Soubré – Le fleuve Sassandra sort de son lit, de nombreux sites et maisons inondés, les victimes désemparées

Des habitations, des commerces, des plantations, des complexes hôteliers, des établissements  secondaires, des sites touristiques et des plantations sont, depuis plusieurs jours  sous les eaux. Tel est le bilan de la montée des eaux des barrages de Soubré et Gribo-Popoli construits sur le fleuve Sassandra.

Les populations riveraines du fleuve Sassandra ont été  obligées de déménager sous la menace des fortes eaux qui ravalaient de plus en plus de sites. « Ma ferme d’élevage est à 10 m du fleuve. Avec cette inondation, mes 400 mille poussins et mes porcs ont été noyés et ils sont morts en majorité. Parce que je m’y attendais pas et nuitamment lorsque je suis arrivé sur les lieux, il était déjà trop tard. Et il me fallait utiliser une pirogue pour me  déplacer », a fait remarquer  Arthur Zegbedo, un fermier.

Les populations sinistrées appellent le gouvernement à l’aide

 Et d’ajouter que les populations sinistrées ont fait appel à un huissier pour un probable dédommagement. « La société Côte d’Ivoire Énergies nous avait dit que si l’eau du fleuve dépassait  les limites,  que cette entreprise d’Etat avait prévu un dédommagement pour les sinistrés. Nous sommes dans la situation aujourd’hui. Mais la société Côte d’Ivoire Énergies nous dit que c’est un effet naturel donc elle n’est pas responsable de cette inondation. Nous avons cependant fait la liste des sinistrés avec des images pour déposer devant le gouvernement afin d’avoir une assistance », a-t-il dit.

Selon un propriétaire de restaurant -maquis construit non loin du ‘’Grand pont’’,  « c’est une grande perte. J’ai tout perdu,  mes machines, mon bar et tout mon matériel est inondé alors qu’en ce moment la vie est devenue dure. Nous ne savons pas à  qui s’adresser pour nous venir en aide ».Il sollicite l’aide de l’Etat ivoirien. La cité des professeurs n’a pas été épargnée. « Le fleuve est à proximité de ma maison, tout est inondé. Je suis donc obligé de déménager pour aller reloger ma famille chez un ami. Actuellement, tous mes collègues sont a la recherche de nouvelles maisons. Pourtant, nous avons construit  cette cité à la sueur  de notre front », a indiqué l’enseignant d’anglais Zadi Serge. Pour lui, il serait difficile de revenir dans leurs maisons de la cité des professeurs au regard des intempéries actuelles liées au changement climatique.

L’eau n’épargne rien

 Du côté de l’hôtellerie, c’est la catastrophe. «Nos clients ont fui parce que certaines chambres sont inondées. Et  depuis cette menace, personne  ne vient dans notre hôtel », a déploré le gérant d’un complexe hôtelier. Les établissements scolaires construits en bordure du fleuve Sassandra n’ont eu aucune chance. « Si les inondations perdurent nous risquons de mettre les élèves en congé, le temps que le niveau de l’eau baisse »,  soutient un responsable d’établissement scolaire.

Notons que dans un communiqué, la société d’Etat , Côte d’Ivoire Énergies, avait suspendu du lundi 30 septembre jusqu’au samedi 30 novembre 2024, en prévision de l’ouverture des évacuateurs de crues, toutes les activités sur lesdits barrages et dans les zones environnantes. Le communiqué avait invité les populations riveraines à faire preuve de vigilance et à respecter scrupuleusement ces consignes pour éviter tout incident lié à la montée des eaux.

Robalé  Symphorien

Correspondant permanent à Soubré

Légende photo : Des habitations et divers sites sont sous les eaux.

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