Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), la nouvelle formation politique fondée par Laurent Gbagbo, l’ancien chef de l’Etat ivoirien, a organisé la première édition de sa fête de la renaissance, les 31 mars et 1er avril 2023. La fête a démarré, le vendredi 31 mars 2023, à la place FICGAYO de la commune de Yopougon, par un meeting ayant rassemblé des milliers de militants du PPA-CI venus célébrer la libération, il y a quelques années, de leur leader Laurent Gbagbo par la Cour pénale internationale (CPI) où il a été acquitté suite à un procès après huit ans de détention.
Déjà, la veille, le jeudi 30 mars 2023, les militants du PPA-CI ont pris d’assaut Yopougon avec la tenue d’un concert, dans la soirée, au stade Jesse Jackson. Le vendredi 31 mars 2023, le meeting de la fête de la renaissance a été précédé d’une longue procession des militants du PPA-CI qui est partie du complexe Jesse Jackson à la place FICGAYO en passant par la place CP1puis la paroisse catholique Saint André et le lycée Williams Ponty.
Lors du meeting, Laurent Gbagbo s’est adressé à ses partisans en présence des représentants d’autres partis politiques ivoiriens tels que le PDCI-RDA, le RHDP, le MGC de Simone Gbagbo, l’URD, le COJEP. Sauf le FPI qui n’a pas été invité. Des représentants des formations politiques venus des pays d’Afrique, Cameroun, Gabon etc. étaient présents. D’entrée de jeu, M.Gbagbo a expliqué le sens de la fête de la renaissance. « Le 31 mars est une date importante pour toute la Côte d’Ivoire. Le 31 mars 2021 marque une date qui met fin à l’injustice », a-t-il soutenu. L’ancien pensionnaire de la CPI a déclaré qu’ après son arrestation en 2011, « il y a eu plusieurs milliers de morts. Certains parlent de 3000 morts, moi je n’y crois pas du tout ». Avant s’ajouter : « Je crois qu’il y a eu plus de morts que cela. Quand on pense à Duékoué, Bangolo, Facobly, Kouibly et sur toutes les routes descendant du pays Wê jusqu’à Abidjan, des gens ont été tués ».
Laurent Gbagbo a ensuite affirmé que sa détention à la CPI a été décidé par certains pays et chefs d’Etat européens avant de pointer du doigt le « commando invisible », les casques bleus de l’ONU et l’armée française qui ont été actifs dans la crise post-électorale de 2010-2011.
« Continuons de fêter le 31 mars comme la réparation d’une injustice. Il faut qu’on cherche la vérité et qu’on la trouve pour mettre tout le monde à l’aise », a-t-il fait savoir concernant l’enquête sur la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire. « Si la Côte d’Ivoire veut être un pays de paix et de justice, je conseille à notre pays de rechercher les coupables », a-t-il conclu.
Bien avant, en des termes allusifs, Laurent Gbagbo a évoqué sa rupture avec Simone Gbagbo sans la citer, et parlé du soutien de sa compagne Nadiani Bamba qui était assise à ses côtés à la tribune. « Quand j’ai été arrêté, le 11 avril 2011, j’ai été conduit d’abord à Korhogo puis à la Cour pénale internationale. Quant à Nady Bamba, ma femme, elle s’est retrouvée au Ghana. Mais, elle était obligée de se rendre une ou deux fois par mois en Hollande pour me voir. C’était fatiguant. C’est ainsi qu’elle a décidé d’aller s’installer à
La Haye. Ce qui lui a d’ailleurs été refusé. C’est comme ça qu’elle s’est retrouvée à Bruxelles, en Belgique. Tous les mardis, jeudis et samedis, elle se rendait à La Haye pour me rendre visite. Et donc, les gens parlent de ce qu’ils ne savent pas », a-t-il dit. La fête de la renaissance du PPA-CI s’est poursuivie, ce samedi 1er avril 2023, avec la rencontre d’échanges du président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, au palais de la culture de Treichville, une commune d’Abidjan, avec la jeunesse de son parti.
Camille Konan
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