Le samedi 7 octobre 2023, au petit matin, les brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, mouvement perçu comme terroriste par les uns et comme résistant par les autres, ont annoncé avoir déclenché l’opération « déluge d’Al-Aqsa » contre Israël et avoir tiré plus de « 5.000 roquettes » pour, disent-ils, « mettre fin à tous les crimes de l’occupation ». Cette séquence de tirs de roquettes particulièrement intensive contre Israël a été faite depuis le territoire de la bande de Gaza : plus de 5 000 roquettes auraient été tirées selon l’organisation palestinienne, 2 500 selon l’armée israélienne.
Sous couvert de ce tir de barrage, plus de 1 500 combattants du Hamas se sont infiltrés en territoire israélien en détruisant à l’aide de bulldozers la barrière de sécurité érigée par l’Etat d’Israël. Les combattants palestiniens ont alors abattu des militaires comme des civils, dont plus de 200 d’entre eux parmi lesquels des enfants, des femmes et des personnes âgées ont été enlevés et ramenés en otage dans la bande de Gaza. En tout, au moins 1 400 Israéliens ont été tués dans l’attaque qui a également blessé plus de 4 400 personnes ; il a fallu le week-end aux forces israéliennes pour ratisser et reprendre le contrôle des territoires au sein desquels le Hamas s’était établi.
Aussitôt après l’attaque, les autorités israéliennes ont convoqué sous les drapeaux quelque 360 000 réservistes, promettant une invasion terrestre de la bande de Gaza qui, depuis le 7 octobre, se trouve sous le coup d’une campagne de frappes aériennes et d’artillerie ayant fait plus de 3 478 morts palestiniens au 18 octobre. Aujourd’hui, le bilan des victimes palestiniennes de la guerre menée par l’armée israélienne à Gaza avoisine les 11500 morts dont 5000 enfants. Malgré les appels du secrétaire général de l’ONU et de la communautaire internationale à Israël à mettre fin aux massacres perpétrés par son armée contre les civils palestiniens à Gaza, le gouvernement israélien reste sourd et soutient que tant que les otages israéliens détenus par le Hamas ne seront pas libérés et le Hamas anéanti, il n’arrêtera pas les bombardements et autres opérations meurtrières à Gaza.
Face à cette intransigeance d’Israël, les pays occidentaux qui soutiennent l’Etat hébreu restent silencieux. Tout comme le cour pénale internationale (CPI) qui s’était pourtant saisi du dossier de la guerre en Ukraine et a lancé un mandat d’arrêt contre Vladmir Poutine, le président de la Fédération de Russie. Pourquoi la CPI ne lance-t-elle pas un mandat d’arrêt international contre le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahou ? La réponse est très simple. C’est parce que la CPI est contrôlée par les pays occidentaux qui considèrent Israël comme l’un d’entre eux. Les bombardements israéliens ont fait plus de 10 000 morts parmi la population civile de Gaza, dont 40 % d’enfants, et les grandes puissances occidentales refusent toujours d’appeler à un cessez-le-feu
Face aux massacres perpétrés par l’armée israélienne à Gaza sur les civils palestiniens, plusieurs pays arables crient leur colère. Le lundi 6 novembre 2023, le président d’Algérie Abdelmadjid Tebboune a usé de mots très forts pour dénoncer l’injustice imposée à l’enclave de Gaza et à tout le peuple palestinien. «Étant devant des hommes de loi et de justice, on se demande où est la justice dans le monde, où sont les droits des peuples opprimés, à leur tête le peuple palestinien », a déclaré M. Tebboune. Aussi, le président algérien a appelé à saisir la Cour pénale internationale, « unique voie qui permettra de mettre fin à des décennies d’impunité pour les crimes commis contre les Palestiniens ». « J’appelle les hommes libres du monde entier, les experts juristes arabes, ainsi que les instances et organisations de défense des droits de l’Homme à déposer plainte auprès de la Cour pénale internationale et les organisations internationales des droits de l’Homme contre l’entité israélienne », a-t-il soutenu.
Ce cri du cœur du président algérien sera-t-il entendu par le monde occidental ? On peut en douter parce que la CPI est aux ordres de l’occident. Elle ne peut que fermer les yeux sur les massacres commis par l’armée israélienne à Gaza. Et puis, les Etats-Unis d’Amérique et leurs alliés occidentaux trouvent des arguments pour justifier la barbarie de l’armée israélienne dans l’enclave de Gaza. On se souvient qu’en décembre 2019, la procureure de la CPI de l’époque, la Gambienne Fatou Bensouda, avait décidé d’ouvrir une enquête sur les crimes de guerre commis par l’armée israélienne dans les territoires palestiniens. Elle a été menacée par les pays occidentaux avec à leur tête, les Etats-Unis d’Amérique. Et la procureure Bensouda a renoncé à son projet. Le successeur de Fatou Bensouda, le nouveau procureur de la CPI, le Britannique Karim Khan garde le silence depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas. Comme si la vie des civils palestiniens actuellement massacrés et celle des civils israéliens tués le 7 octobre 2023 importait peu. Il a peur de ne surtout pas énerver ses « maitres » occidentaux. Des « maîtres » occidentaux qui avaient poussé le procureur Karim Khan dans le dos pour lancer un mandat d’arrêt contre Poutine parce que les pays occidentaux utilisent la CPI afin de combattre la Russie face à l’Ukraine.
Une contribution de
Karim Bangoura
Politologue guinéen installé en Europe
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