Mali / Dissolution du parti d’opposition PSDA – Ismaël Sacko réagit : « Nous poursuivrons la bataille judiciaire … » 

Accusé de « trouble à l’ordre public » et d’« atteinte à la souveraineté nationale »,  le Parti social-démocrate africain (PSDA) a été frappé d’une très lourde mesure. La justice malienne  a ordonné,  le mercredi 15 juin 2023, cette décision. Le tribunal de la commune 2 de Bamako a décidé que le PSDA soit dissout à l’issue d’une procédure engagée depuis avril après que le ministre de l’Administration territoire l’a saisi.

Tout part de ce qu’Ismaël Sacko, le président du PSDA, a fait une intervention sur Radio France internationale (RFI) au cours de laquelle il critiquait Choguel Maïga, le Premier ministre de transition du Mali. Une plainte pour « atteinte à l’ordre public et à la souveraineté nationale » est alors déposée contre l’opposant réputé pour son franc-parler.

Pour Ismaël Sacko, cette décision est injuste, mais elle n’est pas une surprise. « Le PSDA demeurera, le parti va faire appel dans les 24 heures. Nous allons poursuivre la bataille judiciaire et nous avons décidé de ne pas reconnaître Assimi Goïta comme président du Mali. Donc, ses lois ne s’appliqueront pas à nous », a-t-il confié à RFI et d’ajouter ,   depuis son lieu d’exil : :« Le colonel Assimi Goïta et sa bande ont décidé d’en découdre avec le parti que préside Ismaël Sacko…

Parce que c’est celui qui n’a pas sa langue dans sa poche, c’est celui qui dénonce l’inconstance d’une junte qui aujourd’hui est de plus en plus en perte de vitesse. Nous estimons que la loi n’a pas été dite, nous considérons qu’il y a eu abus de pouvoir et que tout cela est fait à dessein pour pouvoir déstabiliser Ismaël Sacko et faire en sorte qu’il soit en déphasage avec ses militants et faire en sorte que le référendum qui est prévu pour le 18 juin, que nous ne soyons pas en ordre de bataille. Mais, c’est peine perdue parce que nous nous sommes préparés à cela ».

Assimi Goïta, président de la transition malienne, manœuvre pour rester aussi longtemps au pouvoir. Il s’est taillé une nouvelle Constitution (qui n’est certes pas encore adoptée par référendum). Elle fait la part belle aux forces armées, légitime les autorités traditionnelles, renforce les pouvoirs du président. Une manière pour lui de s’ouvrir la voie de la prochaine présidentielle.

Didier Depry 

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