Sénégal / Condamné dans l’affaire de diffamation – Pourquoi Ousmane Sonko conserve son éligibilité pour 2024

L’affaire aux relents politiques qui défraie la chronique au Sénégal oppose Ousmane Sonko, 48 ans, patron des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), maire de Ziguinchor, la grande ville de Casamance, et principal adversaire du chef de l’Etat Macky Sall qu’il soupçonne de vouloir briguer un troisième mandat lors de la présidentielle du 25 février 2024 ;  et Mame Mbaye Niang, 46 ans, ministre du tourisme, que M. Sonko accuse de détournement de fonds. Le ministre Mame Mbaye Niang a porté plainte contre

Ousmane Sonko pour diffamation. Le procès s’est déroulé, ce jeudi 30 mars 2023, en l’absence d’Ousmane Sonko. Le principal opposant à Macky Sall a été condamné à 2 mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts.

Par ailleurs, le juge l’a relaxé pour les délits de faux et usage de faux  ainsi que d’injures publics.  Le maire de Ziguinchor devra donc payer  200 millions de Fcfa au ministre Mame Mbaye Niang en guise de dommages et intérêts. Avec cette condamnation, Ousmane Sonko conserve son éligibilité. Il pourra donc être candidat à l’élection présidentielle prochaine. S’il avait été condamné à « plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis », Ousmane Sonko aurait pu voir son nom retiré des listes électorales « pour une durée de cinq ans », écrit le site d’informations seneweb.

Au cours du procès, le ministère public avait requis une peine de prison de deux ans dont une ferme contre Ousmane Sonko.

Si le juge  avait suivi le procureur, Ousmane Sonko risquait de voir ses chances de participer à l’élection présidentielle de février 2024 s’envoler. Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation.

Ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang reproche à Ousmane Sonko, classé troisième à l’élection présidentielle de 2019, d’avoir dit qu’il avait été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat à cause de la mauvaise gestion d’un fonds de 29 milliards de Fcfa du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). M. Niang qui conteste l’existence de ce rapport, a saisi la justice d’une plainte pour diffamation contre M. Sonko. D’où le procès qui s’est tenu ce jeudi 30 mars 2023 dans un climat de tension politique avérée.

Didier Depry

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