Côte d’Ivoire /Education nationale : des inspecteurs pédagogiques dénoncent les difficiles conditions de travail

Des inspecteurs pédagogiques du Préscolaire, du Primaire, du Secondaire et du CAFOP sont formels, l’encadrement pédagogique est la cinquième roue de la charrette au niveau de l’Education nationale. Ils en veulent pour preuve, le désintéressement total de la tutelle et leurs conditions de travail pénibles.

En attendant les états généraux, un collectif des inspecteurs pédagogiques des trois niveaux dénonce, dans une note dont nous avons reçu copie, les conditions de travail, le déficit de personnels et l’absence d’indemnités, et fait des propositions.  « Aujourd’hui, plusieurs insuffisances empêchent l’Inspecteur pédagogique de mettre en évidence ses compétences relatives à la formation, à l’impulsion, à la production, au contrôle et à l’inspection des enseignements, » peut-on lire dans le préambule du document.

Selon le collectif, les problèmes de l’encadrement pédagogique se situent à trois niveaux, à savoir les ressources humaines, les conditions de travail et les indemnités. Concernant les ressources humaines, le collectif déplore l’insuffisance de personnels, la non-formalisation ou non-clarification des fonctions, la non-promotion des personnels d’encadrement depuis 2012, le mode de recrutement pluriel et désordonné et la formation continue presque inexistante des inspecteurs pédagogiques.

Les conditions de travail, affirme le collectif, sont devenues difficiles à cause de la vétusté et l’inadaptation des locaux abritant les Antennes de la pédagogie et de la formation continue (APFC), de l’insuffisance de mobiliers et de matériels informatiques, de l’inexistence de matériel roulant pour les missions, de l’insuffisance de protection, la non-couverture juridique et la mauvaise rémunération lors des missions avec la Direction des examens et concours (DECO). A cela s’ajoutent les frais de mission d’encadrement dérisoires.

En ce qui concerne les indemnités, le collectif relève qu’aucun inspecteur pédagogique ne bénéficie d’une indemnité de fonction, ni de l’indemnité contributive aux frais d’utilisation de véhicule personnel, auxquels il a droit, l’inexistence d’indemnités de recherche et de production, et d’indemnités de risques.

A en croire le collectif, il existe, aujourd’hui, plusieurs catégories d’inspecteurs pédagogiques, notamment les ex-conseillers pédagogiques du Secondaire recrutés jusqu’en 2008 sans statut, les inspecteurs pédagogiques du Secondaire issus du concours professionnel et formés à l’Ecole normale supérieure (ENS), les encadreurs pédagogiques du  Secondaire issus du recrutement exceptionnel de 2020, les inspecteurs pédagogiques du CAFOP issus du concours professionnel exceptionnel de 2018 et les inspecteurs pédagogiques du Préscolaire et du Primaire issus du concours professionnel exceptionnel de 2020. Relativement aux conditions de travail, le collectif souligne que des inspecteurs pédagogiques effectuent des missions dans des conditions au-delà du réel (à moto, dans des tricycles, etc.).

A en croire des encadreurs pédagogiques, pendant que des véhicules neufs sont distribués chaque année aux inspecteurs de l’enseignement préscolaire et primaire (IEPP), aux directeurs régionaux et départementaux de l’Education nationale (DREN et DDEN) et même à des proviseurs de lycées d’excellence, les APFC sont ignorées et dépourvues de matériels roulants. Moins d’une dizaine d’APFC sur trente-six, a-t-on appris, est dotée de véhicules.

A propos des indemnités, le collectif rappelle que les ex-conseillers pédagogiques recrutés en 2008 n’ont jamais perçu d’indemnités de fonction, tandis que leurs collègues recrutés au ministère de l’Enseignement technique la même année et même après, perçoivent une indemnité de 25 mille francs. Ceux issus de l’ENS et ceux recrutés en 2020 n’ont jamais perçu, non plus, d’indemnité de fonction.

Au vu de tout ce qui précède, le collectif propose que le concours de recrutement des inspecteurs pédagogiques soit organisé par la Fonction publique, que des stages de perfectionnement à l’étranger soient organisés, que la formation se fasse de manière rigoureuse et dans un cadre formel, que les APFC soient équipées en mobiliers, en matériels informatique et de bureau, en véhicules de transport pour les missions et que les frais de missions soient revus à la hausse.

 

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