Des activistes de la société civile burkinabé rassemblés au sein d’un collectif dénommé «Leaders panafricains » ont donné, le mercredi 26 octobre 2022, au cours d’une conférence de presse animée à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, un ultimatum de 72 heures aux soldats français stationnés dans le pays pour plier leurs bagages. «Tous les soldats français présents sur le sol burkinabè sont invités à quitter le territoire du Burkina Faso dans un délai de 72h à compter du 28 octobre 2022», a soutenu le porte-parole de ce collectif. Qui a dénoncé la présence des troupes militaires étrangères, notamment françaises, sur le sol. Une présence qui, selon le collectif, n’apporte rien à la lutte contre le terrorisme. Bien au contraire, poursuit le collectif, les attaques djihadistes et terroristes se sont accrues avec leur lot de victimes.
Au regard de la situation, le collectif des «Leaders panafricains » a adressé un courrier aux responsables des troupes françaises basées au camp militaire Bila Zagré de Kamboissin. C’est en effet dans ce camp que se trouve une base de l’armée française au Burkina Faso.
Par ailleurs, le collectif qui se dit combattant pour la souveraineté des pays africains, a annoncé une manifestation, le vendredi 28 octobre 2022, pour réclamer le départ de l’armée française du Burkina Faso et apporter son soutien aux autorités de la transition malienne conduites par le colonel Assimi Goita dans leur croisade contre la
France devant l’ONU. Le Mali accuse la France d’armer et d’appuyer les terroristes qui attaquent l’armée malienne et les civils.
Comme annoncé, des centaines de manifestants ont convergé, le vendredi 28 octobre, jusqu’au camp militaire Bila Zagré de Kamboinsin, où sont stationnées les forces spéciales françaises. Certains d’entre eux brandissaient des pancartes hostiles à la France et réclamant le départ sous 72h des soldats français du Burkina Faso. D’autres manifestants brandissaient des drapeaux de la Russie en appelant à une coopération militaire et entière avec la Russie. Ils ont également réclamé le départ de cinq anciens ministres de l’ex-président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, reconduits dans le premier gouvernement. Du nouveau président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré.
Selon des confrères de la presse burkinabé et internationale qui ont couvert cette manifestation de protestation, les manifestants se sont rendus au camp militaire de Kamboisin où sont stationnées les forces spéciales françaises, après avoir remis un courrier sur l’ultimatum de 72h à la représentation diplomatique française. Au camp militaire de Kamboisin, ce sont les soldats burkinabè qui ont réceptionné leur message, avec la promesse de le transmettre aux responsables militaires français.
Les chaudes manifestations anti-françaises au Burkina Faso ne datent pas d’aujourd’hui. On se souvient que lors d’une manifestation à Ouagadougou contre la présence française au Burkina Faso, le 27 novembre 2021, le drapeau de la France avait été brûlé par les manifestants et des slogans du genre « France, parrain du terrorisme, dégage » , scandés et visibles sur plusieurs pancartes.
Didier Depry
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