Côte d’Ivoire  / Une semaine après sa sortie de prison Pulchérie Gbalet : « Je reprendrai la lutte là où je l’ai laissée »

Les avocats de la présidente de l’une des organisations de la société civile ivoirienne dénommée Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI), Pulchérie Gbalet, ont dénoncé, le 5 septembre 2022, l’arrestation de leur cliente qu’ils ont qualifiée d’arbitraire.

« Un complot » visant à la faire taire, c’est ainsi que les avocats de Pulcherie Gbalet ont jugé son incarcération. Libérée le vendredi 3 février 2023 de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) où elle était détenue depuis le 23 août 2022, Pulchérie Gbalet, nouvelle figure de la société civile ivoirienne, était face aux journalistes, dans le cadre d’un point de presse, le vendredi 17 février 2023, soit une semaine après sa libération, pour s’adresser aux Ivoiriens.

« Me voilà en liberté, après plus de 5 mois d’absence mais privée d’une partie de mes droits. Il m’a été interdit par la justice de mon pays de tenir des propos en relation avec les faits qui ont justifié ma dernière incarcération. De même, d’autres interdictions dont je n’ai pas le droit d’en parler.

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Respectueuse de la justice, je ne peux que m’y plier. Au-delà de ces injections, il ne m’échappe pas que je reste astreinte au respect du secret de l’information. Souffrez donc que je n’en parle pas »,a-t-elle laissé entendre relativement à sa mise sous contrôle judiciaire par le 10e cabinet du juge d’instruction près le tribunal d’Abidjan-Plateau.

Jouissant d’une liberté conditionnelle, Pulchérie Gbalet semble être réduite au silence. Mais, elle n’en démord pas en affirmant bec et ongles poursuivre son combat. « Les mots qui minent notre société sont si légions qu’il y eut été inimaginable de me réduire à un silence absolu », fait-elle remarquer.

A l’en croire, la lutte continue et personne ne pourra la dérouter de ses convictions, surtout dans un contexte de cherté de la vie, dira-t-elle.

« Citoyen, citoyen, notre liberté passe par une lutte acharnée contre la cherté de la vie et donc contre la faim. Comme le premier président de la Côte d’Ivoire l’a dit, un homme qui a faim, n’est pas un homme libre. La cherté de la vie est devenue intenable. Sachez que je ne trahirai jamais le peuple et je reprendrai la lutte là où je l’ai laissée », a-t-elle déclaré.

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La liberté d’expression constitue, soutient Pulchérie Gbalet, un droit constitutionnel dont doit jouir toute personne morale. Par conséquent, elle entend jouer pleinement son rôle. « Je suis donc dans mon rôle, mon combat pour la liberté d’expression dans un état démocratique et respectueux des droits de l’homme, ne s’arrêterait pas.

Et la prison ne me fera pas taire pour le bien-être de mes concitoyens. Rien n’empêchera mon engagement et ma détermination à œuvrer pour une meilleure gouvernance de la Côte d’Ivoire. Mes avocats mèneront toutes les batailles juridiques pour faire triompher mon droit à la liberté d’expression », a-t-elle précisé.

Par ailleurs, cette militante de la société civile ivoirienne a profité de l’occasion pour remercier tous ceux qui l’ont soutenue durant son incarcération. Elle compte remettre sur le plancher son émission diffusée sur les réseaux sociaux et baptisée « Les mardis de Pulchérie » au cours de laquelle elle dénonce les décisions des autorités ivoiriennes qui vont à l’encontre du bien-être des populations.

« Personne ne me fera taire sur les questions liées à la cherté de la vie, aux injustices, abus de pouvoir, aux violations constitutionnelles, à la réconciliation nationale qui est restée un slogan, à la caporalisation des médias d’État, aux déguerpissements abusifs à cause de la course aux infrastructures », a-t-elle conclu.

Camille Konan

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