Soubré – La sage-femme d’Anassou présentée aux populations, des vérités dites

Jour historique et émotionnel pour le village d’Anansou, localité cosmopolite située à environ 50 kilomètres de Soubré, chef-lieu de la région de la Nawa. Des cris de joie, des coups de sifflet et des applaudissements. Tel est l’ambiance qui a prévalu sous l’arbre à palabre (dans la cour du chef de village) d’Anansou à l’occasion de la présentation de la nouvelle sage-femme du Centre de santé urbain (CSU) dudit village. C’était le mercredi 21 février 2024.

Tôt le matin, vieilles personnes, hommes, femmes, jeunes et enfants avec à leur tête le chef de village, Nanan Yao Koffi Prospère, et ses notables ont pris d’assaut la cour du chef du village devenu trop exigüe pour la circonstance. Personne n’a voulu se faire conter cette cérémonie.  Les filles et fils d’Anansou sont sortis massivement pour réserver un accueil chaleureux au directeur régional de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Dr. N’Dri Roger, accompagné d’une forte délégation composée des professionnels de la santé dont le directeur départemental de la santé (DDS) de Méagui, Dr. Kolou Bla Antoine et le chef d’Antenne de l’Institut national de l’hygiène publique (INHP), Aman Claude.

La politique gouvernementale de proximité des soins se déploie

 Au terme des civilités, le directeur départemental de la santé a présenté et confié la nouvelle sage-femme, Ahébié Agnès, au chef du village et ses administrés. « Nous avons annoncé la bonne nouvelle aux populations qui est de mettre à leur disposition une sage-femme pour prendre en charge les femmes en âge de procréation. Chef, voici votre sage-femme, votre fille. Nous vous la confions. Vous devez la prendre comme votre propre fille et l’aider à donner le meilleur d’elle-même. Elle est certes jeune, mais elle est pétrie de talent », a-t-il soutenu dans un tonnerre d’applaudissements. Il s’est ensuite adressé aux populations en ces termes : « Nous lançons un appel à l’endroit de la population à l’effet de fréquenter le centre de santé. C’est à cause de vous que l’État de Côte d’Ivoire a construit cet hôpital afin de vous faire soigner sur place ».

Pour sa part, le directeur régional de la santé, Dr. N’Dri Roger, a levé un coin du voile sur la politique du gouvernement ivoirien qui consiste au rapprochement des soins de santé des populations. « La politique de l’État de Côte d’Ivoire qui consiste au rapprochement des centres de santé des populations est en marche dans la Nawa. Comme vous le constaterez, aujourd’hui, nous sommes à Anansou près de 50 km de Soubré. Nous avons accompagné le directeur départemental de Méagui pour présenter la nouvelle sage-femme du Centre de santé urbain à la population. C’est ce que nous venons de faire en rapprochant des soins de santé aux populations », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Anansou qui est très éloigné de Soubré et Méagui, les habitants n’auront plus besoin de se déplacer pour se faire soigner. Ils pourront bénéficier des soins sur place et les femmes enceintes pourront également faire leurs consultations prénatales (CPN) sur place. Cela va dans le droit fil de la politique de proximité que l’État a mis en place ».

Les conseils à la nouvelle sage-femme et aux populations

 Par ailleurs, le directeur régional de la santé a donné des conseils à la sage-femme. « Je demande à la sage-femme d’être à l’écoute de la population. Aujourd’hui, dans le système de santé, il faut être à l’écoute des populations pour acquérir leur préoccupation en matière de santé pour leur prise en charge », a-t-il conseillé. À entendre Nanan Koffi Yao et les habitants, les messages du directeur régional et du directeur départemental de la santé ne sont pas tombés dans de sourdes oreilles. « La sage-femme est la bienvenue. Nous sommes très contents de l’accueillir. Soyez assurés qu’elle sera dans de bonnes conditions », a dit le chef traditionnel. Avant de promettre que les malades et les femmes enceintes fréquenteront le CSU.

« Nous allons fréquenter l’hôpital. Fini les nombreuses tracasseries et les longues distances pour se faire consulter. L’arrivée de la sage-femme va permettre aux femmes enceintes de se faire consulter sur place. Dieu a entendu nos prières. Les femmes n’auront plus besoin d’aller ailleurs pour donner naissance. Aux premières heures de la création de notre campement, c’était difficile pour les femmes enceintes de se rendre à l’hôpital. On a toujours prié Dieu pour qu’on ait une sage-femme. Donc, il faut donner de la valeur, du respect et de la considération à la sage-femme. Évitons de prononcer des paroles maladroites à l’endroit de la sage-femme. Si elle vous manque, il faut toujours informer le chef de village », a-t-il recommandé aux populations. Et d’inviter la nouvelle sage-femme à travailler avec son cœur, amour et ardeur, sans céder aux provocations des patientes et de leurs proches.

Toutefois, le chef de village a exposé des doléances. Il s’agit, entre autres, de l’acquisition d’un compteur CIE, d’un réfrigérateur de vaccination, d’une moto et de deux climatiseurs. Au terme de cette cérémonie, le directeur régional et sa suite ont effectué une visite guidée du Centre de santé urbain  (CSU)  flambant neuf, livré officiellement le 21 décembre 2023

Robalé Symphorien 

Correspondant régional dans le Nawá

 

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