« La conférence scientifique internationale qui s’achève après trois jours d’échanges constitue un rendez-vous hautement important dans la résolution de la problématique qui menace les pays producteurs. Elle a permis de sortir l’impact des incertitudes climatiques afin de bâtir les pistes d’adaptation qui ont permis l’élaboration d’une approche pratique proposée par les chercheurs camerounais et leurs collègues internationaux.
Nous avons parlé des choses concrètes, simples et accessibles aux petits producteurs de cacao et de café. C’est ce genre de conférence qui nous permet d’avancer. C’est ce genre de conférence que nous aimons. Cette conférence vient de mettre en exergue les efforts coûteux que nous, pays producteurs, déployons pour la durabilité de notre filière. En même temps, les prix de nos produits ne suivent pas.
Je voudrais indiquer à toutes fins utiles qu’en 40 ans, la tonne de cacao a chuté de près de ¾, quand je regarde les documents de l’ICCO et je parle sous le couvert du directeur exécutif, la tonne de caco faisait à peu près 10.000 dollars US dans les années 80, aujourd’hui, elle fait 2500 dollars US. Les actions concertées doivent être conduites dans une véritable transparence du marché afin que les prix internationaux soient le reflet des efforts du petit producteur.
Je salue pour cela, les initiatives mises en place par le gouvernement camerounais à travers le conseil interprofessionnel du cacao et du café afin d’adresser très sérieusement la question globale de la durabilité y compris le prix économique souvent manquant qui, pour nous, se résume à quatre lettres P.R.I.X. A ce niveau, sur 100 milliards de dollars US que génère la filière mondiale du cacao, nous, pays producteurs, avons entre 5 ou 6 %. Nous pensons, au niveau des pays producteurs, que cela doit changer. Si nous voulons une durabilité de la filière mondiale, le petit producteur ne doit pas être le maillon faible ».
Ce pan du discours de l’Ivoirien Aly Touré, Représentant des pays producteurs de cacao au sein de l’ICCO, par ailleurs, Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des organisations internationales des produits de base à Londres (Grand Bretagne), a été accueilli par une salve d’applaudissements. Il a dénoncé ainsi haut l’injustice que subissent, depuis des décennies années, les pays producteurs de cacao, par ricochet, les petits producteurs. Qui vivent très difficilement, de ce fait, du fruit de leur labeur.
L’ambassadeur Aly Touré a donc appelé, au nom des pays producteurs, à un commerce équitable et une juste rémunération des producteurs qui ne bénéficient jusqu’ici que de 5 à 6% de la rémunération mondiale de la filière.
Ce plaidoyer fut l’un des temps forts de la conférence scientifique internationale sur les effets du changement climatique dans la filière café-cacao qui s’est déroulée à Yaoundé (Cameroun), les 6 et 7 juin 2023. A noter qu’au cours de cette conférence scientifique internationale portant sur le thème :
« pproche pratique d’adaptation de la culture du cacaoyer et caféier aux changements climatiques », le Cameroun, pays hôte, a présenté et partagé avec la communauté des producteurs et scientifiques venus de différents pays, les résultats des recherches conduites depuis 2013, à l’effet de s’adapter aux effets des changements climatiques qui menacent la culture du cacao et du café.
Didier Depry
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