Bénin / Maîtrise de la croissance démographique – Le gouvernement ouvre un débat national en septembre prochain

« Le gouvernement du Bénin n’a pas dit qu’il va limiter les naissances. Le gouvernement convoque plutôt des assises nationales où toutes les forces vives, toutes les composantes de la société se retrouvent et discutent d’une préoccupation majeure pour notre pays, pour aujourd’hui et pour demain. Il ne s’agit pas de limitation de naissance mais d’une procréation responsable ».

Ces propos de Wilfried Léandre Houngbedji, Secrétaire général adjoint du gouvernement, porte-parole du gouvernement de la République du Bénin, restituent avec clarté l’objectif des assises nationales que le gouvernement béninois organisera en septembre 2023 relativement à la croissance démographique du pays. Contrairement aux rumeurs distillées  ça et là qui font croire que le gouvernement avec à sa tête le président de la République, Patrice Talon, envisage de mettre sur pied une politique drastique de limitation des naissances, les assises qui se dérouleront dans quelques mois seront l’occasion pour les Béninois et Béninoises, toutes les forces vives de la nation confondues, de se prononcer sur le présent et l’avenir du pays en matière de démographie afin de mieux envisager le processus de développement du Bénin à l’aune de cette réalité inéluctable.

« Il n’a été à aucun moment envisagé que les assises annoncées sont une occasion pour le gouvernement de limiter les naissances au Bénin», a affirmé M. Wilfried Léandre Houngbedji face à la presse. Précisant que l’idée  du gouvernement est d’amener les uns et les autres à discuter autour des paradigmes à adopter en matière de croissance démographique.

  « Est-ce que c’est mal pensé que de dire qu’on va mettre le débat sur la table et toutes les parties prenantes vont apporter leur réflexion, leur contribution et nous allons voir si ce que nous avions fait jusque-là nous a permis d’améliorer notre niveau général de bien-être ? Loin d’imposer un point de vue, il s’agira de décider d’une procréation responsable », a-t-il ajouté.

Certaines personnes peu informées des enjeux des futures assises et de leur contribution dynamique à la gestion démographique du pays durant les années à venir estiment que « pour un pays d’un peu plus de 10 millions d’habitants, rien n’est alarmant pour aller à des assises nationales en vue de réfléchir sur la démographie ». Elles appellent plutôt à « des plans ou à des options de développement pour le bien-être collectif ».   

A toutes ces personnes, le porte-parole répond en ces termes avec réalisme : « Nous aimons tous les enfants, n’est-ce pas ? Mais si on aime les enfants, on ne les fait pas venir pour les faire souffrir. Si on aime les enfants, on ne les fait pas au hasard. Si on aime les enfants, on ne les fait pas par accident. Si on aime les enfants, on définit combien on est en capacité de prendre en charge comme cela se doit afin de leur offrir le meilleur afin qu’ils ne vivent pas les mêmes manques, les mêmes difficultés que leurs parents ont connus. N’est-ce pas ce que chacun de nous devrait faire ?

C’est à cela que ces assises nationales probablement vont nous inviter.  Est-ce que c’est mal penser et de dire qu’on va mettre le débat sur la table et toutes les parties prenantes vont apporter leur réflexion, leur contribution et nous allons voir si ce que nous avions fait jusque-là nous a permis d’améliorer notre niveau général de bien-être, est-ce que nous devons continuer ainsi ou bien nous gagnerions à revoir nos paradigmes en matière de croissance démographique pour qu’à terme, l’objectif de bien-être intégral pour tous et pour chacun soit atteint. Donc on n’a pas encore décidé. Les assises diront dans quel sens nous devons aller pour notre pays, aujourd’hui et demain afin que chacun de ses enfants tire le meilleur des ressources dont nous disposons collectivement ».

Avant le porte-parole du gouvernement, c’est le président de la

République, Patrice Talon, qui avait, lui-même, exposé l’intérêt d’une politique de maîtrise de la croissance démographie au Bénin. Il s’est engagé à agir dans ce sens à partir de cette année 2023. Dans une interview qu’il accordée récemment au journal français Le Figaro, le président Patrice Talon a reconnu que « l’explosion démographique constitue un facteur pénalisant pour le développement ». Car cela a des répercussions sur l’économie de tout pays.

Et le Bénin n’y échappe pas. Selon M.Talon, autant que la taille d’une population et sa jeunesse peuvent être un atout, autant son augmentation trop rapide peut être un frein pour son développement. D’où l’initiative gouvernementale béninoise de prendre le taureau par les cornes avec l’adhésion de toute la population.

Didier Depry

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