Africa sports : du vert au rouge

Selon l’écrivain français Louis Pauwels, « Il n’arrive pas toujours à l’homme ce qu’il mérite mais ce qui lui ressemble ». Au terme de la saison sportive 2020-2021, l’Africa sports d’Abidjan, club emblématique du football ivoirien est frappé de disgrâce. Il s’écroule, coule dans les bas-fonds de la ligue 2 après 74 ans de pérégrination au plafond. Depuis une dizaine d’années, ce club vivait un véritable mélodrame dont la trame prend source le 10 mars 2019.

Ce jour-là, Bahi Antoine, président des supporters, est porté à la tête du club par une branche dissidente contre Vagba Alexis sous sanction de la FIF pour fraude avérée. Ce dernier, remis en selle par la même FIF, ne réussira jamais à ramener sous sa férule le clan Bahi Antoine en rupture de ban. Ainsi va éclore une période de bicéphalisme ou d’acéphalisme marquée par divers bruissements. Finalement, le Comité de Normalisation de la FIF les mettra hors-jeu tous les deux, le 14 mai 2021, en installant une entité éponyme chargée de mettre en place un nouveau comité exécutif.

La dégringolade de l’Africa sports est une « chute aux enfers » symptomatique des habitudes anarchistes ayant cours aux cœurs de nombreux clubs africains. Victimes des forces marchandes en mission de capture de toute velléité de modernisation. Sabordage des textes, cafouillage et pillage des ressources. Pendant ce temps, il manque de tout : terrains d’entraînements, salles de soins staff médical approprié, car de transport et équipements sportifs. Et haro sur les salaires et primes de matches ! Les dirigeants se battent pour vivre et les joueurs se débattent pour survivre.

L’histoire des Oyé qui vire du vert au rouge avec un certain palmarès sans patrimoine. Ce club s’est illustré comme une « scènes d’agitations familiales » centrée ou décentrée sur l’Odyssée intimiste de présidents spéciaux tantôt spécieux. C’est un message pour tout le football ivoirien de haut niveau. Les clubs doivent se transformer en institution avec des instances plus fortes que les hommes. Elle protège contre les voracités pécuniaires. Il est temps de répondre à l’appel des temps nouveaux : La modernisation des clubs.

Arthur Zébé

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