Guerre en Ukraine : Le pays «ne se rendra pas», affirme Kiev

Au quinzième jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président ukrainien a annoncé que 35 000 civils avaient pu être évacués de différentes villes assiégées mercredi via les couloirs humanitaires. Sur le front diplomatique, de vains pourparlers entre chefs de la diplomatie ukrainien et russe ont eu lieu en Turquie ce jeudi matin et les dirigeants de l’UE se rencontrent pour un sommet informel en fin d’après-midi.

Les points essentiels :

► Au moins 35 000 civils ont été évacués via des couloirs humanitaires de la ville de Soumy, d’Enerhodar et de zones proches de la capitale Kiev, a annoncé le président ukrainien.

► La Turquie accueillait ce jeudi les ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères. Il s’agissait de la première rencontre à ce niveau depuis le début de l’invasion le 24 février. Serguei Lavrov et Dmytro Kuleba ont été reçus par le ministre turc Mevlut Cavusoglu à Antalya, dans le sud du pays. Après une heure et demie de discussions, ils ont tenu des conférences de presse simultanées mais séparées, pour tirer peu ou prou la même conclusion : l’absence totale d’avancée concrète.

► Les dirigeants de l’UE doivent se réunir ce jeudi à Versailles lors d’un sommet informel. Il y sera question de la réduction de la dépendance de l’Europe aux énergies russes, ainsi que du renforcements des liens avec l’Ukraine.

► Les neuf jours de siège russe de Marioupol, dans le sud-est, ont fait un total de 1 207 morts parmi les civils, a indiqué la mairie sur sa chaîne Telegram. Un hôpital pédiatrique de cette ville portuaire stratégique a été détruit par des bombardements russes mercredi, a annoncé un responsable régional.

► Selon l’ONU, plus de 470 civils ont été tués et plus de 2 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’offensive militaire russe. Parmi elles figure un million d’enfants, d’après l’ONG Save The Children. Près de 140 000 exilés se sont ajoutés au décompte ces dernières 24h.

12h20 : la société civile moldave se mobilise pour aider les réfugiés

Parmi les pays limitrophes, la Moldavie est le pays à avoir accueilli le plus de réfugiés proportionnellement à sa population. C’est un défi de taille pour ce pays parmi les plus pauvres d’Europe. Sa présidente a d’ailleurs récemment appelé la communauté internationale à plus de soutien. En attendant, la société moldave se mobilise, comme a pu le constater notre envoyée spéciale Oriane Verdier.

11h55 : la solution doit venir de « négociations entre l’Ukraine et la Russie », disent Scholz et Macron à Poutine

Une solution à la guerre en Ukraine doit passer par des « négociations entre l’Ukraine et la Russie », ont déclaré au président russe Vladimir Poutine les dirigeants français et allemand lors d’un entretien téléphonique jeudi. « MM. Macron et Scholz ont insisté sur le fait que toute solution à cette crise devait passer par des négociations entre l’Ukraine et la Russie », a indiqué une source gouvernementale allemande. Lors de cet entretien, la France et l’Allemagne ont également « exigé de la Russie un cessez-le-feu immédiat ».

C’est l’armée ukrainienne qui a elle-même bombardé le pont où nous nous trouvons, il y a quelques jours, pour couper la route qui mène vers la capitale Kiev, racontent nos envoyés spéciaux Pierre Olivier et Bertrand Haekcler. Alors nous sommes actuellement dans les décombres sous le pont, ou plutôt sous ce qu’il en reste et à quelques kilomètres de nous les combats se poursuivent dans la ville d’Hostomel’, de l’autre côté du pont.

On entend de façon quasi-incessante des explosions, de très fortes détonations ; au moment où je vous parle un énorme panache de fumée monte dans le ciel, au-dessus de cette ville d’Hostomel’. Des centaines d’habitants fuient les zones de combats dans ce qui s’apparente à un couloir humanitaire, ici aussi en équilibre sur des débris instables du pont, ils traversent la petite rivière en contrebas.

Des soldats portent également des brancards avec vieillards allongés, transis par le froid, il faut dire que la température est très fraiche aujourd’hui, le vent est glacial, certains habitants se sont réfugiés aussi sous l’autre partie du pont, toujours debout, elle. Ils attendent désespérément de retrouver leur fille, leur fils, en tout cas un membre de leur famille. Beaucoup expliquent avoir fui dans la précipitation et il n’y a plus aucun réseau téléphonique dans cette zone, ce qui rend les retrouvailles très compliquées. Tous ces gens racontent en tout cas la même chose : l’enfer des combats, leur maison bombardée, et l’avancée des troupes russes qui sont à seulement quelques kilomètres de nous a présent.

11h05 : le gouvernement britannique simplifie la procédure d’entrée des Ukrainiens au Royaume-Uni

Le gouvernement britannique a annoncé simplifier à partir de la semaine prochaine la procédure d’entrée au Royaume-Uni pour les Ukrainiens fuyant leur pays en guerre, après de nombreuses critiques sur la complexité des démarches. « À partir de mardi, je peux annoncer que les Ukrainiens titulaires d’un passeport n’auront plus besoin de se rendre dans un centre de demande de visa pour donner leurs données biométriques avant de venir au Royaume-Uni », a déclaré la ministre de l’Intérieur Priti Patel à la chambre des Communes, précisant qu’ils pourront obtenir en ligne la permission de venir.

11h00 : le Premier ministre espagnol accuse la Russie de « crimes de guerre »

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a qualifié de « crimes de guerre » le bombardement d’hôpitaux par les forces russes en Ukraine. « Nous voyons comme ils sont en train de bombarder des hôpitaux. Ils s’attaquent précisément à la société civile de manière indiscriminée, violant clairement les droits humains et très probablement commettant des crimes de guerre, et ces crimes de guerre ne peuvent rester impunis », a déclaré M. Sanchez lors d’une visite dans un centre d’accueil pour réfugiés ukrainiens à Pozuelo de Alarcon, près de Madrid.

10h35 : la maternité de Marioupol servait de base à des nationalistes ukrainiens, selon Lavrov

Le chef de la diplomatie russe a justifié le bombardement de la maternité de Marioupol, dont le bâtiment servait selon lui de base à un bataillon nationaliste : « Cette maternité a été reprise depuis longtemps par le bataillon Azov et d’autres radicaux, et toutes les femmes en couches, toutes les infirmières et tout le personnel de soutien ont été mis à la porte ».

10h30 : la Russie juge « dangereuses » les livraisons d’armes à l’Ukraine

Le ministre russe des Affaires étrangères a jugé « dangereuses » les livraisons d’armes par les Occidentaux à l’Ukraine, à l’issue de premiers pourparlers avec son homologue ukrainien. « Ceux qui gorgent d’armes l’Ukraine doivent bien sûr comprendre qu’ils porteront la responsabilité de leurs actes », a déclaré Serguei Lavrov, dénonçant en particulier les livraisons de missiles sol-air portables.

10h10 : « Pas de progrès sur un cessez-le-feu », selon le ministre ukrainien

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a regretté jeudi l’absence de progrès sur un cessez-le-feu dans son pays, lors des entretiens avec  son homologue russe Serguei Lavrov dans le sud de la Turquie. « Nous avons évoqué un cessez-le-feu mais aucun progrès n’a été accompli en ce sens », a-t-il déclaré devant la presse, ajoutant cependant qu’avec M. Lavrov, ils avaient décidé de « poursuivre leurs pourparlers dans ce format ».  « L’Ukraine ne se rendra pas », a encore prévenu le ministre. « Nous sommes ouverts à la diplomatie mais si ça ne marche pas, nous protègerons notre pays et notre peuple. »

« Nous voulions obtenir un cessez-le-feu de 24 heures. Lavrov a dit que Moscou voulait parler des corridors humanitaires », a-t-il précisé, espérant un corridor pour évacuer la ville de Marioupol. « Je suis d’abord venu ici pour des raisons humanitaires, pour l’évacuation des civils. Mais Lavrov n’a rien voulu promettre sur ce point », a insisté le ministre ukrainien. « Nous avons décidé de poursuivre nos efforts et je prévois de continuer dans ce format. » « Je suis déterminé à continuer parce que nous voulons que cette guerre prenne fin et que notre pays soit libéré des occupants », a encore déclaré M. Kuleba, souhaitant des « pourparlers sérieux et constructifs : si la Russie y est prête, nous aussi. »

09h20 : nouvelles sanctions du Royaume-Uni contre des oligarques russes dont Abramovitch

Le gouvernement britannique annonce de nouvelles sanctions contre sept oligarques russes dont le propriétaire du club de Chelsea Roman Abramovitch et son ancien partenaire commercial Oleg Deripaska qui vont subir un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager. « Les sanctions d’aujourd’hui montrent une fois de plus que les oligarques et les kleptocrates n’ont pas leur place dans notre économie ou notre société. Avec leurs liens étroits avec Poutine, ils sont complices de son agression », a déclaré dans un communiqué la ministre des Affaires étrangères Liz Truss.

09h15 : le Kremlin va demander « des informations » à l’armée sur le bombardement de la maternité de Marioupol

Le Kremlin a indiqué qu’il allait interroger son armée sur le bombardement d’une maternité de la ville ukrainienne assiégée de Marioupol, qui selon les autorités locales a été touchée par une frappe russe. « Nous allons obligatoirement nous renseigner auprès de nos militaires, car nous, comme vous, n’avons pas une information claire sur ce qu’il s’est passé, et a priori, les militaires nous donnerons des informations », a indiqué lors d’un briefing à la presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

08h20 : Moscou accuse le Pentagone d’avoir financé en Ukraine des recherches sur des armes biologiques

Le ministère russe de la Défense a accusé jeudi les États-Unis d’avoir financé un programme d’armes biologiques en Ukraine, affirmant avoir trouvé des preuves en ce sens dans des laboratoires ukrainiens. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone en Ukraine était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », a dit dans son briefing matinal sur le conflit en Ukraine le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov.

Selon lui, Moscou a récupéré des « documents remis par les employés des laboratoires ukrainiens », évoquant des « transferts de bio-matériaux humains prélevés en Ukraine vers des pays étrangers à la demande des représentants américains ». M. Konachenkov a aussi cité un « projet américain sur le transfert d’agents pathogènes par des oiseaux sauvages migrateurs entre l’Ukraine et la Russie et d’autres pays voisins ». Il a assuré que les États-Unis prévoyaient de « mener des travaux sur les agents pathogènes d’oiseaux, de chauves-souris et de reptiles en Ukraine en 2022 » ainsi que sur la « possibilité de la propagation de la peste porcine africaine et de l’anthrax ».

Les États-Unis comme l’Ukraine ont démenti l’existence de laboratoires destinés à produire des armes biologiques dans le pays. La Russie avait déjà accusé en 2018 les États-Unis de mener secrètement des expérimentations biologiques dans un laboratoire de Géorgie, une autre ex-république soviétique qui, comme l’Ukraine, ambitionne de rejoindre l’Otan et l’UE.

07h55 : trois personnes dont une fillette tuées à l’hôpital pédiatrique de Marioupol

L’Ukraine est sous le choc après le bombardement à Marioupol d’un hôpital pédiatrique et une maternité. Les événements se sont déroulés en fin de journée mercredi, rappelle notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan. La maternité numéro 2 de Marioupol a été frappée par un tir d’obus : une charge d’une tonne. Ce bombardement est largement documenté parce qu’il y avait deux journalistes ukrainiens, notamment de l’agence Associated Press qui étaient sur place. Ce drame a révulsé les Ukrainiens, les dégâts sont absolument énormes, on a vu des scènes de femmes enceintes, ou de femmes qui venaient juste d’accoucher qui sont sorties des ruines, le bâtiment était totalement soufflé.

Actuellement, le nombre de victimes est encore en train d’être calculé. « Trois personnes ont péri, dont une fillette », a indiqué la municipalité sur Telegram. Le précédent bilan publié la veille par les autorités faisait état de 17 personnes blessées.

Mercredi soir le président Zelensky a utilisé des mots très durs pour dénoncer ce qui s’est passé à Marioupol, il a utilisé le terme de « génocide ». C’est la première fois que ce terme est utilisé dans le conflit et en Ukraine il a une portée majeure, parce que les Ukrainiens considèrent eux-mêmes avoir été victimes d’un génocide en 1932-1933 par les Russes, l’Holodomor, ce génocide par la famine. Maintenant il y aura des enquêtes qui vont être faites sur ce qui s’est passé à Marioupol, mais on est en train d’arriver à 80 hôpitaux détruits, ce qui montre une véritable stratégie de la part des forces russes pour viser les infrastructures médicales.

07h45 : une nuit relativement calme dans la capitale, mais peut-être pas pour longtemps

La nuit a été relativement calme, je n’ai quasiment pas entendu de bombardement, en tout cas depuis le centre-ville de Kiev, raconte notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan. Mais c’est une grande ville donc on ne peut pas savoir ce qui s’y passe à tous les points cardinaux. En tout cas, on note une sorte de pause tactique aux abords de la capitale. La capitale où désormais ce sont deux colonnes de blindés qui sont en train de s’avancer, une par le nord-ouest, donc vers ces villes de Irpin et Boutcha, désormais malheureusement connues, mais également une nouvelle colonne qui avance par l’est depuis la région de Soumy. Maintenant, tout cela avance très lentement, on pense que les Russes ont pris les leçons des deux premières semaines où la résistance ukrainienne a été plus forte, ils sont en train de se préparer pour une nouvelle vague d’assaut, mais ils doivent prendre l’assaut d’une ville qui fait 150 km de circonférence, donc cette avancée est un petit peu plus lente, pour le moment, il y a un peu de trêve et de répit pour Kiev.

07h20 : rencontre avec des réfugiés africains à Paris

Parmi les plus de 2 millions de réfugiés qui ont fui l’Ukraine, beaucoup d’Africains. Certains sont déjà rentrés chez eux, dans leur pays d’origine, d’autres se trouvent actuellement en Europe : Pologne, Roumanie, Allemagne, ou France. Reportage dans un centre d’hébergement d’urgence qui vient d’être ouvert dans le nord de Paris, spécifiquement pour les réfugiés arrivant d’Ukraine.

Dans la file d’attente, entre les familles ukrainiennes, quelques Maliens, Congolais, Tunisiens… Cyrille Kamgué, lui, est camerounais. Cela fait sept ans qu’il est installé à Dnipro, où il a étudié avant de vivre de petits boulots. Et de fuir la guerre. « Au quatrième jour, raconte-t-il, ça se rapprochait de nos villes, c’est là où j’ai décidé de partir. Quand il y a eu un bombardement, on a pris immédiatement une valise et on a démarré nos véhicules, c’est comme ça qu’on a pris la route. Dans la nuit, il y avait des bombardements toujours à proximité de nous, et la police nous demandait de rebrousser chemin, on trouvait des voies de contournement, pressés de traverser, continuer, on a fait 950 kilomètres jusqu’à la frontière de la Pologne. »

La Pologne puis l’Allemagne et la France. Cyrille Kamgué y sollicite un hébergement d’urgence en attendant, c’est son souhait, de pouvoir retourner en Ukraine. Dans ses démarches, il est accompagné par Abdelaziz Mounde. Président de la Maison des Camerounais de France, il s’inquiète de l’accueil et du statut des Africains, majoritairement des étudiants, qui fuient l’Ukraine et arrivent en France. Il raconte un accrochage à l’entrée d’un centre d’hébergement : « On m’a dit : « On n’a rien prévu ici pour les étudiants » ; j’ai dû expliquer que ces personnes sont des réfugiés de guerre. La distinction va être faite par l’administration française, l’office de l’immigration, ça n’a pas encore été décidé, on prend les informations au fil de l’eau. » Théoriquement, seules les personnes en danger dans leur pays d’origine peuvent obtenir le statut de réfugié en France.

07h00 : António Guterres condamne le bombardement d’un hôpital de Marioupol

Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a condamné le bombardement d’un hôpital pour enfants et d’une maternité à Marioupol, le qualifiant d’« horrible ». L’Ukraine a accusé la Russie d’avoir bombardé l’établissement médical alors qu’un cessez-le-feu était censé être en vigueur. Les attaques ont fait au moins 17 blessés et ont piégé des enfants et d’autres personnes sous les décombres.

06h00 : les prix de l’essence flambent aux États-Unis

Aux États-Unis, la guerre a fait grimper le prix de l’essence qui était déjà très élevé dans un pays où l’usage de la voiture est très important. Le record historique est même déjà battu. Reportage de notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.

05h45 : arrivée en Turquie des chefs de la diplomatie russe et ukrainienne

Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov et son homologue ukrainien Dmytro Kuleba sont arrivés en Turquie, pour la première rencontre à ce niveau depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Dmytro Kuleba est arrivé à Antalya « pour des discussions sur une cessation des hostilités et la fin de la guerre menée contre l’Ukraine par la Russie », a tweeté mercredi soir le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères. Un responsable turc a confirmé auprès de l’AFP l’arrivée de Serguei Lavrov.

05h05 : témoignage de Kherson : « On nous tient comme des otages »

L’armée russe a arrêté mercredi 400 manifestants contre l’occupation russe dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, selon les autorités ukrainiennes. Cette ville portuaire de 290 000 habitants est la première grande ville tombée aux mains des Russes le 2 mars. Encerclée par les troupes russes et coupée du reste de l’Ukraine, la situation est plus en plus inquiétante à Kherson, comme l’explique cette habitante de la ville sous couvert d’anonymat, jointe par Sophia Khatsenkova.

« Tous les chemins d’approvisionnements sont bloqués, donc on ne peut plus nous livrer de la nourriture ni des médicaments. C’est l’une des choses les plus compliquées à Kherson car les réserves diminuent et on passe la majorité de notre temps dans des files énormes pour acheter de quoi se nourrir ou des médicaments. On a quasiment plus de médicaments essentiels. Il manque des antidouleurs et anticoagulants, car tout ça a été envoyé au front pour les troupes. Pendant trois jours, on n’avait plus de réseau téléphonique. Les deux géants sont Vodafone et Kiev Star, Vodafone vient d’être rétabli mais Kiev Star ne marche toujours pas. Puis on a un autre géant de l’internet qui vient d’être coupé ce mercredi, ce qui est très inquiétant car beaucoup l’utilisent. Les banques sont fermées, c’est impossible de retirer du liquide. On arrive encore parfois à payer avec la carte bancaire mais ça devient de plus en plus dur. Les gens n’ont quasiment plus d’argent liquide et comme vous imaginez, si les magasins arrêtent d’accepter la carte; ça sera une autre catastrophe. En plus, les prix ont explosé, c’est aberrant. Il est impossible de sortir ou entrer dans Kherson. C’est pour cela qu’on demande un couloir humanitaire car si on tente de quitter la ville, on se fait tirer dessus par les troupes russes. On nous tient comme des otages. »

03h50 : changement de ton avant les discussions en Turquie

La rencontre entre les deux chefs de la diplomatie russe et ukrainien qui doit se tenir ce jeudi en Turquie intervient alors que depuis quelques jours, le ton entre les deux puissances s’est fait un peu moins belliqueux. Lundi, dans un entretien accordé à la chaîne américaine ABC, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, affirmait ne plus vouloir insister pour intégrer l’Otan. Or c’était l’une des lignes rouges invoquées par Vladimir Poutine pour justifier la guerre.

Autre dossier sensible sur lequel le ton a changé : le statut des territoires séparatistes, les deux républiques autoproclamées de Donestk et de Luhansk. « Nous pouvons en discuter », affirme désormais Volodymyr Zelensky, qui évoque la possibilité d’un compromis avec la Russie. Cette inflexion a bien été perçue à Moscou.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, parle de « progrès dans les négociations ». Et change à son tour de vocabulaire alors que la classe politique russe employait jusqu’ici un ton martial à propos des autorités ukrainiennes. Elle assure que la Russie ne cherche pas à renverser le gouvernement ukrainien. Mais que l’Ukraine doit « rester neutre et coopérer avec Moscou ». Une feuille de route encore très vague et dont le contenu s’écrit au Kremlin. Cette inflexion de positions pourrait alimenter les discussions programmées pour commencer jeudi vers 09h30-10h00 (06h30-07h00TU) à Antalya.

03h45 : la Chambre des représentants américaine approuve une aide d’urgence pour l’Ukraine

Les élus de la Chambre des représentants ont adopté mercredi soir un nouveau budget américain qui comprend une enveloppe faramineuse de près de 14 milliards de dollars pour la crise ukrainienne. Le texte, qui comprend un volet économique et humanitaire, mais aussi des armes et des munitions pour Kiev, doit désormais être voté au Sénat avant d’être promulgué par Joe Biden.

Ces fonds doivent permettre à Kiev de protéger son réseau électrique, combattre les cyberattaques et s’équiper en armes défensives. Le paquet comprend également plus de 2,6 milliards de dollars d’aide humanitaire et plus d’un milliard de dollars soutenir les réfugiés fuyant l’Ukraine.

03h18 : la ruche humanitaire de Lviv

La ville de Lviv est devenue le carrefour incontournable de l’ouest du pays, là où se rassemble l’aide humanitaire et l’accueil des réfugiés. Aujourd’hui, certains sont arrivés de Soumy, ville pilonnée par l’armée russe depuis quelques jours.

02h50 : Nintendo suspend à son tour ses expéditions vers la Russie

Après Sony, l’autre géant japonais du jeu vidéo Nintendo a annoncé la suspension « pour le moment » de ses expéditions vers la Russie. Un porte-parole de l’entreprise a expliqué que cette décision était due à deux raisons : le fait que sa boutique en ligne est indisponible en Russie depuis le 4 mars à cause de la suspension des transactions en roubles par son prestataire de services de paiement, et des « perturbations logistiques ».

02h28 : la vice-présidente américaine Kamala Harris en visite en Pologne

Au menu des discussions entre Kamala Harris et le Premier ministre et le président polonais, figurent l’engagement des États-Unis aux côtés de ses alliés de l’Otan, ainsi que les sanctions contre la Russie en réponse à l’invasion de l’Ukraine. Une visite où devrait être également évoqué le soutien à l’Ukraine, notamment militaire. Mais quelques heures avant ce déplacement, un dossier de friction s’est imposé : celui des avions de guerre MIG-29 polonais réclamés par Kiev.

Pas de quoi rafraîchir les relations entre les États-Unis et la Pologne, d’après le bureau du président polonais, explique notre correspondante à Varsovie, Sarah Bakaloglou. À l’approche de la visite de Kamala Harris, celui-ci a rappelé que l’alliance entre les deux pays était très forte et repose sur une confiance mutuelle. « Notre principal objectif est d’assurer la sécurité de l’Ukraine », a ajouté Varsovie qui craint pour sa propre sécurité. Environ 10 000 soldats américains sont déjà présents sur place en Pologne et les Etats-Unis ont annoncé mercredi y envoyer deux nouvelles batteries aériennes Patriot.

02h : Sony suspend ses expéditions de PlayStation vers la Russie

Le géant japonais de l’électronique Sony a annoncé mercredi avoir suspendu toutes les expéditions de consoles PlayStation et de jeux vidéo à destination de la Russie, rejoignant un nombre croissant d’entreprises se désengageant du pays après l’invasion russe de l’Ukraine.

« Sony Interactive Entertainment (SIE) rejoint la communauté mondiale dans son appel à la paix en Ukraine. Nous avons suspendu toutes les expéditions de jeux et de consoles, le lancement de Gran Turismo 7 et les opérations du PlayStation Store en Russie », a déclaré l’entreprise sur Twitter.

01h40 : l’envolée du prix du gaz compromet la production des engrais en Europe

Yara, le plus grand fabricant mondial d’engrais cristallisés, subit les conséquences de l’envolée du prix du gaz. L’entreprise norvégienne a décidé de réduire sa production en Europe. Yara donne peu de détails, l’entreprise annonce juste qu’elle va réduire temporairement l’activité de son usine au Havre en France et celle de Ferrara en Italie, en raison de la flambée du prix du gaz. Ce dernier représente en effet 90% des coûts de production des engrais minéraux.

01h18 : 35 000 civils ont été évacués de plusieurs villes, selon le président ukrainien

Le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky a déclaré qu’au moins 35 000 civils ont été évacués mercredi de plusieurs villes ukrainiennes assiégées. Le dirigeant a annoncé dans un message vidéo mercredi soir que des habitants des villes de Soumy, d’Enerhodar et de zones proches de la capitale Kiev avaient pu être évacués par trois couloirs humanitaires.

Il a dit espérer la poursuite des évacuations jeudi, avec l’ouverture de trois autres couloirs humanitaires à partir des villes de Marioupol, assiégée depuis neuf jours, de Volnovakha (sud-est) et d’Izioum (est).

00h37 : la ministre américaine de l’Énergie demande aux pétroliers d’augmenter leur production

La ministre américaine de l’Energie a demandé aux compagnies pétrolières du pays de produire davantage de pétrole pour soulager le marché, tendu par la guerre en Ukraine et l’embargo américain sur les exportations russes.

« Nous avons besoin de plus d’approvisionnements », a exhorté Jennifer Granholm durant son intervention lors de la conférence CERAWeek organisée à Houston, au Texas. « Nous sommes sur le pied de guerre », a-t-elle expliqué à un parterre de dirigeants de l’industrie. « Cela signifie puiser dans les réserves stratégiques (de pétrole) partout dans le monde. » « Et cela veut dire, pour vous, produire davantage aujourd’hui, quand vous le pouvez », a-t-elle insisté.

Malgré la flambée des cours, les groupes pétroliers se sont, pour l’instant, refusés à accélérer franchement leur production, disant craindre un possible retournement du marché si l’offre venait à devenir trop abondante.

00h30 : des diplomates se réunissent à l’ambassade de France au Nicaragua pour soutenir l’Ukraine

Des diplomates européens, des États-Unis, du Japon, du Canada, du Panama, de Colombie et du Brésil se sont réunis mercredi à la résidence de l’ambassadeur de France au Nicaragua pour affirmer leur soutien à l’Ukraine envahie par la Russie, alliée historique du président nicaraguayen Daniel Ortega.

« Nous sommes ici pour affirmer et montrer notre soutien (à l’Ukraine) et (notre) unité autour des principes fondamentaux de la souveraineté, de l’autodétermination, contre l’ingérence dans les affaires internes d’un autre pays, comme dans le cas de l’Ukraine », a déclaré l’ambassadeur de France à Managua Brieuc Pont.

00h20 : la Turquie s’apprête à accueillir les ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères

Serguei Lavrov et son homologue ukrainien Dmytro Kuleba seront reçus par le ministre turc Mevlut Cavusoglu à Antalya (Sud), station balnéaire prisée des touristes russes. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a multiplié les efforts de médiation depuis le début de la crise, a fait valoir mercredi que « la Turquie peut parler à la fois à l’Ukraine et à la Russie ». « Nous travaillons pour éviter que la crise ne se transforme en tragédie », a-t-il insisté.

Mercredi, M. Kuleba a assuré dans une vidéo sur Facebook qu’il ferait tout pour que les « pourparlers (soient) les plus efficaces possible » tout en confiant avoir des « attentes limitées ». « Je n’ai pas grand espoir mais nous ferons tout pour en retirer le maximum », a-t-il dit, affirmant que « tout dépendra des instructions que Lavrov aura reçues avant ces discussions ».

(Source : RFI)

 

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