Au moment où j’écris ces lignes sur les élections en Afrique et les conséquences et effets meurtriers (remember les 3000 morts officiel lors de la crise post-électorale de 2010-2011), deux pensées me viennent à l’esprit. La première est l’ineffable et l’ineffaçable souvenir de ce que disait naguère, non sans ironie, Molotov, un apparatchik soviétique de sinistre mémoire : « Les élections, estimait-il, c’est très bien. Le seul problème, c’est qu’on n’a pas les résultats d’avance ». Faut-il en rire ou en pleurer ? La seconde idée qui me traverse l’esprit, c’est que, par moments, l’on a sincèrement l’impression que les élections en Afrique sont une occasion de morts et non une célébration ou une fête de la démocratie comme on aurait pu s’y attendre.
En 2010- 2011, la paisible et tranquille Côte d’Ivoire en a, tristement, fait les frais avec le chiffre très officiel de 3000 vies humaines ôtées. Lourd et tragique était ce bilan pour une simple opération électorale, fut-elle présidentielle. Aujourd’hui encore, soit quinze années plus tard, le spectre de la violence, de la guerre civile et sanglante avec son lot de milliers de citoyens tués, hante beaucoup d’esprits, tant les appétits et la boulimie du pouvoir viennent de tous les côtés.
Les antagonismes nés de tous les égoïsmes refont, hélas, surface dans tous les camps, les états-majors et chapelles politiques ainsi que chez les politiciens. Or donc, la Côte d’Ivoire et l’Afrique doivent pouvoir vivre, continuer leur marche vers la stabilité, l’intégration continentale, le progrès et le développement durable et global. Ce n’est ni dans le déni de démocratie ni dans des élections tronquées, meurtrières et calamiteuses que tout cela peut s’obtenir et se mettre réellement en place.
En revanche, une bonne pratique de la démocratie, de l’alternance démocratique véritable, de la bonne et saine gouvernance peuvent permettre à l’Afrique de réussir son envol à travers l’unité et l’intégration que revendiquait et proclamait Osagyefo Dr Kwame Nkrumah, déjà dès l’entame des années 60. Le temps est donc venu pour que nous nous ressaisissions tous, africains et africaines, afin que chaque scrutin électoral soit la fête du vrai choix démocratique et non plus la « défaite de la démocratie » avec son inadmissible lot de centaines voire de milliers de morts.


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