est prévu pour se tenir en correctionnelle ce vendredi 15 juillet 2022 à 8h au palais de Justice du Plateau.

L’Intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire tient à rappeler au juge en charge de ce dossier que la loi 2017-867 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la presse en Côte d’Ivoire en son article 89 soutient fermement que « la garde à vue, la détention préventive et la peine d’emprisonnement sont exclues pour les infractions commises par voie de presse ou par tout moyen de publication… ».

Par ailleurs, l’ISMCI rappelle au Ministère de la Justice et des droits de l’homme d’user de son autorité pour mettre fin à ce procès car le secteur des médias dispose d’un outil de régulation des infractions par voie de presse qu’est l’Autorité nationale de la Presse (ANP).

Aussi l’ISMCI saisit ici le ministère de la Communication pour user de son autorité pour que cette affaire soit plutôt reversée à l’ANP et non à un tribunal correctionnel.

L’ISMCI en appelle à la mobilisation des journalistes et acteurs des médias en Côte d’Ivoire pour se mobiliser contre ce procès du vendredi 15 juillet 2022.

L’ISMCI se réserve le droit de saisir la Fédération internationale des journalistes et les instances de défense de droit à l’accès à l’information concernant cette affaire

 

Fait à Abidjan, le 13 juillet 2022

Sam Wakouboué 

Porte-parole de l’ISMCI

 

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