Côte d’Ivoire / Trafic d’espèces protégées 4 tonnes d’écailles de pangolin et 800 kg d’ivoire saisis en 6 ans

Présent en Côte d’Ivoire depuis 2017, le réseau EAGLE combat le trafic
d’espèces protégées, lutte contre la corruption, traduit les trafiquants devant la
justice, les fait condamner et s’assure qu’ils purgent leurs peines respectives.
En six ans, l’Ong a assisté les autorités ivoiriennes sur plusieurs affaires ayant
conduit à l’interpellation de 79 trafiquants d’espèces sauvages protégées.

Aux nombres des saisies, on retient celle de 4015 kg d’écailles de pangolin, de 196
pointes d’ivoire brut pesant 761,01 kg, de 198 objets d’ivoire sculpté, 8 pointes
d’ivoire polie, d’un bébé chimpanzé vivant, de 2 peaux de lion et de 3 peaux de
panthère. L’information provient d’un communiqué de presse de l’Ong Eagle
en date du lundi 20 mars 2023.

Ces différentes saisies sont le fruit de la collaboration entre l’Unité de lutte
contre la criminalité transnationale organisée (UCT), la Direction de la Police
Forestière et des Eaux (DPFE) du ministère des Eaux et Forêts ainsi
qu’EAGLE Côte d’Ivoire. Durant ses six ans d’activités, l’ONG EAGLE-Côte
d’Ivoire identifie la Côte d’Ivoire comme une plaque tournante du trafic
d’espèces protégées.

Le pays est à la fois un marché local et une zone de
transit. Les produits fauniques s’échangent en petites quantités sur le territoire
mais également en grandes quantités à l’export avec les réseaux implantés.
En février 2021, par exemple, 114kg d’ivoires répartis sur 60 défenses avaient
été saisis à Abengourou, ville frontière du Ghana.

Pour faire face à cette situation, le projet EAGLE-Côte d’Ivoire, préconise la
révision de la loi faunique qui jusque-là demeure peu dissuasive. La loi
faunique N°65-255 du 4 août 1965 relative à la protection de la faune et à
l’exercice de la chasse prévoit, en effet, une peine d’emprisonnement allant de
2 mois à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 Fcfa.

Cette loi est, en effet, adaptée aux petits braconniers mais pas aux trafiquants internationaux.
Il faut saluer l’initiative prise par le gouvernement ivoirien en 2018 pour
réviser la loi faunique. Cette loi devrait au terme des réformes frapper d’une
peine d’emprisonnement plus lourde ainsi que des amendes en hausse pour
s’aligner sur des pays comme la Tanzanie, qui avait condamné en février 2015
à 15 ans de prison, une chinoise impliquée pendant 10 ans le trafic d’ivoire

entre l’Afrique et l’Asie. En Afrique de l’Ouest, il reste moins de 300 lions
(Panthera), moins de 10.000 éléphants (UICN), environ 53.000 chimpanzés
(UICN) et le pangolin, qui est le mammifère le plus trafiqué au monde et en
fort déclin dans la sous-région.

Paul Dja

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