Invité de l’organisation allemande GISCO : Aly Touré expose les préoccupations des pays producteurs sur la durabilité de l’économie cacaoyère mondiale

A l’invitation de l’Initiative Allemande pour le Cocoa Durable (GISCO-German initiative on Sustainable Cocoa), l’Ambassadeur Aly Touré, porte-parole des pays producteurs de cacao, membres de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), s’est rendu à Berlin (Allemagne) du 3 au 4 mai 2022 pour prendre part aux travaux de la GISCO.

Cette structure est une initiative multipartite du gouvernement fédéral allemand, de l’industrie allemande des bonbons et des confiseries, du commerce de détail allemand de l’épicerie et de la société civile. Elle compte actuellement environ 70 membres et vise à améliorer les conditions de vie des agriculteurs, à préserver et à protéger les ressources naturelles dans les pays producteurs de cacao et à accroître l’utilisation de cacao produit de manière durable.

Au nom des pays producteurs, l’Ambassadeur Aly Touré a remercié la GISCO pour les échanges qu’il a pu avoir avec les acteurs de la chaîne de valeur du cacao.

S’agissant de la règlementation européenne sur la déforestation et le devoir de diligence, le porte-parole des pays producteurs a indiqué que le règlement sur la déforestation offre très peu de mesures concrètes pour aider les petits exploitants à répondre aux exigences.

« Dans certains secteurs tels que ceux du cacao et de l’huile de palme, les petits exploitants sont responsables d’une part importante de la production. Les accords conclus avec les pays producteurs mentionnés dans le règlement devraient avant tout permettre de leur apporter un soutien. En outre, le règlement devrait imposer aux opérateurs, dans le cadre de leur procédure de diligence raisonnée, de prendre des mesures raisonnables pour nous aider à nous conformer aux exigences », a-t-il précisé.

Profitant de cette tribune offerte aux pays producteurs de l’ICCO, l’Ambassadeur Aly Touré a également évoqué la problématique du revenu des petits planteurs en indiquant que sur 100 milliards de dollars que génère la filière mondiale du chocolat seulement moins de 5% revient aux producteurs.

« En effet, pour que l’économie cacaoyère mondiale soit durable, il nous faut aborder les revenus des producteurs et cela doit aller de pair avec les autres défis tels que la déforestation, le travail des enfants, et de devoir de diligence ».

Et d’ajouter : « nous espérons qu’à l’occasion de la célébration du 10ème anniversaire de la déclaration d’Abidjan (Avril 2023) qui a adopté un agenda global pour une économie cacaoyère mondiale durable (Novembre 2012), nous aurons l’occasion de faire le bilan de la mise en œuvre de cette initiative ».

En guise de conclusion, le porte-parole des pays producteurs a fait remarquer à ses hôtes qu’entre 1973 et 1975, la tonne de cacao valait entre 6000 et 8000 US dollars, elle avait même atteint un pic de 15.000 dollars en 1976/1977. « Aujourd’hui, elle peine à passer la barre des 3000 dollars .Après les tables-rondes sur l’économie cacaoyère mondiale durable (2007 à Accra et 2009 à Trinité et Tobago) d’une part et d’autre part les conférences mondiales sur l’économie cacaoyère mondiale durable (nous en sommes à la 6ème édition depuis 2012), il est temps de faire le bilan et voir ensemble si toutes ces initiatives ont eu un impact positif sur les revenus des producteurs de cacao », dira-t-il..

 

 

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