Guerre en Ukraine  Macky Sall et l’UA en « pompiers » à Kiev et Moscou 

Président en exercice (elle est tournante) de l’Union africaine (UA), le chef d’Etat sénégalais Macky Sall a déclaré, le dimanche 22 mai 2022,  lors d’une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz à Dakar (Sénégal) qu’il avait reçu mandat de l’UA pour effectuer un voyage en Russie et en Ukraine. La Russie avait adressé une invitation en ce sens. Le déplacement initialement prévu le 18 mai, n’a pu avoir lieu « pour des raisons de calendrier », et il a proposé de nouvelles dates. Alors que la guerre en Ukraine est entrée dans son quatrième mois, le président sénégalais Macky Sall se rendra prochainement en Russie et en Ukraine au nom de l’Union Africaine. « Nous voulons la paix », a-t-il dit.

« Dès que c’est fixé, je me rendrai naturellement à Moscou, et aussi à Kiev, et nous avons aussi accepté de réunir l’ensemble des chefs d’Etat, qui le souhaitent, de l’Union africaine, avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky qui avait exprimé le besoin de communiquer avec les chefs d’Etat africains »,  a expliqué Macky Sall. « Cela aussi sera fait dans les semaines à venir ».

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a divisé les pays africains. Elle a aussi durement affecté leurs économies, avec la hausse du prix des céréales et les pénuries de carburant par exemple.  « En tant que président en exercice de l’Union africaine, j’ai exprimé au chancelier nos sérieuses préoccupations quant à l’impact de la guerre sur nos pays, pays africains, la flambée généralisée des prix et les pénuries », a affirmé M. Sall.  Le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, avait surpris le 2 mars en s’abstenant lors d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU en faveur d’une résolution qui exigeait « que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ».

Le pays avait en revanche voté le 24 mars une seconde résolution exigeant de la Russie un arrêt immédiat de la guerre. Le conflit « nous affecte », mais se déroule sur un autre continent, a dit Macky Sall. « Nous voulons la paix même si nous condamnons l’invasion », a-t-il dit plus explicitement que par le passé.

« Nous travaillons nous pour qu’il y ait une désescalade ».  Il a préconisé un cessez-le-feu, un dialogue et « une paix juste pour l’Ukraine, pour la Rusie aussi ».  Quel rôle l’Afrique peut-elle jouer dans la résolution de cette guerre ? Quel doit être le positionnement du continent au moment où Russes et Occidentaux sont à couteaux tirés ? Des questions dont les réponses seront véritablement connues au terme de la visite du président Macky Sall à Kiev (Ukraine) et Moscou (Russie).

Mais il faut préciser que l’Afrique n’a pas intérêt à prendre parti pour l’un ou l’autre des belligérants. Elle doit demeurer neutre même si pour l’Occident notamment les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), cette attitude, somme toute sage, équivaut à un soutien à la Russie. D’autant que pour l’occident, l’Afrique devrait être automatiquement de son côté dans le conflit russo-ukrainien. Au nom de l’aide variée que l’occident apporte au contient et de la vieillesse du partenariat économique entre l’Afrique et les pays occidentaux.

Face à cette conception des choses, l’Afrique a choisi la voie de la sagesse et de la paix, celle qui commande que lorsque deux personnes qui vous sont proches, d’une façon ou d’une autre, se battent, mieux vaut éteindre le feu que de l’attiser. 2teindre le feu, c’est inciter les belligérants au dialogue et à la réconciliation. C’est cette attitude de réconciliateur que l’Afrique veut endosser, pas celle d’acteur de nouvel acteur au conflit.

Didier Depry

 

 

Laissez une réponse

Votre email ne sera pas publié