Bureau ivoirien du droit d’auteur  – Le BURIDA et la France signent une convention

L’ambassade de France en Côte d’Ivoire et le Bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA) ont signé une convention à travers laquelle la France s’engage à soutenir financièrement le BURIDA dans sa stratégie de mise en œuvre de la Rémunération pour copie privée (RCP) et de la Rémunération pour reproduction par reprographie (RRR) à hauteur de 93 151 euros, soit 61 103 050 Fcfa. C’était le vendredi 16 juin 2023, au siège provisoire du BURIDA sis à Cocody-7ème Tranche.

Dans son mot de bienvenue, plantant le décor et situant l’auditoire sur le contexte de cette rencontre historique, le directeur général du BURIDA, Karim Ouattara, a reconnu que cette convention de coopération entre une chancellerie étrangère et une société de gestion collective est bien inhabituelle.

Faisant l’état des lieux du processus de mise en œuvre en Côte d’Ivoire de la Rémunération pour copie privée et de la Rémunération pour reproduction par reprographie, l’hôte de cet événement a égrené les besoins de sa structure pour la mise en œuvre de ces deux types de rémunération.

« Cet appui servira à l’implémentation de la mise en œuvre de la RCP et de la RRR », a-t-il affirmé. Et de féliciter les artistes présents à cette rencontre dont l’objectif est de « trouver le meilleur moyen de mieux collecter leurs droits et les répartir ». Tout en se réjouissant : « La France est à nos côtés pour nous permettre de percevoir la RCP et la RRR ».

Jean-Christophe Belliard, ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, lui, a, dès l’entame de son propos, souligné que « la Côte d’Ivoire est une des places fortes de l’industrie culturelle en Afrique ». Et que « le rapport sur les collectes mondiales de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et de compositeurs révèle que les collectes du BURIDA font de la Côte d’Ivoire le 3e des territoires contributeurs en Afrique parmi ses 33 membres avec une progression de plus de 50% en 2021 ».

Poursuivant, il fera savoir que le droit d’auteur est une composante déterminante du développement de l’industrie culturelle et qu’il est d’ailleurs le meilleur point d’entrée pour un investisseur dans les industries culturelles. « Dans le monde, la copie privée là où elle est collectée représente une manne de 700 milliards de Fcfa », a-t-il aussi révélé. Tout en se désolant que, pour l’heure, elle est recouverte à 3% en Côte d’Ivoire.

Il est revenu à Jean-Claude Kouadio, directeur des Affaires juridiques du BURIDA, de présenter la convention de subvention dans ses grandes lignes. Une convention de 9 articles.

Au nom des artistes, Salif Traoré alias A’Salfo estimera que la copie privée est recouverte non pas à 3% comme l’a soutenu le diplomate français, mais plutôt pratiquement à 1%. « Ce qui équivaut à 80 millions de Fcfa là où l’on s’attend à 4 milliards de Fcfa », a-t-il regretté. Tout en lançant un cri du cœur. Dans un plaidoyer, le leader de la formation Magic System va demander à ce que les maisons de disques internationales présentes en Côte d’Ivoire jouent leur partition dans ce combat.

« Il faut que les gens payent. La plupart des multinationales présentes en Côte d’Ivoire viennent de l’autre côté. Si elles se décident à mettre la main à la poche, vous imaginez la manne que cela va engendrer. C’est ceux qui nous doivent qui doivent nous payer », a-t-il souhaité.

Marcellin Boguy 

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