Mali / Attaques terroristes récurrentes, insécurité galopante, fracture sociale…  Le président du PSDA formel : « Assimi Goita doit démissionner pour haute trahison »

Contraint à l’exil depuis l’année dernière, le président du Parti social-démocrate africain (PSDA), Ismaël Sacko, continue de lutter pour le retour de la démocratie dans son pays, le Mali.Dans cette tribune, il appelle à la démission du président de la transition malienne, le colonel Assimi Goita.

La junte malienne lors de sa prise de pouvoir s’était engagée à réconcilier les maliens et à créer les conditions du « vivre ensemble ».

Depuis trois semaines, les maliens désabusés, assistent impuissants à des arrestations politiques sous couverts de lutte biaisée contre la corruption.

Pire, le tissu social national s’effrite, la division s’est imposée par la volonté des 5 colonels félons dans tous les compartiments de notre société.

L’unité nationale est compromise dans le but de maintenir une gouvernance chaotique des Assimites à la tête d’un Mali malade, qui se meurt faute de médecins compétents et de médicaments adaptés au cas diagnostiqué.

Pire, sans surprise aucune, la junte s’est empressée de déclarer la guerre aux ex-rebelles.

Le Mali gagnerait à faire l’économie de cette guerre qui n’a d’autres visées que la prolongation tacite d’une transition bancale qui est au crépuscule de son apogée.

Les Assises nationales dites de refondation qui ont servi de support politique pour rallonger les délais de la transition au-delà de février 2022, avaient exigé aux autorités illégales maliennes de procéder à la révision de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger signé en 2015 à Bamako. Les oiseaux de mauvais augures soutenant aveuglément la junte Assimite avaient écrit noir sur blanc que les recommandations de leurs assises de compromission étaient exécutoires et s’imposaient au Président de leur Transition.

Depuis le week-end dernier, la nouvelle dynamique enclenchée par les putschistes maliens met à nu la caducité de l’accord pour la paix qui avait permis de concilier le Sud et le Nord de notre pays.

Grâce à cet accord, qui est loin de faire l’unanimité de part et d’autre, les ex-rebelles qui sont nos frères et qui partagent avec nous le même territoire et la même

République, avaient déposé les armes et s’étaient mis à la disposition de la République.

Ce sont tous ces acquis qui sont en train de voler en éclat si rien n’est fait. Si, on laisse l’égoïste et l’égocentrique Assimi agir en sa guise, le mépris va l’emporter sur la bienveillance.

Le Centre du Mali (Mopti, Badiangara, Douentza, Bankass, Koro…) est sous l’emprise des terroristes.

Le Nord du Mali (Tombouctou, Gao, Menaka, Taoudenit, KIDAL) est en ébullition. Des obus sont lancés en direction de l’aéroport, nos camps militaires sont bombardés traqués et détruits.

Le couvre-feu comme recette dans la région de Tombouctou semble trop léger. C’est un désaveu d’échec et d’impuissance.

Évitons que la région Ségou, qui est encerclée et victime d’attaques, et Bamako, la capitale, ne soient victimes de violences et ne tombent entre les mains de malfrats pires que les Assimites.

Comme maudits par leurs prétendus sages de Ségou,  Assimi Goita et sa suite semblent plonger notre nation dans un éternel recommencement.

Nous sommes tous médusés de constater les dégâts humains et matériels suite à la mort de centaines de compatriotes tués par les terroristes du JNIM à Tombouctou, Gao et Ségou.

Je saisis cette tribune pour me recueillir sur la mémoire des morts, civils et militaires, tombés au nom du Mali à Tombouctou, Bamba, Ségou et Gao. Prompt rétablissement aux blessés. Longue vie aux rescapés du bateau « Tombouctou » dynamité par le silence donc par la complicité et la mauvaise foi de la plus haute hiérarchie militaire.

Le week-end dernier, le camp de Gao a été détruit par ceux qui ont attaqués et eu raison de nos militaires au camp de BAMBA. Ce sont nos blindés achetés avec l’argent du contribuable qui ont été récupérés par les terroristes et réutilisés pour tuer nos militaires au nombre de 57 maliens et 19 wagneriens.

La déclaration de guerre, sans plan de guerre et sans l’accord des maliens, a causé, en plus des pertes en vie humaine, la destruction de 2 de nos avions récemment achetés en janvier 2023 dont le SU-25; TA-25 C. Les images rapportées sont édifiantes. Que des regrets.

A cause du manque d’expérience et de l’immaturité des Assimites, le CSP-CMA des groupes armés a décidé de riposter suite à l’amateurisme et aux hostilités engagées par les autorités maliennes.

La junte Assimite a trahi le peuple malien. Elle a échoué à sécuriser nos populations. Elle a divisé le peuple malien. Elle est incapable de semer la graine de la cohésion et de l’unité nationale.

La junte Assimite a occasionné la mort de bon nombre de nos concitoyens, et est en train d’initier un plan haineux entre maliens en attisant l’amalgame entre les populations du nord entraînant le lynchage de certains par d’autres.

Pour haute trahison, Assimi doit démissionner ou il doit être démis de ses fonctions de chef des putschistes maliens et mis aux arrêts à temps.

Car Assimi dans ses agissements sataniques se réjouit gaillardement de propager les putschs dans la sous-région alors qu’il condamne dans l’article 188 de sa constitution illégitime toute prise de pouvoir par la force.

Aussi, il est important de rappeler que certains juges qui se laissent volontairement instrumentaliser et qui agissent en porte à faux de la déontologie du corps judiciaires y compris des auxiliaires de là justice doivent rendre le tablier pour honorer notre justice.

Unisson-nous pour éviter que cette junte malveillante ne propage le gêne sanguinaire au sein de notre jeunesse.

SUGGESTIONS 

Le sursaut et l’unité nationale sont encore possible. Pour ce faire, un couloir de dialogue doit être créé pour maintenir le contact avec tous ceux qui se reconnaissent dans la République.

Les armes doivent se taire.

Nos mécanismes traditionnels de gestion de conflits doivent être réactivés  de façon imminente.

Nous devons éviter la fracture sociale entre les ressortissants du Nord d’une part mais aussi et surtout entre le Sud et le Nord car nous formons une communauté de destin et des liens de sang nous lient à vie.

J’en appelle aux patriotes de tous bords, leaders d’opinions et communautaires, leaders politiques et  démocrates convaincus de se liguer pour stopper la folie d’Assimi de plonger le Mali dans le tréfonds.

Tous unis, nous avons l’obligation de protéger le Mali et ses habitants.

Refuser une énième prolongation de la transition sous les Assimites est un signe patriotique de haute portée afin de sauver le Mali et la sous-région.

CONCLUSION

Le mutisme du Colonel putschiste Assimi Goita est un silence coupable du massacre de nos populations courant la semaine dernière.

Le chef de la junte aurait dû s’adresser à la nation. Il aurait pu se déplacer et se rendre sur les lieux en guise de compassion et de soutien au peuple apeuré et endeuillé à l’instar de ses prédécesseurs; feu IBK savait être auprès des militaires et des familles victimes d’attaques terroristes meurtrières. En place et lieu, le despote sanguinaire Assimi a préféré envoyer le chef d’état-major des armées s’adresser aux maliens sur la chaîne de télévision nationale ORTM. Ce dernier a manqué de mots pour rassurer la nation qui se pleure ses fils. Quelle mépris ! Ou alors une fuite en avant comme le félon colonel qu’il est.

La destruction du bateau « Tombouctou » est plus qu’un symbole, c’est une source de vie des populations du Nord. Sa destruction est passée sans coup férir.

Un gouvernement irresponsable en perte de soutien populaire et en manque de confiance ne mérite pas de 2eme chance.

Assimi Goita et sa suite doivent démissionner. Ils doivent être traduits en justice pour haute trahison.

Une transition civile s’impose au Mali.

Le 11 septembre 2023

Ismaël SACKO 

Président du PSDA

Membre de l’appel du 20 février

Chevalier de l’ordre national

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