Folles rumeurs à Bamako sur les 46 soldats ivoiriens détenus : Le gouvernement ivoirien met fin aux « causeries de grins »

« Quand vous connaissez les textes d’un pays, vous savez que nul ne peut appartenir à la Fonction publique d’un pays  s’il n’est national de ce pays. La

Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette règle. Pour être fonctionnaire, il faut d’abord être Ivoirien. Les militaires sont des fonctionnaires…Ces militaires détenus à

Bamako sont bel et bien des Ivoiriens. Il n’y a aucun étranger parmi nos soldats.

J’ai entendu effectivement cette information sur certains médias. Vous savez, quand vous êtes structurés, vous ne faites pas toujours le discernement entre les informations sérieuses et les causeries de ‘grins’ de thé ».La réaction du gouvernement ivoirien a été sans équivoque relativement aux rumeurs distillées à

Bamako, depuis environ deux dizaines de jours, sur l’identité des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet 2022. Cette réaction a été exprimée, le mercredi 12 octobre 2022, par le porte-parole du gouvernement, le ministre de la communication et de l’économie numérique, Amadou Coulibaly.  C’était à l’occasion de la conférence de presse hebdomadaire sanctionnant le conseil des ministres.

La Côte d’Ivoire voudrait que cela soit su une fois pour toute : Aucun de ses 46 militaires incarcérés depuis trois mois au Mali sur ordre des autorités de la transition conduites par le colonel Assimi Goita, n’est étranger. Pour Abidjan, ses soldats sont injustement détenus et constituent même des « otages » aux mains de la junte militaire au pouvoir à Bamako ;

En effet, les 46 soldats ivoiriens encore détenus sont perçus par le régime de transition comme des « mercenaires » et inculpés par la justice malienne pour « tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat ». En plus de cette situation, somme toute, intenable qu’ils vivent, les 46 militaires ivoiriens font l’objet de rumeurs fallacieuses qui circulent à Bamako, affirmant qu’ils ne seraient pas tous des Ivoiriens. Et que parmi eux, existeraient des ressortissants étrangers. Pire, ils ne seraient pas tous des militaires, que certains d’entre eux seraient des civils, de véritables seigneurs de guerre, présentés comme des militaires ivoiriens. Par ailleurs, ces mêmes rumeurs soutiennent que 4 soldats parmi les 46 soldats ivoiriens détenus auraient été invités, le 29 septembre 2022, lors de la rencontre entre la Mission de Haut niveau de la CEDEAO et les autorités maliennes de la transition. Selon les rumeurs, ces quatre soldats ivoiriens auraient avoué être des « mercenaires »  originaires de la Sierra Leone et d’Afrique du Sud. Informé des aveux des soldats ivoiriens, le chef de l’Etat de la Sierra-Leone, Julius Maada Bio, serait précipitamment venu au Mali pour dire au chef de la transition malienne, le colonel Assimi Goita, que son pays n’a rien à voir dans le « complot » ourdi contre le Mali.

De telles rumeurs infondées et folles ne sont pas faites pour apaiser le climat entre Abidjan et Bamako. Bien au contraire, il s’agit visiblement d’attiser le feu et rendre impossible la libération des 46 militaires ivoiriens que des médiateurs internationaux s’activent pourtant avec les autorités ivoiriens à obtenir dans la paix et la sauvegarde des relations ivoiro-maliennes.

 

.Didier Depry

 

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