Les 50 ans de carrière du plasticien Monné Bou seront racontés à travers une exposition-hommage, du 7 au 21 mars 2024, au Musée des civilisations de Côte d’Ivoire sis à Abidjan-Plateau. En prélude à cette manifestation inédite, l’équipe curaturale a récemment animé une conférence de presse à Houkami Guyzagn sis à Abidjan-Cocody. Entourée des membres de son staff , à savoir le critique d’art Mimi Errol, les peintres Amankan et Roger Yapi ainsi que l’assistante Julie Kouassi, Christelle Mangoua, commissaire de l’exposition, a révélé que l’objectif de cette exposition-hommage à Monné Bou intitulée « Monné Bou, le mystère du jet, 50 ans après » est essentiellement de mettre l’accent sur sa gestuelle, sa technique, mais aussi la qualité de son travail entamé depuis 1973 et qui lui a valu des lauriers et une kyrielle d’expositions à travers le monde.
Par ailleurs, Christelle Mangoua est fait savoir que cette exposition se décline en 3 parties : présenter l’artiste à travers une exposition documentaire, proposer une exposition rétrospective de 14 de ses œuvres (en fait les photos de celles-ci) recensées par décennie (dont 2 par décennie, mais 4 toiles concernant les années 90) et faire vivre une conversation entre Monné Bou et la jeune génération à travers leurs œuvres récentes. Notamment 16 du célébré réalisées en décembre 2023. Ce sont ces dernières qui seront mises en vente au cours de cette déclinaison de l’exposition, avec celles d’Isidore Koffi, Gnohité, Zo Papi, Salomon (qui se sont inspirés de sa technique : taches et jet) et Amankan et Roger Yapi (qui tiennent Monné Bou en modèle), partie prenante de « cette conversation ».
« Une vidéo passera en boucle montrant Monné Bou en plein processus de création. En outre, le visiteur aura la possibilité de visionner en boucle aussi l’album de toutes ses photos documentées depuis 1973, début de son immense carrière. Cerise sur le gâteau, l’artiste sera présent au vernissage de son exposition-hommage, le jeudi 7 mars prochain », a révélé Miss Mangoua. Qui a dit l’importance que revêt le fait d’ainsi faire une pause pour célébrer ce monument de l’art contemporain ivoirien; «lui dire merci pour tout ce qu’il a produit l’art ». La commissaire de cette exposition n’a pas manqué de se réjouir du fait que Monné Bou a bien conservé ses archives. « Il a bien documenté ses œuvres. Comme s’il entrevoyait en le faisant cette exposition pour la postérité », estime-t-elle.
Avant, Mimi Errol a situé le contexte de cette exposition et a félicité la jeune commissaire de l’exposition pour son engagement à porter cette exposition-hommage à un des pionniers de l’art contemporain en Côte d’Ivoire. « Ils ne sont pas nombreux ceux de nos artistes comme Samir Zarour et Monné Boué qui capitalisent chacun un demi-siècle de présence dans l’espace-temps de la créativité en Côte d’Ivoire et qui sont encore en activité. C’est, pour moi, une aubaine qui se présente devant nous de célébrer Monné Bou », a reconnu Mimi Errol.
Monné Bou est passé maître de la technique du jet. Tout amoureux de l’art se retrouve toujours, après un demi-siècle à contempler la beauté des œuvres de Monné Bou, à se questionner sur l’intelligence de sa technique, sur le mystère qui se cache derrière la technique du jet. Aujourd’hui, à partir de 19h, s’ouvre donc cette exposition par le vernissage.
Marcellin Boguy
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