France : Pourquoi Nicolas Sarkozy est vomi à droite

Il aura été le troll de la campagne de Valérie Pécresse. Non seulement Nicolas Sarkozy n’a pas soutenu la candidate de la droite à la présidentielle 2022, mais il n’a cessé de distiller dans la presse des critiques acerbes contre elle. Et depuis le premier tour, l’ancien chef de l’État a appelé à voter pour Emmanuel Macron et œuvre en coulisses pour qu’un groupe de députés LR rejoigne le président réélu.

Ce comportement de Nicolas Sarkozy a écorné son image d’icône à droite. Nombre de militants Les Républicains ont été déçus voire agacés par le manque de solidarité de l’ancien président envers sa famille politique. Encore plus alors qu’eux continuaient de faire campagne malgré les difficultés de leur candidate. Symbole de ce divorce entre la base et l’ancienne figure tutélaire de la droite, le nom de Nicolas Sarkozy a été brièvement sifflé par une partie de l’assistance lors du dernier grand meeting parisien de Valérie Pécresse début avril. Une situation impensable il y a quelques années.

En ce qui concerne les élus LR, beaucoup ont continué de défiler dans ses bureaux à Paris, cherchant infos, conseils ou soutien, pendant toute la campagne. Par peur ou respect, personne ne l’attaquait publiquement. Mais en off, les critiques étaient déjà fortes. « C’est lamentable ce qu’il fait », nous lâchait à la mi-mars une figure de la droite. Même ses proches semblaient gênés. Dans le camp Pécresse, on a fini par se résigner, priant pour que Nicolas Sarkozy garde le silence jusqu’au premier tour. Incapable d’envoyer bouler le patriarche.

Après le premier tour, Nicolas Sarkozy est finalement sorti du bois pour soutenir Emmanuel Macron et inviter la droite à « répondre à l’appel au rassemblement » du président sortant. Pour l’ancien président, la survie de LR passe par un accord de coalition avec la Macronie.

Cette prise de position, enfin publique, a donné encore plus de prise aux critiques de la jeune génération chez LR. Plusieurs élus trentenaires, dont le secrétaire général du parti, Aurélien Pradié, appellent désormais ouvertement à tourner la page Sarkozy. Et même le patron du parti,

Christian Jacob, ne semble pas loin de le ranger au rayon des souvenirs.Alors Sarkozy et la droite, c’est vraiment fini ? Pas sûr. « C’est vrai, Sarkozy était le réfèrent, ça a jeté un trouble, mais la politique ça va vite », relativise un vieux briscard de la droite. L’opération Sarkozy d’arrimage au macronisme réussira-t-elle ? Le parti a décidé d’aller aux législatives en toute indépendance. « Si c’est la catastrophe en juin, on sera bien obligé de dire qu’il avait raison », ajoute cet ancien ministre.

 

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