« Vous êtes mes employeurs. J’ai donc décidé de vous rencontrer sans protocole. Le monde de la Culture est une grande famille et j’ai toujours privilégié la proximité », a dit aux nombreux artistes présents à la session de renforcement de capacités à leur endroit initiée par la direction générale du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck. C’était le mercredi 22 juin 2022, à la mairie de Yopougon.
Saluant l’excellent travail abattu jusque-là par le Conseil de gestion et de restructuration (Pcg) du Burida et assurant du renouvellement des instances de la maison des artistes dès que le décret est signé, la nouvelle responsable de la Culture en Côte d’Ivoire a retenu : « Chers artistes, vous donnez un signal fort au regard de l’accalmie qui règne depuis mars 2022. C’est important de pouvoir s’entendre et se comprendre, et construire ensemble. C’est donc le lieu de nous inviter tous à suspendre nos querelles afin de permettre la réussite de notre mission, celle qui nous a été confiée par Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, président de la République, ainsi que Monsieur Patrick Achi, Premier ministre. Sachez, et le directeur du Burida vous l’a rappelé, le Burida est pour moi et pour le gouvernement une priorité ».
Pour la ministre de la Culture et de la Francophonie, cette séance de formation est très importante, car « elle est aussi une clé pour comprendre les mécanismes qui peuvent concourir à changer votre quotidien. Il y a plusieurs enjeux concernant les rémunérations pour copie privée et celles pour reproduction par reprographie, ainsi que le droit de suite ».
« La culture joue un rôle transversal. Et nous avons le devoir ensemble de démontrer qu’elle a un pouvoir, qu’elle peut créer des chaînes de valeurs économiques rentables pour vous les premiers acteurs et pour le pays. L’industrialisation de notre secteur doit également pouvoir concourir à l’employabilité des jeunes. La culture économique est possible et nous devons l’intégrer dans notre mode de fonctionnement. D’où ces formations pertinentes pour que vous maîtrisiez mieux ces mécanismes. La cohésion entre vous est fondamentale pour atteindre vos objectifs. C’est une posture importante afin de tirer pleinement profit de tous les mécanismes mis en place par l’Etat afin d’accroître vos revenus et visant à créer la professionnalisation de certaines disciplines.
Je vous encourage également à vous former aux nouveaux modes de distribution et de commercialisation de vos oeuvres, à suivre l’évolution des nouvelles technologies et de profiter pleinement de toutes offres du digital et de streaming. Je vous félicite pour avoir permis la mise en place d’une mutuelle d’entraide afin de renforcer votre solidarité. Votre santé est importante, mais pensez à votre carrière, pensez surtout à votre après- carrière… », a-t-elle conseillé aux artistes de Yopougon. Tout en les appelant à adhérer massivement au régime spécial des travailleurs indépendants de l’Ips-Cnps.
Avant, dans son mot de bienvenue, Karim Ouattara, Dg du Burida, a dit sa joie de bénéficier, tout comme les artistes et ses collaborateurs, de la présence de sa patronne à l’ouverture de cette session de formation. Avant de rappeler tout ce que sa direction fait pour accroître les revenus des artistes depuis maintenant deux années. « Nous sommes en train de perpétuer une dynamique qui a commencé en 2020. Beaucoup d’entre nous ne sont pas formés aux droits d’auteur », a-t-il reconnu.
Tiburce Koffi, le président du Conseil de gestion et de restructuration (Pcg) du Burida, lui, souhaitant la bonne arrivée à Françoise Remarck sur « cette terre de Yopougon », dira que cette cité dortoir est d’abord celle de Gnahoré Djimi, Touré Sound et autres Ernesto Djédjé, « le plus grand artiste que la Côte d’Ivoire n’ait jamais connu ». « Quand vous foulez un tel espace, c’est que votre mission est déjà frappée du sceau de la bénédiction de nos ancêtres », est-il convaincu.
Karim Ouattara a fait un exposé sur « Etat des lieux du Burida au 30 avril 2022 » qui revient sur la vision de la direction générale et le plan stratégique de développement du Burida. Quant à Kevin Koffi, directeur de la stratégie au Burida, il a planché sur l’exécution du plan stratégique de développement du Burida. Le directeur juridique du Burida, Jean-Claude Kouadio, lui, a entretenu l’auditoire sur les « Fondamentaux de la gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins ».
Cette session de formation a couru toute la journée de ce mercredi 22 juin. Il est important de relever que la direction générale du Burida initie une vaste campagne de renforcement des capacités des artistes sur la gestion des droits d’auteur et droits voisins. Les communes d’Abobo et de Port-Bouët, comme certaines communes de l’intérieur du pays, ont déjà reçu la caravane du Burida.
Marcellin Boguy
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