Des milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche 30 juillet sur les coups de 9h heure locale devant l’Assemblée nationale nigérienne sur la place de la Concertation, la plus grande place de Niamey, en soutien aux militaires putschistes.
Un meeting a ensuite été retransmis à la Radio Télévision nigérienne (RTN), au cours duquel les orateurs ont salué les juntes malienne et burkinabè et ont lancé des slogans hostiles à la France et à la Cédéao, alors que l’organisation régionale se réunissait au Nigeria pour évaluer la situation dans le pays. Quelques drapeaux russes étaient déjà visibles dans la foule.
Une fois le meeting terminé en fin de matinée, les manifestants ont tenté de converger vers le palais présidentiel, où est toujours retenu depuis mercredi Mohamed Bazoum. Mais ils ont été bloqués au niveau du rond-point de la Justice par un important dispositif de l’armée, ce qui les a empêchés de poursuivre leur marche vers la présidence. Certains de ces manifestants ont alors choisi de se diriger vers Yantala, le quartier où se trouvent les ambassades de plusieurs pays, dont celle des États-Unis et de la France.
Une foule est arrivée vers 11h devant l’ambassade de France. Certains des manifestants ont arraché la plaque affichant « Ambassade de France au Niger ». Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent plusieurs d’entre eux jeter des pierres vers le bâtiment et tenter d’en briser les portes et fenêtres blindées avant d’être dispersés par des grenades lacrymogènes.
Le ministère français des Affaires étrangères a réagi, dans la foulée, en condamnant « toute violence contre les emprises diplomatiques dont la sécurité relève de la responsabilité de l’État hôte ».
« Les forces nigériennes ont l’obligation d’assurer la sécurité de nos emprises diplomatiques et consulaires au titre de la Convention de Vienne », et « nous les appelons instamment à remplir cette obligation que leur impose le droit international », a souligné le Quai d’Orsay.
L’Élysée a ensuite indiqué qu’Emmanuel Macron « ne tolèrera aucune attaque contre la France et ses intérêts » au Niger et répliquera « de manière immédiate et intraitable ». Dans un communiqué lu à la télévision, le général Tchiani a lui lancé un appel au calme en demandant aux manifestants de ne pas attaquer les ambassades.
RFI avec AFP
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