Le président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, appelé affectueusement « Tchomba » par ses partisans et « Amadou cimetière » par ses détracteurs, s’est éteint, hier, samedi 7 Mai 2022. Il était âgé de 68 ans. Quelques heures après son décès, la question de sa succession qui battait son plein parmi les députés et relayée par une partie de la presse ivoirienne alors qu’Amadou Soumahoro était malade puis convalescent, a repris du poil de la bête. Les députés pro-Amadou Soumahoro et la presse qui lui est favorable, qui n’avaient visiblement jamais admis l’intérim assuré par le député RHDP d’Agboville, Adama Bictogo, au perchoir, accusent Bictogo et les députés qui lui sont proches ainsi que la presse le soutenant de se réjouir sous cape du décès d’Amadou Soumahoro. « Non, non !!! », rétorquent ceux-ci. En vain. Sans pourtant faire cesser les tensions que suscite la question de la succession d’Amadou Soumahoro.
Pour certains députés, Adama Bictogo devra assurer l’intérim du défunt jusqu’à la fin du mandat législatif. D’autres députés estiment le contraire. Selon eux, seuls les textes qui régissent le fonctionnement de l’Assemblée nationale devront régler la question de la vacance. L’application stricte des textes s’implique donc. Ils brandissent les textes qui stipulent en leur article 3 alinéas 2 et 3 : « Toutefois en cas de vacance de la présidence de l’Assemblée nationale par décès, par démission ou par empêchement absolu, l’intérim du président de l’Assemblée nationale est assuré par le plus âgé des vice-présidents ou à défaut le suivant./ Il convoque l’Assemblée nationale en vue de procéder à l’élection du nouveau président dans une période allant de 15 à 30 jours ».
Les choses se passeront-elles comme le souhaitent ces députés ? La suite des événements nous le dira. Cependant, il faut noter que bien que le député RHDP, Mamadou Diawara, est le plus âgé des députés, il n’avait pas assuré l’intérim d’Amadou Soumahoro, durant les nombreux mois d’hospitalisation que celui-ci avait passés en Turquie. C’est le député Adama Bictogo, premier vice-président de l’Assemblée nationale qui a assuré l’intérim.
La disparition d’Amadou Soumahoro constitue un coup dur pour la Côte d’Ivoire mais surtout pour le président de la République, Alassane Ouattara, qui perd en l’espace de trois années, trois personnalités importantes de son régime, trois compagnons d’armes, trois « frères cadets » qui ont mené avec lui, le combat politique depuis environ 30 ans pour qu’il accède au pouvoir en 2011. Après les Premiers ministres Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko décédés respectivement le 8 juillet 2020 et le 10 mars 2021, c’est le président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, qui s’est éteint, hier, samedi 7 Mai 2022. Fortement affligé, Alassane Ouattara a lui-même annoncé officiellement, hier, le décès de la 4ème personnalité de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Il l’a fait sur les réseaux sociaux à travers cette adresse aux Ivoiriens : « Mes chers compatriotes, j’ai la profonde douleur de vous annoncer le décès, ce samedi 7 mai 2022, du président de l’Assemblée nationale, mon jeune frère, Amadou Soumahoro. Je rends hommage à ce grand homme d’Etat, dont l’engagement et le parcours politique ont marqué notre pays. La Côte d’Ivoire perd un fils valeureux, un homme de conviction et de devoir. Je perds un fidèle compagnon, un ami loyal et dévoué. En cette douloureuse circonstance, je présente mes condoléances les plus émues à sa famille et à ses proches. Que son âme repose en paix. Fait à Abidjan, le samedi 7 mai 2022. Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire. ».
D.D
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