Le 09 août 2020, l’ancien joueur du Stella Club, Beugré Inago est retrouvé inanimé dans la douche du domicile familial à Marcory à Abidjan. Transporté d’urgence au Chu de Treichville, il est déclaré mort quelque temps après. Longtemps malade, son décès fait suite à celui de son ami Guidi Ignace, survenu le 31 mars 2020, découvert mort dans son lit.
De nombreux anciens footballeurs ivoiriens sombrent dans le dénuement au soir de leur carrière. Certains ayant évolué essentiellement au plan national, n’ont pas de toute évidence, pu obtenir les moyens de s’assurer une fin de carrière confortable. Difficultés financières, problèmes familiaux, frais médicaux onéreux et instabilité sociale. Au final, ils décèdent dans l’indifférence totale. N’Diaye Aboubacar (06 septembre 2011), Zaré Mamadou (04 mai 2007, abandonné avec ses frais médicaux), Sékou Bamba (17 avril 2008 obligé de bénéficier d’une prise en charge médicale présidentielle), mais trop tard. Akoupo Jonas (06 mai 2006, mort avec une ordonnance impayée de 10.000 fcfa), Pascal Miézan (31 juillet 2006, dépassé par le coût des traitements médicaux, s’abandonne à la mort).
En Côte d’Ivoire, une poignée de 50 anciens footballeurs bénéficient d’une rente mensuelle octroyée par le ministère des sports. Ces derniers ont été choisis selon des critères indéterminés dans la foule de nombreux nécessiteux qui essaiment sur l’ensemble du territoire national. Dans la hantise du spectre des lendemains incertains, ils tentent vainement de se faire entendre par les autorités ministérielles. Cela rappelle Stephen Tataw (ancien capitaine des Lions indomptables du Cameroun au mondial 1990), décédé le 31 juillet 2020. Débarqué de son poste de directeur administratif adjoint des sélections nationales, il adresse plusieurs demandes d’aides au ministère des Sports en vain. Démuni, il est emporté par une maladie qui le rongeait pernicieusement.
L’Etat de Côte d’Ivoire peut suivre l’exemple de plusieurs pays africains comme la Tunisie. Ce pays s’évertue à donner une formation de cadres sportifs aux anciens footballeurs qui le désirent. Ils sont ensuite insérés dans les différentes structures de la Fédération et dans les équipes nationales. Cela serait tout simplement un acte de reconnaissance et un devoir envers des athlètes ayant donné de leur jeunesse au prestige de la nation.
Arthur Zébé
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