Mali / Franklin Nyamsi défend Chogel Maïga

Dans une apparition vidéo sur les réseaux sociaux dont il est coutumier, Franklin Nyamsi commente les propos du Premier ministre malien Chogel devant les ambassadeurs accrédités dans son pays. Ce dernier, selon le commentateur, aurait tenu un discours de vérité ne souffrant d’aucune ambiguïté.

Un acte d’occupation

« Après un temps d’allégresse en 2013, quand les soldats français ont libéré le Nord du Mali, l’intervention s’est muée en une opération de partition de fait du Mali qui a consisté en la sanctuarisation d’une partie de notre territoire où les terroristes ont eu le temps de se réfugier, de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014 », aurait déclaré Chogel Maïga, devant le corps diplomatique. Il s’en est suivi une levée de boucliers de la presse occidentale. Pour Franklin Nyamsi, il n’y a pas de quoi se scandaliser. « Le Premier ministre a simplement rappelé une évidence », soutient l’intellectuel camerounais.

Pour preuve, il brandit le courrier rédigé par le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, en 2013, au président français François Hollande, dont il prétend avoir eu copie au Sénat français. « Dans son courrier du 9 janvier 2013, le président par intérim de l’époque demande l’intervention militaire française pour contrer l’invasion djihadiste. Mais, il demande précisément une intervention aérienne, du renseignement et un appui feu de l’armée française à l’armée malienne qui, elle, se chargerait du combat au sol », dit-il.

Savoir se séparer

« Nulle part il n’est mentionné une intervention au sol de l’armée française », prétend Franklin Nyamsi. Sauf que, dénonce-t-il, la France est allée au-delà de sa mission. Elle s’est déployée au sol et a, de fait, coupé le pays en deux. Pour lui, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un « acte d’occupation, d’une violation de la souveraineté du Mali ». D’ailleurs, ajoute-t-il, Takuba qui signifie en langue Songhaï Tamashek, sabre, n’a pas été choisi par hasard.

En demandant à la France de retirer ses troupes au sol du Mali, les nouvelles autorités issues du coup d’Etat veulent rétablir leur souveraineté sur l’ensemble de leur pays. Une vive tension s’est alors installée entre Paris et Bamako. Devant celle-ci, Chogel Maïga a convoqué le souvenir de la Seconde guerre mondiale. « Les Américains n’ont-ils pas libéré la France ? Quand les Français ont jugé que la présence des Américains n’était plus nécessaire, ils ont dit aux Américains de partir. Mais est-ce que les Américains se sont mis à insulter les Français ? », se serait interrogé le Premier ministre malien.

Sanctions économiques, deux poids deux mesures

Une sortie que Franklin Nyamsi approuve : « Si on n’est plus d’accord sur nos accords, il vaut mieux se séparer pacifiquement. Je ne vois rien d’agressif dans les propos de Chogel Maiga. Cela est plutôt un bon sens ». Tout comme la dénonciation des sanctions économiques de la Cedeao qui n’ont d’autre objet que de tenter de traiter les autorités du Mali comme des parias et de provoquer un soulèvement populaire. « Il y a un acharnement sur le Mali. Pourquoi la Cedeao n’applique-t-elle pas les mêmes sanctions au Burkina et à la Guinée où des coups d’Etat ont également été perpétrés ? C’est du deux poids deux mesures », s’offusque Franklin Nyamsi.

K. Bruno

 

 

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