Côte d’Ivoire / Enseignement supérieur – Grogne autour de la gouvernance du ministre Adama Diawara

Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique depuis le 13 mai 2020, le professeur Adama Diawara traverse une véritable zone de turbulence dans sa gestion de son département durant ces deux dernières années.

Les problèmes s’amoncellent face auxquels il n’a visiblement pas de solutions. Premier grave problème et non des moindre, la situation de sans emploi de centaines titulaires de doctorat non recrutés dans les Universités publiques de Côte d’Ivoire alors que le besoin d’enseignants-chercheurs s’avère criant.

Le manque est estimé à 6000 enseignants-chercheurs. Les négociations engagées par le ministre Diawara et ces docteurs ont longtemps tâtonné avant  d’échouer.  C’est la révélation faite par le porte-parole des docteurs, Simi Deroux, lors d’une conférence de presse animée, le mercredi 10 mai 2023, à l’Université Félix Houphouët-Boigny.

En clair, selon Dr Simi Deroux, le ministre Adama Diawara a échoué à trouver des solutions idoines aux problèmes de l’insertion professionnelle des docteurs non recrutés. Dans leur déclaration à la presse, les docteurs non recrutés ont évoqué des fraudes au recrutement des docteurs. En indexant quasiment le ministre Diawara. « Dit simplement, plusieurs docteurs n’ayant pas composé  lors des épreuves d’évaluation sont déclarés admis. Certains sont déclarés admis dans des spécialités qui ne sont pas les leurs au détriment des spécialités.

D’autres, sans apparaître sur aucune liste d’admis, enseignent  dans nos universités publiques sur présentation de lettre de recommandation signée par M. Adama Diawara », soutient Dr Simi Deroux.  Au cabinet du ministre Diawara, on nie toute idée de fraude dans le processus de recrutement des docteurs. Invité de la télévision nationale RTI 1, le jeudi 11mai 2023, le ministre Adama Diawara a proposé aux docteurs non recrutés de passer le concours d’entrée à l’Ecole nationale supérieure (ENS) pour intégrer l’enseignement. Evidemment cette solution écœure les docteurs non recrutés qui  se trouvent confrontés à la barrière de l’âge.

La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), le  puissant syndicat des universités et écoles, a lancé une grève, le mardi 2 mai 2023.   Avant cette date, le ministre Diawara a reçu à son cabinet, la samedi 29 avril 2023, tous les autres syndicats scolaires sans la FESCI. Avec ces syndicats, il a conclu un accord pour mettre fin au mot d’ordre de grève. Malheureusement, la situation est restée inchangée parce que la grève a été lancée par la FESCI.

Ce n’est que maintenant que le ministère de l’enseignement supérieur se penche véritablement sur les problèmes soulevés par la FESCI. Pour les étudiants, c’est la preuve que le ministre Adama Diawara est incapable de faire face aux problèmes des universités publiques.

  Ils grognent, entre autres, à propos du processus de délivrance des cartes d’étudiant. Des cartes produites désormais directement par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à travers  la direction du système d’information tenues par Dr Abou Maiga, un proche du ministre Diawara.

Pendant que le secteur de l’enseignement supérieur se trouve empêtré dans des problèmes urgents à régler, le ministre Diawara ouvre une autre vanne de tension en décidant, avons-nous appris,  de révoquer de nombreux directeurs de structures dépendant de son ministère et des présidents d’Université etc.  Environ 90 décrets de nomination seraient préparés par le ministre. En plus de cela, plus de 200 arrêtés ministériels seraient également en attente de signature.

Un véritable tsunami que le professeur Adama Diawara s’apprêterait à étendre sur le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Comme il faut s’y attendre dans ce type de décision, le favoritisme et le népotisme ne sont jamais bien loin. Pire, ils relèguent au second plan, la compétence et le leadership. Au ministère de l’enseignement supérieur, notamment au cabinet du ministre, on affirme tout ignorer de cette décision. « C’est une rumeur», soutient un proche du ministre Diawara. Rumeur ou non, l’avenir nous le dira.

Ferdinand. K    

    

  

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