En janvier 2021, le Conseil de sécurité de l’ONU a examiné la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest et a conclu qu’elle est marquée par l’extension des activités terroristes et la sophistication de la piraterie. Le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur les développements en Afrique de l’Ouest et au Sahel s’était notamment inquiété de la détérioration de l’environnement sécuritaire marqué par des attaques terroristes incessantes au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Nigéria, signalant que les incidents dans le nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo démontrent la réalité du déplacement des actes de terrorisme du Sahel vers les pays côtiers du golfe de Guinée.
A titre d’exemples, 136 personnes ont été tuées au Burkina Faso dans des attaques terroristes djihadistes durant la période du 2 au 15 juin 2022. Par ailleurs, au Bénin, deux policiers ont été tués dans l’attaque d’un commissariat par des hommes armés dans le Nord du pays, près de la frontière avec le Burkina Faso dans la nuit du samedi 25 juin au dimanche 26 juin 2022.
Cette situation d’insécurité des attaques terroristes djihadistes qui sévit en Afrique de l’Ouest est née de l’acte de la France sous Nicolas Sarkozy posé en Libye contre Mouammar Kadhafi et son régime. La France a mené l’opération de destruction de l’Etat libyen avec l’appui de l’OTAN. Depuis son entrée dans le conflit libyen en mars jusqu’à la mort de Mouammar Kadhafi ce jeudi 20 octobre 2011, l’Otan a participé activement à la chute du régime libyen en engageant des moyens importants pour soutenir les forces du CNT (un mouvement obscur dit de l’opposition libyenne).
Vers 8h30, le jeudi 20 octobre 2011 matin, des bombardiers de l’Otan ont attaqué un convoi militaire des forces kadhafistes. Ils ont frappé deux véhicules qui en faisaient partie. Les faits se sont produits dans les environs de Syrte, mais la localisation reste imprécise et durant toute la journée, l’Otan s’est refusé à confirmer que Mouammar Kadhafi avait été touché.
C’est de la France que sont venues en fin de journée les précisions. D’après le ministre de la Défense Gérard Longuet, c’est l’aviation française qui a stoppé le convoi de Mouammar Kadhafi alors qu’il tentait de fuir Syrte. Lors d’une conférence de presse qu’il tenait à son ministère, Gérard Longuet a ainsi déclaré que le convoi, composé de plusieurs dizaines de véhicules « a été stoppé dans sa progression alors qu’il cherchait à fuir Syrte, vraisemblablement pour Bani Walid, mais n’a pas été détruit par l’intervention française ».
Un peu plus tard, le ministre est revenu en partie sur ses déclarations en précisant qu’il y avait « au moins un avion français » dans l’unité qui a mené l’assaut aérien. Ce qui est certain, c’est que l’Otan aura été indispensable jusqu’au bout aux insurgés libyens (?) pour mener leur action. L’Alliance atlantique a beau répéter, depuis qu’elle a pris le commandement des opérations le 31 mars, que la chute de Kadhafi n’était pas dans son mandat, elle a toutefois réclamé à maintes reprises son départ. Et sa mission de protection des populations civiles libyennes a de plus en plus fréquemment ressemblé à un soutien actif de la défense des insurgés, voire de ses offensives.
Selon RFI, Il a fallu recouper les déclarations officielles de l’Otan avec celles en provenance des différentes capitales pour se faire une idée du rôle des alliés dans les évènements. Si ce sont effectivement les avions de l’Otan, un mirage français et un drone américain, qui ont stoppé le convoi de Mouammar Kadhafi et donc permis aux insurgés de mettre la main sur l’ancien dictateur libyen, alors l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord a joué un rôle crucial dans la chute de Mouammar Kadhafi. Tout comme d’ailleurs les alliés ont constamment favorisé par leurs frappes les opérations menées par les insurgés depuis six mois. Le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen a souligné le succès de l’opération alliée.
Le 19 mars 2011, après l’adoption de la résolution 1973 de l’ONU autorisant le recours à la force pour « protéger les civils », la France envoie ses Mirages et ses Rafales bombarder les chars pro-Kadhafi au portes de Benghazi. Quelques heures plus tard, Britanniques et Américains détruisent les bunkers et les centres de communications des forces loyalistes. Le 31 mars, l’opération passe sous commandement de l’OTAN, mais dès le 4 avril, l’armée américaine retire ses avions d’attaque au sol. Courant avril, la France reconnaît avoir envoyé une dizaine de conseillers militaires techniques auprès du CNT ( mouvement obscur dit de l’opposition libyenne) à Benghazi. A la fin du mois, l’armée américaine déploie des drones équipés de missiles pour s’attaquer aux troupes gouvernementales libyennes.
Début juin, la France décide d’engager ses hélicoptères de combat, pour intervenir au plus près du terrain. Les Britanniques font de même. Cette stratégie s’avère payante : les équipages de l’aviation légère de l’armée de Terre débusquent les pick-up des forces pro-Kadhafi, dissimulés sous les arbres ou près des habitations. Mais les forces gouvernementales, qui alignent des centaines de blindés et de nombreux mercenaires, résistent. Fin juin, alors que le font s’enlise à l’est, la France joue la carte des tribus de Djebel Nefousa et parachute armes et matériels dans l’ouest du pays. En juillet les rebelles avancent jusqu’à Zintan et Nalout. Début août, le porte-avions français Charles-de-Gaulle quitte la zone d’opération après plus de quatre mois de missions de guerre. Le 23 août, les rebelles, mieux organisés et disposant à présent de moyens d’artillerie, parviennent à prendre la capitale Tripoli. Dernier épisode enfin ce 20 octobre avec l’annonce de la mort de Mouammar Kadhafi et la chute de Syrte, la ville qui lui sera resté fidèle jusqu’au bout.
A la vérité, les armes de toutes sortes distribuées par la France et certainement d’autres pays de l’OTAN tombent aux mains des djihadistes qui s’en servent pour investir la sous-région ouest africaine. Ils s’installent durablement dans le Nord Mali et ailleurs. Ils pactisent après Al Qaida et l’état islamique. On peut donc le dire sans hésiter c’est la France et l’OTAN avec le soutien des Etats-Unis qui ont ouvert la voie aux terroristes en Afrique de l’Ouest. Alors ils leur revenaient de chasser ceux qu’ils ont contribué d’une façon ou d’une autre à installer. Contre toute attente, en 2021, la France annonce son intention de quitter le Mali, par exemple. En 2022, la France a joint l’acte à la parole. On se rend compte après maintes réflexions que l’objectif de la France n’était pas de bouter les djihadistes hors du Mali mais plutôt de contrôler le Mali, son ex-colonie, d’avoir un regard sur ses richesses du sous-sol. D’où cette haine que la France voue au Mali et à ses dirigeants actuels qui ont osé, selon l’entendement françafricain, ouvrir le « pré-carré » français à la Russie, par exemple.
Une contribution de
Moussa Koné
Citoyen malien
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