L’IMPARTIAL / Pour une bonne gouvernance sanitaire en Afrique par Yao Noël

L’histoire qui agite, trouble et sème émoi et désarroi au Sénégal,  est tellement tragique, triste et émouvante qu’elle mérite d’être racontée dans les détails afin comme on dit, « que nul n’en ignore »…
La voici donc telle que rapportée par notre confrère sénégalais LIBERATION.
L’émotion et la colère ne cessent de grandir au Sénégal après la mort à l’hôpital public, d’Astou Sokhna, 34 ans, enceinte de 9 mois. La presse locale dénonce un décès par déni de soins après une longue agonie. Le chef de l’État a promis « toute la lumière » sur ce drame.
Les faits se sont produits dans un hôpital public de la ville de Louga, dans le nord du pays. Astou Sokhna (jeune mère de 34 ans) arrive le 5 avril, enceinte de neuf mois, prête à donner la vie. Elle mourra le 7 avril après avoir demandé en vain une césarienne.
Selon les médias, la jeune femme a attendu pendant une vingtaine d’heures en plein travail, réclamant une intervention qui n’est jamais venue, avant d’expirer en prononçant des mots largement relayés sur les réseaux sociaux : « Opérez-moi car je ne sais pas si je serai encore là demain »
Son bébé n’a pas pu être sauvé.

Le personnel de l’établissement aurait refusé sa requête, arguant que son opération n’était pas prévue et menacé de la chasser si elle insistait.
« Inacceptable » a titré lundi 11 avril en Une le journal dakarois.

Affaire choquante et inexplicable : d’un point de vue humain, professionnel et technique, comment donc les auteurs d’un aussi grave et intolérable manquement pourraient-ils nous expliquer cette violation du serment d’Hippocrate ( mais qui n’est guère … d’hypocrite) de mise et de rigueur dans le domaine médical ?
S’agit- il d’un manque de moyens ? De volonté ? D’empathie envers la parturiante appelant désespérément et vainement à l’aide et au secours pour elle-même et son enfant etc.

Surréaliste, incroyable, impensable voire désespérante est cette impéritie.
En attendant les résultats de l’enquête ordonnée donc  par le Président de la République du Sénégal ,Macky Sall, himself, des pistes, résolutions peuvent être, à présent,  dégagées et prises pour l’avenir afin d’éviter la survenue d’autres drames .
La première chose, c’est, pour nos États africains et les gouvernements, de doter nos pays d’un « plateau technique suffisant », performant et réellement soignant.

La seconde, c’est de former et bien former le personnel hospitalier au plan technique et strictement professionnel d’abord et bien évidemment. Mais cette formation doit être doublée et accompagnée, au plan humain  et psychologique,  d’une formation à …. » l’empathie » et au respect et à la considération pour les malades et patients qui accourent dans nos hôpitaux publics, surtout.
En effet, une simple observation  de l’accueil dans nos hôpitaux  et dispensaires achève de montrer clairement et fort tristement le peu de respect et de considération de nombreuses sages-femmes (malheureusement pas toujours si… sages… ) et de la plupart des agents des maternités envers des personnes  en travail et déjà éprouvées par la souffrance et une forte angoisse.
Il convient de faire quelque chose et d’agir vite à ce niveau maintes fois décrié mais hélas jamais solutionné.
La troisième chose pour contraindre, sensibiliser  tout le monde, à commencer par les premiers responsables, les plus hautes autorités, Présidents, ministres, directeurs généraux, leurs parents, enfants et amis, etc, c’est d’édicter des lois leur interdisant  désormais toute évacuation sanitaire vers des cliniques huppées et dispendieuses d’Europe ,d’Amérique ou d’Asie .

Ainsi, plus « aucun grand type » ne devra désormais être autorisé à aller se  soigner ailleurs que dans le pays même. Tout le monde devra être logé à la même enseigne et sur place afin de  voir, apprécier et, surtout, améliorer nos hôpitaux locaux.
Cette contrainte devra être imposée à tous au nom du principe sacré et républicain de l’égalité de traitement des citoyens et du droit identique et non discriminatoire  à la santé.

De la sorte, une attention particulière, constante et permanente serait  maintenant accordée à la qualité, au renforcement et au développement de nos centres hospitaliers nationaux et endogènes.
Ceux-ci devront cesser d’être des chroniques et récurrents mouroirs…

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