Drogues / Cocaïne en Côte d’Ivoire : Les dernières révélations sur le trafic

Près de dix mois après le démantèlement d’un important réseau de trafic de cocaïne entre l’Amérique du Sud, la Côte d’Ivoire et l’Europe, l’enquête est enfin bouclée. Les dernières auditions ont eu lieu à la fin de 2022, révèle l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique , dans sa publication web datée du 10 février 2023.

Lors de la saisie de cocaïne en Côte d’Ivoire, en avril 2022. © DGPN Côte d’Ivoire Selon nos informations, les dernières auditions ont été organisées le 30 décembre 2022 par le pôle pénal économique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Les hommes d’affaires Maurizio Coco, Dominique Amata et Hussein Taan ont été une nouvelle fois entendus par le juge d’instruction Jean-Claude Koffi Aboya. Cette confrontation a permis de clore l’instruction.

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Du profil des accusés…

L’Italien Maurizio Coco est ingénieur en bâtiment. Installé de longue date en Côte d’Ivoire, le Français Dominique Amata dirige plusieurs sociétés, dont l’entreprise de sécurité 911. Membre de la Grande loge de Côte d’Ivoire (GLCI), dont il a été suspendu à titre conservatoire, il est issu de la loge des princes d’Assinie, fondée par l’ex-ministre Alain-Richard Donwahi, aujourd’hui président de la COP 15 de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification. Franco-ivoirien d’origine libanaise, Hussein Taan est, quant à lui, le gérant de l’enseigne de pâtisserie Des gâteaux et du pain, fondée par son père en 2008.

Ces trois hommes avaient été entendus une première fois fin août 2022. Lui aussi membre, également suspendu, de la GLCI, l’homme d’affaires franco-ivoirien Richard Ghorayeb avait également été auditionné à cette même période. Ses conseils ont déposé plusieurs demandes de remise en liberté – la dernière en date du 10 janvier dernier – à chaque fois refusées par la justice ivoirienne.

Selon nos sources, ils se sont également entretenus avec l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Jean-Christophe Belliard, et ont saisi Catherine Colonna, la ministère des Affaires étrangères, afin de dénoncer le maintien de sa détention préventive.

Le 25 octobre 2022, un autre homme d’affaires, l’Ivoiro-Libanais Abass Hamka, a été arrêté pour ses liens avec l’Italien Bartolo Bruzzaniti. Cet entrepreneur associé à Hussein Taan dans un restaurant à Abidjan, qui a quitté le pays en mars dernier, avait été suspecté d’être impliqué dans une précédente affaire de trafic de drogue en Côte d’Ivoire.

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…aux connexions entre eux

Les enquêteurs tentent, depuis le début de cette affaire, d’établir les connexions entre ces hommes d’affaires (dont les avocats affirment que le dossier d’instruction est vide) et le réseau de trafic de drogue opérant en Afrique de l’Ouest et démantelé en avril 2022. La Côte d’Ivoire est utilisée comme une zone de transit entre l’Amérique du Sud, plus précisément le Paraguay, et l’Europe. À sa tête, l’Espagnol Miguel Angel Devesa Mera, par le passé impliqué dans le scandale « Air cocaïne », du nom de cet avion ayant atterri en 2009 dans le nord du Mali avec de la cocaïne à bord.

Résident en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années, il a été arrêté fin avril avec plusieurs membres de son réseau :

ses compatriotes Picabea Carnes Aitor et José Maria Muniz Cadabal, ou encore Gustavo Alberto Valencia Sepulveda, de nationalité colombienne.

Aucun lien direct n’a toutefois pu être réellement établi entre ce réseau, dont les ramifications ont particulièrement intéressé les agents de la Drug Enforcement Administration (DEA), l’agence fédérale américaine de lutte contre la drogue, et les hommes d’affaires cités plus haut.

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Les enquêteurs suspectaient que ces derniers aient pu servir à blanchir une partie de l’argent du trafic. Ils ont ainsi épluché avec soin leurs comptes bancaires et ont questionné l’un des suspects sur plusieurs transactions financières entre la Côte d’Ivoire et la France – des espèces changées du franc CFA à l’euro à Paris, par l’intermédiaire des membres d’un groupe WhatsApp nommé « Le Cartel ».

L’instruction désormais close, les autorités judiciaires doivent maintenant statuer sur le sort des prévenus. Un procès aura-t-il lieu ? Si l’implication des membres du réseau espagnol et sud-américain ne fait pas l’ombre d’un doute, les avocats des hommes d’affaires suspectés espèrent voir leurs clients relaxés.

N.B : La titraille est de « Le Monde Actuel »

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