La méditation du chemin de croix et du chapelet ont fait suite à la messe d’ouverture de l’année jubilaire de l’Archidiocèse d’Abidjan au cours de laquelle le cardinal Ignace Bessi a fait des recommandations aux journalistes ainsi qu’aux hommes et femmes du monde de la communication. Il s’agit pour le patron de l’Eglise d’Abidjan de partager des motifs d’espérance. Ce, dans une Afrique saturée de mauvaises nouvelles, accablée par des crises et des tensions de toute part, minée par des tensions économiques et des guerres fratricides qui déciment la communauté humaine. La messe a eu pour cadre, la chapelle de la cathédrale Saint Paul d’Abidjan- Plateau, le samedi 1er février 2025.
« Frères et sœurs, journalistes, hommes et femmes des médias, à la suite du Saint Père, je voudrais vous répéter ‘’Libérez votre cœur de ce qui le corrompt et le souille’’ ‘’racontez l’espérance, partagez l’espérance’’. Comme l’a souligné le Message de la Messe de clôture de la 126ème Assemblée plénière de la Conférence des Evêques catholiques de Côte d’Ivoire célébrée, le 26 Janvier 2025, à Bondoukou, il faudrait raviver ‘’l’espérance de la nation ivoirienne’’ », a soutenu le cardinal Ignace Bessi. Pour lui, il faut relever l’espérance, en Côte d’Ivoire dont l’hymne national commence par « Salut, O Terre d’espérance… ». Il s’agira de communiquer davantage des motifs d’espérance. « Chacun devrait pouvoir dire il n’y a pas que la guerre et la pauvreté en Afrique : il y a aussi des valeurs, une diversité culturelle, les talents, la joie et le dynamisme des jeunes… tant de choses que je peux communiquer désormais », a argumenté le cardinal Ignace Bessi qui comme le pape François a rappelé : « Libérez votre cœur de ce qui le corrompt et le souille. Racontez l’espérance, partagez l’espérance ».
A en croire le conseiller du pape François, puisque Jésus Christ est notre espérance, accordez-lui de la place pour qu’il oriente et dirige tous les aspects de notre vie au sein de cette patrie que Dieu nous a donnée. « Nous ne voulons plus de morts, nous voulons chanter l’espérance en ce beau pays, nouvelle patrie du Christ, terre d’espérance et d’hospitalité. Oui ! Nous voulons vivre dans la paix ! Cultivons et adoptons des attitudes de paix », a relaté Ignace Bessi. Et de poursuivre : « La paix, nous dit le Concile Vatican II, n’est jamais chose acquise une fois pour toutes, mais sans cesse à construire (…). L’avènement de la paix exige de chacun le constant contrôle de ses passions et la vigilance de l’autorité légitime », Gaudium et Spes n. 78 Paragraphe 1. L’archevêque métropolitain d’Abidjan a insisté pour dire qu’il faut du courage aux journalistes dans l’annonciation du changement. « Il faut du courage pour initier le changement que l’histoire exige de nous, le changement nécessaire pour vaincre le mensonge et la haine », a dit le pape dans son message d’ouverture du Jubilé, le 26 janvier dernier.
Dans le contexte des préparations des élections présidentielles d’octobre 2025, il incombe aux communicateurs catholiques, selon le cardinal Ignace Bessi, d’œuvrer à promouvoir et à consolider cette paix, en accompagnant tous les acteurs de la société et en demeurant attachés aux valeurs humaines et éthiques de la profession. Puisque le Christ est notre espérance, accordez-lui de la place pour qu’il oriente et dirige tous les aspects de votre vie au sein de la Côte d’Ivoire que Dieu nous a donnée. « Nous ne voulons plus de morts, nous voulons chanter l’espérance, en ce beau pays, nouvelle patrie du Christ, terre d’espérance et d’hospitalité. Oui ! nous voulons vivre dans la paix ! Cultivons et adoptons des attitudes de paix », a conclu le cardinal Ignace Bessi.
Nedson Djinsou
Légende photo : Le Cardinal Ignace Bessi, Archevêque d’Abidjan a exhorté les journalistes et communicateurs catholiques au courage.
Encadré
L’origine du Jubilé
Au niveau de l’Eglise Universelle, du 24 au 26 janvier 2025, à Rome, le Saint Père a réalisé le premier rassemblement jubilaire de l’Année Sainte au cours duquel il s’est adressé aux acteurs de la communication à travers un Message clair, profond et précis, les invitant à être eux aussi des pèlerins d’espérance.
Dans la Tradition biblique, un jubilé est un moment de grâce et d’action de grâce. Le nom Jubilé dérive de l’hébreu Yobel, qui indique une corne de chèvre utilisée comme trompette. Tous les cinquante ans, selon le cardinal Ignace Bessi, archevêque métropolitain d’Abidjan, le son de cette trompette, proclamait le début d’une année spéciale pour Israël : l’année du Jubilé. Selon Lévitique 25, cette loi civile contenait deux prescriptions principales : le rachat de la propriété et la libération des esclaves. Il fonctionnait comme une « remise à niveau » sociale.
La structure sociale d’Israël, au dire du cardinal, se fondait sur l’appartenance à une tribu, un clan et une famille. La source de richesse de la famille provenait de la propriété qui lui avait été assignée. Les terres et les maisons qui avaient été vendues pour différents motifs, retournaient au propriétaire originaire au Jubilé. En outre, ceux qui étaient devenus esclaves parce qu’obligés de se vendre pour insolvabilité, devaient être libérés, selon Ignace Bessi. « Cette loi fonctionnait comme une remise à niveau sociale. Elle empêchait l’appauvrissement des plus faibles et la concentration des richesses dans les mains de quelques riches. C’est pour cette raison que le Jubilé devait être répété tous les 50 ans », a-t-il expliqué.
Le jubilé rappelait également l’autorité de Dieu sur la Terre et sur les personnes, à en croire Ignace Bessi, car la Terre appartient au Seigneur et les hommes sont comme « étrangers et hôtes » (v. 23) sur la terre qu’ils cultivent et qu’ils administrent. Les personnes appartiennent au Seigneur. Tous ceux qui sont devenus esclaves pourront retrouver la liberté, car Dieu dit: «ce sont mes serviteurs» (v. 42, 55). Personne ne devra rester le serviteur de personne d’autre car tous sont serviteurs de Dieu. Dieu a le droit d’intervenir dans les affaires des hommes pour faire respecter l’ordre et corriger les distorsions. Dieu est le Seigneur, à lui nous devons l’existence et à lui va l’honneur.
Dans la tradition de l’Eglise, un Jubilé ordinaire est proclamé tous les 25 ans et se distingue d’un Jubilé extraordinaire. Le dernier en date, convoqué par le saint Pape Jean-Paul II en l’an 2000, avait marqué l’entrée dans le deuxième millénaire. Plus récemment, en 2016, le Pape François a proclamé un Jubilé extraordinaire dédié à la Miséricorde, invitant les fidèles à redécouvrir « le visage de la miséricorde » de Dieu. En 2025, l’Année Sainte est placée sous le signe de l’espérance : « L’espérance ne déçoit pas » (Rm 5,5). C’est ici l’occasion « d’offrir l’expérience vivante de l’amour de Dieu qui suscite dans le cœur l’espérance certaine du salut dans le Christ » (Bulle d’indiction du Jubilé 2025, Spes non confundit). Ce Jubilé ordinaire s’étendra jusqu’au 6 janvier 2026.
N.D
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