Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante (JMCA) – L’appel d’Alafé Wakili (PCO) aux Ivoiriens et aux Africains

L’édition 2025 de la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA) s’est tenue, ce vendredi 24 janvier,  sous le thème international : « Préserver et promouvoir les héritages ancestraux : un élan de solidarité intergénérationnelle ».

 Au plan national, les organisateurs ont choisi le thème : « Paix, Culture, Cohésion et Sécurité Sociale ». Selon le journaliste, Alafé Wakili, directeur général du quotidien « L’Intelligent d’Abidjan », par ailleurs, président du comité d’organisation de la JMCA,  il s’agit de  « souligner le rôle essentiel de la culture dans la construction d’une société réconciliée avec elle-même, une société de partage et de solidarité ». A-t-il affirmé dans son allocution, ci-dessous, prononcée lors de la célébration de la JMCA dans la ville de Daloa, centre-ouest de la Côte d’Ivoire.

 Journée institutionnalisée par l’UNESCO en 2019, la JMCA est, pour son édition 2025, placée sous le haut patronage du Premier ministre Robert Beugré Mambé, la présidence de Mme Françoise Remark, ministre de la Culture et de la Francophonie, et le parrainage du ministre Touré Mamadou, président du conseil régional du Haut-Sassandra.

 

 Mesdames et Messieurs,

Chères autorités religieuses et traditionnelles,

Chers invités,

Chers acteurs et promoteurs de la culture africaine,

Chers amis des médias, confrères et consœurs

C’est avec une immense joie et un très grand honneur que je prends la parole en cette Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante. En ce 24 janvier 2025, nous voulons célébrer non seulement nos héritages culturels et ancestraux, mais aussi la solidarité intergénérationnelle qui les fait vivre et les transmet aux générations futures.

Le 24 janvier est pour tous les Africains et les Afro-descendants une  journée historique, car le 24 janvier a été adopté par l’UNESCO, en 2019, lors de la 40e session de sa Conférence Générale, pour célébrer les nombreuses cultures vivantes du continent et des diasporas africaines dans le monde entier.

Cette résolution, initiée et portée par des passionnés défenseurs de la culture, reconnaît officiellement l’apport inestimable des cultures africaines au patrimoine de l’humanité et leur rôle dans la construction d’un monde de paix et de solidarité à travers le dialogue entre les peuples et les civilisations.

Il est important de souligner que cette célébration avait déjà une histoire en Côte d’Ivoire, bien avant son institutionnalisation par l’UNESCO. Dès 2018 et 2019, à la suite des congrès panafricains organisés par le RAPEC, notre pays a marqué cette journée à travers des initiatives culturelles, mettant en lumière les richesses de nos patrimoines et l’importance de leur préservation.

Je saisis l’occasion pour rendre un hommage appuyé à tous ceux qui ont contribué à l’institutionnalisation de cette journée. En particulier, je tiens à saluer un grand Africain, un amoureux de l’Afrique et de ses cultures : le frère Ayité Dossavi. Son engagement et sa vision ont permis de faire de cette journée, un moment de réflexion, de reconnaissance et de célébration.

Je salue également le soutien indéfectible du Gouvernement ivoirien à travers les différents Premiers Ministres de la Côte d’Ivoire, qui ont accompagné cette  célébration depuis ses débuts à commencer par feu Amadou Gbon Coulibaly ainsi que les ministres en charge de la culture, en particulier le ministre Maurice Kouakou Bandaman qui a permis la mise en place d’un comité national jusqu’aux responsables actuels.

Je tiens à saluer aussi le Chef de l’État, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, dont le soutien constant et actif témoigne de l’importance qu’il accorde à la culture comme vecteur de paix et de cohésion sociale. Je remercie également les autorités des villes qui ont successivement accueilli cet événement au fil des années : Abidjan (Cocody, Treichville, Plateau), Adiaké, Agboville, Assinie et aujourd’hui Daloa. Leur engagement illustre la vitalité et la diversité de la culture ivoirienne.

Enfin, je salue les entreprises et personnalités qui, par leur appui, ont contribué au succès de cet événement : la CNPS, le Port Autonome d’Abidjan, la LONACI ainsi que Jeannot Ahoussou Kouadio, les ministres Bruno Koné, Pierre Dimba, Anne Ouloto et bien d’autres acteurs.  Leur soutien est inestimable.

« Préserver et promouvoir les héritages ancestraux : un élan de solidarité intergénérationnelle », tel est le thème à l’international de cette journée,  un thème qui nous invite à réfléchir sur l’importance de la transmission de nos savoirs, nos arts et nos traditions à celles et ceux qui nous succéderont. Au plan national, nous avons choisi comme thème « Paix, Culture, Cohésion et Sécurité Sociale », car nous voulons souligner le rôle essentiel de la culture dans la construction d’une société réconciliée avec elle-même, une société de partage et de solidarité.

Je tiens à remercier la CNPS qui nous accompagne et le ministère en charge de la protection sociale, car il existe un lien entre la cohésion sociale et la protection sociale, un moteur puissant pour rassembler et bâtir une destinée commune. La culture est aussi un moteur puissant de la coopération entre les peuples et les pays.

Je me réjouis tout particulièrement du retour du Tam-Tam parleur Atchan Ayekoye, un trésor de notre patrimoine culturel. Cet événement symbolise la bonne coopération entre la France et la Côte d’Ivoire dans la restitution des biens culturels africains. Je forme le vœu que cet exemple ouvre la voie au retour de tous les biens culturels africains dispersés à travers le monde. Je lance un appel à l’appropriation collective de la JMCA afin que le 24 Janvier soit désormais une journée incontournable qui ouvre l’année culturelle et sociale en Côte d’Ivoire et sur tout le continent.

Cela suppose l’engagement de l’ensemble des acteurs culturels, sociaux et institutionnels, mais aussi l’adhésion des populations, en particulier la jeunesse et les femmes. Cette journée ne doit pas rester l’affaire de quelques pionniers tels qu’Ayité Dossavi, la Reine Mère Werewere Liking, Alafé Wakili ou encore Guy Mimi. Elle doit devenir celle de tous les Africains, de tous les citoyens, pour célébrer en permanence la grandeur de nos cultures.

Que nos collectivités locales se l’approprient pour célébrer et promouvoir leurs diversités culturelles gage de cohésion dans nos territoires. Mesdames et Messieurs, la JMCA Daloa 2025  est une occasion qui nous est offerte pour nous engager davantage au service  de la culture, de la cohésion sociale et de la paix. Je vous donne rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle célébration de la JMCA, tout en formulant des vœux de paix et de fraternité pour une année 2025 marquée par des élections apaisées et une solidarité renforcée.

Je voudrais terminer sur un point essentiel : notre époque se caractérise par le retour des civilisations et des codes et des valeurs qui les différencient. Ce retour des civilisations se traduit aujourd’hui par une opposition frontale entre des cultures, ce qui crée un contexte de forte instabilité. Le monde a toujours été multipolaire. Cette multipolarité, la mondialisation marchante et la culture de Davos ont voulu l’effacer, installant les dangers d’une globalisation qui nie les différences.

Les cultures sont diverses, mais elles relèvent toutes d’un humanisme universel tourné vers le Bien. Rechercher cette humanisme universel, comme nous le faisons chaque 24 janvier, à l’occasion de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante, ce n’est pas renoncer à défendre la diversité culturelle et linguistique.

Je vous remercie.

 Légende photo : Alafé Wakili (PCO de la JMCA), à droite en casquette blanche, saluant la foule, accompagné du préfet de Daloa, lors de leur arrivée sur le site des festivités. 

 

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