Du 4 au 30 décembre 2024, l’artiste-peintre Augustin Kassi, spécialiste de la femme « rondement belle », expose à la Rotonde des arts contemporains sise à Abidjan-Plateau, dans le cadre de la 8ème édition de sa Biennale internationale des arts d’Abidjan (BINA).
Le mercredi 4 décembre, au cours du vernissage de ladite exposition pour laquelle il a réalisé une trentaine de toiles, le directeur de la BINA a tenu à dire merci aux artistes dans leur ensemble. « C’est une biennale créée par un artiste pour les artistes et elle est animée par les artistes venus d’un peu partout. Nous estimons que nous avons besoin de tout le monde pour son accompagnement. La plupart de nos jeunes grands artistes qui font la fierté de la Côte d’Ivoire ici et à l’international à travers des expositions, je dirai au moins 80% de l’ensemble des artistes-plasticiens de Côte d’Ivoire, sont passés par nos petits ateliers dans les quartiers d’Abidjan », a-t-il relevé.
Avant de citer tous les pays participant à l’édition 2024 de la BINA qui court du 22 novembre au 30 décembre 2024 à travers plusieurs déclinaisons. Au total, ce sont 13 pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Grande-Bretagne, Hollande, Maroc, Niger, Nigeria, Sénégal, Serbie, Togo, Tunisie) pour 26 artistes internationaux et 15 nationaux qui sont présents à la BINA 8.
Par ailleurs, Augustin Kassi a tenu à faire savoir que « je suis très heureux que nous vivions ensemble cette expérience. Nous vivons ensemble, partageons les mêmes repos, dormons ensemble sur les mêmes sites. En somme, nous partageons une expérience commune des plus édifiantes ». Aussi n’a-t-il pas manqué de faire la genèse de sa manifestation, mise sur les fonts baptismaux en 1998, qui, au départ, s’appelait Biennale internationale des arts naïfs d’Abidjan. A en croire l’un des vulgarisateurs des arts naïfs en Côte d’Ivoire, « l’art dit naïf est un art de la communication, un art de la publicité réel pour nos pays analphabètes. Mais nous arrivons à des produits qui sont à un certain niveau. Nous sommes heureux de présenter, de proposer quelque chose qui vient de notre tréfonds en partage avec les autres ».
« Augustin Kassi est un marqueur de l’histoire de l’art et principalement de la peinture en Côte d’Ivoire »
Avant de passer à l’étape de la visite de son exposition, Augustin Kassi a fait cas de la suite du programme de la Biennale. Avec notamment un apéro art à Houkami Guyzagn sis à Abidjan-Cocody, ce samedi, et un vernissage, toujours à Houkami, le mardi 10 décembre. Puis cap sera mis, avec les artistes présents à la Biennale, sur le Moronou, sa région, pour vivre une expérience unique dans un environnement de paysans et dans une zone agricole.
Il est revenu au Pr. Yacouba Konaté, le maître des lieux, dès l’entame de la rencontre, de présenter l’artiste-peintre Augustin Kassi et son œuvre. Avec en ligne de mire son parcours. Bien avant, il a fait observer une minute de silence aux invités du vernissage à la mémoire des illustres artistes-plasticiens ivoiriens récemment rappelés à Dieu. « Ayons une pensée pieuse pour nos artistes décédés le mois dernier au nombre de 3 : Monné Bou, Djiré Mahé et Jacques Samir Stenka. Avec leur rappel à Dieu, on peut parler de septembre noir pour les arts visuels en Côte d’Ivoire. Observons une minute de silence pour leur rendre hommage pour tout ce qu’ils ont fait pour la cause de l’art en Côte d’Ivoire », a-t-il suggéré.
L’ex-directeur général du Marché des arts du spectacle d’Abidjan (MASA) a reconnu que le programme, parlant de la BINA, est difficile. Et que l’artiste Augustin Kassi fait des pieds et des mains pour arriver à le réaliser vaille que vaille. Il a, en outre, reconnu qu’Augustin Kassi a réussi à ajouter à son évènement une innovation, en fait un volet qui l’emmène vers les populations : la Route du cacao. « Augustin Kassi est un marqueur de l’histoire de l’art et principalement de la peinture en Côte d’Ivoire. Il fait partie de ceux qui ont porté le courant naîf en Côte d’Ivoire en lui apportant une touche toute particulière. Après, il a fini par s’intéresser à la femme active, en service notamment dans les marchés en la mettant en situation avec des canons de beauté spécifiques à nos cultures. Il évolue sur cette ligne de la fuite de la femme en action », a précisé Pr. Konaté.
Une ouverture officielle en présence de la ministre Françoise Remarck
De façon officielle, la BINA 8 a ouvert ses portes, le mardi 3 décembre dernier, à l’Institut français de Côte d’Ivoire (IFCI) sis à Abidjan-Plateau, en présence de la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck. Qui a présidé la cérémonie. Avant de déclarer ouverte la 8ème édition de la BINA, la ministre a dit que « notre combat, c’est de faire de la Côte d’Ivoire une plateforme culturelle mondiale ».
Félicitant le promoteur de la Biennale pour ce qu’il fait pour la promotion de l’art et la culture à travers ses nombreuses initiatives dont la BINA, Françoise Remarck a indiqué à son hôte que « tu as décidé de faire de notre pays cette plateforme tournante de l’art. Tu fais de la Côte d’Ivoire cette terre qui accueille pendant ton évènement tous ces pays ». Puis elle a demandé que, pour lui rendre hommage, le public applaudisse Augustin Kassi grâce à qui une chaîne est créée, permettant aux artistes internationaux de venir faire montre de leur créativité, leur savoir-faire artistique, en les rassemblant en Côte d’Ivoire le temps de sa biennale.
Marcellin Boguy
Légende photo : La ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, et l’artiste-peintre Augustin Kassi lors du lancement de la BINA.
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