Livre / « Briser les chaînes de la pauvreté : ma longue marche de Ziguinchor aux Nations unies » – La leçon de résilience d’André François Carvalho aux jeunes générations

A travers son ouvrage autobiographique intitulé « Briser les chaînes de la pauvreté : ma longue marche de Ziguinchor aux Nations unies » préalablement destiné à sa progéniture, le retraité des Nations unies et ancien représentant résident du PNUD, André François Carvalho, fait découvrir son incroyable parcours d’enfant de Ziguinchor, au Sénégal, devenu une figure influente du développement international.

L’auteur de cet ouvrage de 300 pages sorti aux éditions  L’Harmattan, qui, dans cette autobiographie, partage son histoire inspirante, de son enfance dans un milieu modeste, mais ancré dans des valeurs familiales et communautaires fortes au Sénégal à ses trois décennies de carrière au sein du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) marquées par des responsabilités internationales, a présenté ce chef-d’œuvre au cours d’une conférence de presse, le mardi 3 décembre 2024, à la Maison de la presse sise à Abidjan-Plateau.

« J’estime qu’il faut lire ce livre pour être inspiré par mon parcours dédié au service des autres. Il faut aussi le lire pour comprendre les mécanismes et les défis du développement. Et, enfin, il faut également le lire pour découvrir un témoignage poignant de courage, de persévérance et de foi », a-t-il d’entrée fait savoir.

Le pouvoir de l’instruction exalté par l’auteur

 Par ailleurs, André François Carvalho retient que pour ceux qui l’ont longtemps côtoyé et fréquenté, ce livre peut, de premier abord, apparaître comme contre-nature. Vu que « j’ai la réputation de quelqu’un qui n’aime pas qu’on parle de lui. Qui préfère autant que possible rester chez lui et, quand il sort, fait tout pour passer inaperçu aux yeux du grand public. Pourquoi alors, à mon âge surtout, exposer ma vie dans un ouvrage, alors que, pendant très longtemps, j’ai sincèrement pensé que ma vie n’avait rien d’extraordinaire ou de suffisamment captivant pour que je me mette à la raconter à d’autres ? Et, pour me conforter dans cette posture et éviter de partager mon expérience de vie, j’ai longtemps pris comme excuse que je travaillais avec des collègues qui ont eu des carrières hautement plus éclatantes que la mienne, mais ne se sont jamais mis à claironner leurs actions. Pendant des années cependant, un titre de livre a trotté dans ma tête; ce titre était : « Au nom de la pauvreté ». Je voulais, pour mes enfants, transmettre dans un tel livre un journal de ma vie enregistré mentalement pendant des années, mais que je n’avais jamais écrit. Je voulais retracer tous les efforts que j’ai faits pour me sortir et sortir ma famille de la précarité matérielle et mettre les enfants sur une trajectoire qui les permette de disposer de suffisamment de latitude dans la vie pour exprimer pleinement leur potentiel et choisir sans entrave et en toute liberté ce qu’ils voulaient faire de leur vie. Cela sans craindre d’avoir faim ou de voir leur liberté de choix restreinte par des facteurs sur lesquels ils peuvent avoir un contrôle et ils peuvent agir. En réfléchissant sur ma vie, je me suis rendu compte que l’essentiel de ce que j’ai été et que j’ai pu accomplir a tourné autour de l’objectif tenace de sortir de la pauvreté. De la pauvreté matérielle d’abord. Pendant longtemps en effet, je ne disposais que du minimum nécessaire pour me nourrir et pour ne pas marcher dévêtu. Je voyais autour de moi des poches d’affluence que je ne pouvais qu’observer de loin et je me refusais de les croire inatteignables. J’ai inconsciemment cultivé en moi une détermination de vaincre l’indigence dans laquelle les miens et moi-même vivions. J’ai vécu auprès de communautés recroquevillées sur elles-mêmes sans ambition apparente de vouloir se sortir d’une situation peu reluisante. Et je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour corriger cet état de fait. J’étais d’autant plus poussé vers cette conviction d’agir que j’observais dans ces communautés des qualités qui forçaient le respect, la dignité, le refus de tendre la main et la volonté de vouloir travailler et se donner sans compter quand une occasion de faire quelque chose se présentait. Je me suis dit qu’il fallait que j’acquière des armes pour pouvoir agir. Et j’ai rapidement vu en l’école le tremplin pour ce faire. L’école que j’ai tant aimée m’a permis de franchir la barrière du manque de connaissance qui inhibe l’ambition, de construire des rêves et d’élargir mes horizons. Très tôt, affaibli dans la vie par un handicap causé par un accident médical, l’école m’a offert une bouée de sauvetage pour me permettre de naviguer en eaux troubles, là où la force physique que je ne possédais pas en suffisance était un atout principal. L’école m’a permis de montrer que moi aussi, j’avais des atouts que je pouvais faire valoir. Et que si j’ajoutais à l’éducation de base reçue à la maison une instruction solide, je pouvais jouer un rôle qui compte dans la société. L’école m’a surtout projeté sur des sphères qui ont fini par faire de moi un citoyen du monde. La pauvreté a influé sur mon parcours académique et mes choix de carrière. Et, en jetant un regard en arrière, elle a permis à l’impétueux de nature que je suis de contenir mes amis. Refuser la pauvreté m’a permis de donner un sens à ma vie et les Nations unies m’ont ouvert une porte et offert une plateforme d’envergure pour assouvir mes ambitions… ».

A l’en croire, « Briser les chaînes de la pauvreté : ma longue marche de Ziguinchor aux Nations unies » cherche à rendre hommage à tous ceux qui ont contribué à faire de lui la personne qu’il est devenu. « Mention spéciale à ma mère et à ma grand-mère », a-t-il insisté.

« Briser les chaînes de la pauvreté : ma longue marche de Ziguinchor aux Nations unies » délivre un message puissant d’espoir et de solidarité

 Le livre « Briser les chaînes de la pauvreté : ma longue marche de Ziguinchor aux Nations unies » est structuré comme suit : 4 parties pour 10 chapitres captivants. L’auteur part de son enfance marquée par la richesse de la vie communautaire et des traditions dans les quartiers Boudody et Cobitène (relatée dans la partie intitulée « Enfance et formation à Ziguinchor »), revient sur ses études à Dakar, la capitale sénégalaise, en France et aux Pays-Bas jusqu’à son entrée au ministère du Plan et de la Coopération du Sénégal (revisitées dans la partie intitulée « Education et premières expériences professionnelles »), parle de ses affectations aux Comores, au Mali, en Zambie, au Burundi et en Côte d’Ivoire, ainsi que de ses postes stratégiques à New York (Etats-Unis) et Bonn (Allemagne) dont il est question dans la partie intitulée « Carrière internationale au PNUD ». Dans la partie intitulée « Vie après la retraite de l’ONU », André François Carvalho s’intéresse à la transition marquée par un engagement renouvelé pour le développement communautaire et une expérience miraculeuse qui a redéfini sa vie et celle de son épouse. Ce qui constitue des points majeurs de cet ouvrage à recommander à tous.

« Briser les chaînes de la pauvreté : ma longue marche de Ziguinchor aux Nations unies » comprend, en outre, un témoignage inspirant qui traite de la façon dont l’auteur a pu surmonter les obstacles et a consacré sa vie à améliorer les conditions de vie dans le monde entier. Ce dernier jetant un regard éclairant sur le développement international : les défis et les succès d’une carrière dédiée à la lutte contre la pauvreté et à la résilience des populations vulnérables. En résumé, « Briser les chaînes de la pauvreté : ma longue marche de Ziguinchor aux Nations unies » est une histoire de résilience : un accident dramatique auquel il a survécu miraculeusement et une convalescence qui ont révélé la face de la solidarité et l’esprit humain.

A travers donc des thèmes universels tels que résilience, humilité et service désintéressé, « Briser les chaînes de la pauvreté : ma longue marche de Ziguinchor aux Nations unies » délivre un message puissant d’espoir et de solidarité. Après Abidjan, dans son agenda, André François Carvalho se rendra à Dakar pour présenter son ouvrage. Il est bon de relever que la biographie d’André François Carvalho a été présentée par Anne Zelica Ehoura et qu’il est revenu à l’ex-président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), Traoré Moussa dit M.T., de faire la critique de cet ouvrage dont il a salué la qualité et le travail de l’auteur.

Marcellin Boguy

 Légende photo : André François Carvalho, auteur de l’ouvrage autobiographique intitulé « Briser les chaînes de la pauvreté : ma longue marche de Ziguinchor aux Nations unies ».

 

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