Le sergent-chef de police Kamanan Sioh Parfait Omer, muté au commissariat de police mixte de Noé, il y a peu, vient de compromettre gravement sa carrière professionnelle. Il a été déféré, le mercredi 21 août 2024, au parquet du Tribunal militaire d’Abidjan pour manquement aux ordres et consignes. Selon des sources sécuritaires, le sous-officier de police a été intercepté dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 août 2024, aux environs d’une heure, après une course-poursuite à l’entrée d’Abidjan en venant d’Alépé par des éléments des douanes mobiles de Maféré. Il était en possession d’une vingtaine de cartons de téléphones portables non dédouanés. C’est aux environs de minuit qu’il a quitté Noé, sans permission, à bord de son véhicule personnel avec ces marchandises frauduleuses qui lui auraient été remises par un ami.
La course-poursuite entre les douaniers et le policier véreux
Les éléments des douanes mobiles de Maféré, bien informés, se positionnent aux différents postes de contrôle. Parvenu au poste du carrefour de Mouyassué, l’agent de police force le dispositif. Les douaniers donnent l’alerte. L’unité mobile positionnée à Assouba est informée. Ici encore, le policier refuse d’obtempérer. Au poste de N’zikro, situé à une vingtaine de kilomètres de là, il fait pareil. L’Unité mobile d’intervention rapide (UMIR) est saisie. C’est après une véritable course-poursuite qu’il est rattrapé par des éléments de ladite unité à l’entrée d’Abidjan.
A en croire une source proche des douanes, au lieu de garder profil bas, le sergent-chef aurait monté le ton, menaçant les agents des douanes. Il sera maîtrisé et conduit d’abord au commissariat de police d’Alépé, ensuite au Service des Enquêtes générales de la préfecture de police d’Abidjan. De là-bas, a-t-on appris, il a été déféré, le 21 août, au parquet militaire. Auparavant, il a joint par téléphone, le mardi 20 août 2024, très tôt le matin, son chef de service, le commissaire 1ère classe Soumahoro Daouda pour lui expliquer sa mésaventure. Malheureusement pour lui, rapportent nos sources, il n’aurait pas eu le soutien de son supérieur parce qu’il était sorti de Noé sans autorisation officielle.
Le policier trafiquant déféré au parquet militaire
« Pendant les rassemblements, le patron (le chef de service, Ndlr), ne cesse de nous rappeler que notre poste est très important dans le dispositif de sécurité et que nous devons redoubler de vigilance à tout moment. Le lundi 19 août dernier, il est encore revenu sur les mêmes conseils tout en nous disant de ne pas nous compromettre dans des actes répréhensibles, » confie, sous couvert d’anonymat, un sous-officier de police.
SKD
Correspondant régional
Légende photo : Une vue de la vingtaine de cartons de marchandises frauduleuses, des téléphones portables, que le policier trafiquant transportait à bord de son véhicule personnel.
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