Exposition « Mi-nuit » à Houkami Guyzagn  – La plasticienne Adjoua Kouamé peint les nuits abidjanaises 

Pour sa première exposition individuelle baptisée « Mi-nuit » à la galerie Houkami Guyzagn sise à Abidjan-Cocody, précisément à la salle Mathilde Moreau (directrice ded Beaux-Arts d’Abidjan), l’artiste-peintre Adjoua Kouamé, fraichement diplômée des arts de l’Institut national supérieure des arts et de l’action culturelle (INSAAC), a décidé de peindre la nuit abidjanaise.

Pour ce faire, elle a parcouru toutes les communes du district d’Abidjan en vue de capter les meilleures scènes de nuit via son objectif (appareil photo) avant de peindre ces images. Elle va présenter et expliquer le résultat de son travail au grand public au cours du vernissage de cette rencontre picturale, dans la soirée du jeudi 29 juin 2023. Son exposition va courir du 29 juin au 29 juillet 2023 et c’est une quinzaine de tableaux qu’elle a peints au cours d’une résidence chez son mentor, le peintre Pascal Konan.

Avant, et en prélude à son exposition, elle a animé une conférence de presse, le samedi 24 juin 2023, à la galerie hôte de son exposition, en compagnie du maître des lieux, Thierry Dia, Pascal Konan (directeur artistique de cette rencontre) et le critique d’art Mimi Errol, commissaire de cette exposition.

« C’est un travail de résidence réalisé sous le regard attentif de Pascal Konan chez qui j’ai effectué cette résidence. Je travaille sur les scènes de nuit à travers les rues d’Abidjan, parce qu’il y a tellement de choses à en dire et à en tirer. Dans mon process, je fais d’abord des photos et ensuite je les peins. Je transpose les scènes de nuits immortalisées sur les images prises sur des tableaux en y apportant ma propre lecture, ma propre touche et ma compréhension.

Le thème choisi de mon exposition est « Mi-nuit », parce que nous sommes surtout à Abidjan et que je fais revivre sa vie nocturne à travers cette exposition. C’est comment je perçois Abidjan à travers ses lumières, son ambiance éclectique que j’ai transposé sur mes toiles. Abidjan a donc été la trame de mon travail, de ma démarche », a-t-elle appris. Puis de souligner : « C’est en Master II, à l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan que j’ai commencé à travailler les scènes de nuit sous le regard critique de mon mentor Pascal Konan qui m’a guidée tout le long de ce processus pendant ma résidence autour de la thématique de la nuit ».

A en croire Mimi Errol, commissaire général de toutes les expositions à Houkami Guyzagn, la nuit pour l’artiste plasticienne Adjoua Kouamé, c’est tout simplement la vie.

« Cette vie nocturne meublée d’activités matérielles et immatérielles demeure une intrigue dont la plasticienne peine à se détacher. Par conséquent, chacune de ses œuvres demeure un moyen de mettre en lumière la lumière de la nuit d’Abidjan. Cette ville où est basée la jeune artiste contemporaine et d’où elle obtient un Master II aux Beaux-Arts.

Pour Adjoua, la nuit est un mystère dans lequel il faut se plonger pour découvrir l’inconnu et la richesse de cette vie nocturne colorée, car si la nuit est obscurité, elle est surtout lumière. La nuit est cette réalité insaisissable où il est rare de revivre la même action, la même expérience. La société avec son besoin de sociabilité se redécouvre à la tombée de la nuit, où le soleil se couche.

C’est donc de cette rencontre dont elle s’inspire », retient Mimi Errol. Qui ajoute qu’Adjoua Kouamé ne va pas rester sous la dictature du soleil. « Elle a son regard à travers lequel elle sort ses couleurs, des choses de la vue. La nuit aussi sort des lumières. Elle met en évidence les trucs, les choses contradictoires de nos vies qui sortent des lumières. Adjoua est une grande contemplatrice de la nuit, pas du jour », estime le critique d’art.

Quant à Thierry Dia, fondateur-directeur de la galerie Houkami Guyzagn qui accompagne les jeunes talents depuis deux décennies, il dira que « depuis deux ans, nous avons commencé une série d’expositions avec le partenariat de structures. Aujourd’hui, nous sommes avec Pascal Konan et Yapi Roger avec qui nous sommes liés par une convention à travers nos différentes entités. Nous voulons de vrais talents à qui nous allons apporter toute l’assistance pendant deux ans d’accompagnement pour en faire de grands artistes.

Ça a été le coup de foudre dès que j’ai vu le travail de la jeune Adjoua Kouamé que nous exposons du 29 juin au 29 juillet. Adjoua Kouamé a du talent. J’invite le grand public à venir voir cette génération qui est en train d’éclore. Il faut que nos artistes aillent plus loin, en s’organisant et se prenant au sérieux. Par le travail, ils feront de grandes choses. Aidons ces jeunes à aller plus loin. Je recommande aux entreprises de coller leur image aux expositions de nos jeunes talents, de les soutenir. Adjoua Kouamé est une artiste qui va briller. C’est une étoile ».

L’exposition « Mi-nuit » est le fruit de la collaboration entre la galerie Houkami Guyzagn et la structure ELYP’S Art dont les membres sont Emma Djeke, Lawrence Gallaty, Yapi Roger et Pascal Konan.

Grand Prix des Guyzagn, le plasticien Pascal Konan, fier de « son élément », avance : « C’est une fierté pour moi d’accompagner cette jeune artiste. Ça fait bientôt 20 ans que nous sommes enseignants à l’INSAAC, après y être sortis diplômés. Nous avons décidé de suivre les pas de Thierry Dia, grand détecteur de talents. C’est grâce à lui que l’on m’a découvert.

J’ai encadré Adjoua Kouamé en Licence 2 aux Beaux-Arts. Au départ, ce n’était pas le coup de foudre au niveau de son travail. Mais j’ai vite compris qu’avec l’endurance et la persévérance, elle allait faire des merveilles. Elle se bat et est capable d’aller au-delà de ses limites. Elle arrive à se réinventer, à savoir encaisser, à écouter, à être résiliente. Je suis heureux de l’avoir. J’en suis fier. Je félicite sa capacité à pouvoir accepter les remarques. Elle est très humble. Elle a la tête sur les épaules. Avec la galerie Houkami Guyzagn, j’espère que c’est le début d’une coopération qui ira plus loin et qu’il y aura d’autres activités, d’autres expositions ».

Marcellin Boguy 

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