Assimi Goita invité au sommet de la CEDEAO à Accra  : les premiers pas de la réhabilitation du Mali

Dans un communiqué rendu public mercredi, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont invité le Colonel Assimi Goïta, président de la transition au Mali, à prendre part au sommet extraordinaire des chefs d’Etat prévu ce vendredi 25 mars à Accra (Ghana). Un sommet qui sera « consacré à l’examen de l’évolution de la situation politique au Mali », précise ledit communiqué. Selon des sources maliennes, c’est le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop,  qui au demeurant avait reçu la lettre d’invitation de la CEDEAO adressée au Colonel Assimi Goita qui pourrait représenter le Mali au sommet d’Accra. A noter que c’est le chef de l’Etat ghanéen, Nana Akufo-Addo,  qui exerce la présidence tournante de la CEDEAO.

Le gouvernement de transition au Mali a regretté, dimanche dernier, l’absence de compromis avec le médiateur de la CEDEAO, l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan. Le gouvernement malien avait indiqué que « ces consultations se tiennent à la suite de la note verbale du 26 février de la représentation de la CEDEAO envoyée au gouvernement du Mali et communiquant une proposition de chronogramme pour une transition de 12 à 16 mois ». « En réponse, le gouvernement de la République du Mali a déploré le fait que cette proposition de la CEDEAO soit essentiellement électoraliste et ne prend pas en compte les aspirations légitimes de réformes politiques et institutionnelles exprimées par le peuple malien », a souligné la même source. Ainsi le gouvernement malien a produit et soumis un chronogramme révisé comprenant des actions relatives aux réformes politiques et institutionnelles ainsi que des actions détaillées relatives aux élections avec un délai de 36 mois pour la transition. Cette proposition n’a pas été acceptée par le médiateur, selon le porte-parole du gouvernement.

Au pouvoir depuis août 2020, après deux coups d’État militaires, les autorités de la transition au Mali veulent une rallonge pour conduire les réformes promises. Mais la CEDEAO exige un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai « raisonnable » estimé à un an. Bamako qui avait d’abord envisagé cinq ans de plus, a révisé ses ambitions à la baisse et proposé deux ans la semaine dernière. Un effort  jugé insuffisant par l’organisation ouest-africaine. La CEDEAO a-t-elle finalement cédé ? A-t-elle obtenu autre chose, par exemple, la formation d’un gouvernement d’union nationale, comme l’ont évoqué certaines sources ?  La rencontre d’Accra nous situera.

D.D

 

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