57ème  Assemblée annuelle de la BAD  Akinwumi Adesina : « L’Afrique ne connaîtra pas de crise alimentaire »

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Dr Akinwumi Adesina, a annoncé, lundi 23 mai 2022, à Accra, capitale du Ghana, les engagements clés de la Banque pour relever la crise alimentaire imminente qui guette l’Afrique du fait de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Il s’exprimait, à l’occasion d’un petit-déjeuner de presse inaugural, devant des journalistes de 41 pays du monde, dans le cadre de l’ouverture de l’assemblée annuelle du Groupe de la Banque. Cette assemblée a pour thème général: « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique ».  L’information provient du site de la BAD (afdb.org), dans sa publication du 24 mai dernier.

« Je suis optimiste. L’Afrique ne connaîtra pas de crise alimentaire. Nous avons les moyens de surmonter ce défi ! », a lancé le président Adesina. Et de poursuivre :  « L’Afrique a seulement besoin de produire ses propres denrées. Elle ne doit pas supplier pour avoir de la nourriture. Il n’y a pas de dignité dans la mendicité ».

Le président de la BAD a expliqué tous les efforts et résultats obtenus en matière d’agriculture résiliente en Afrique de l’Est, grâce à la Banque, notamment au Soudan et en Éthiopie qui a pu éviter l’importation de blé grâce à une production record de 650.000 tonnes. Il a souligné l’importance du programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT), dans la résilience des producteurs africains.

Akinwumi Adesina est revenu sur l’adoption, vendredi 20 dernier, par le Conseil d’administration du Groupe de la Banque, de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars élaborée par l’institution pour faire face à la crise alimentaire qui guette l’Afrique du fait de la guerre russo-ukrainienne.

La facilité va fournir des semences agricoles à 20 millions de producteurs du continent. Les variétés concernées sont le blé, le maïs, le riz et le soja. L’objectif est de produire 38 millions de tonnes de nourriture supplémentaires et de générer 12 milliards de dollars pour les deux prochaines années. « Dans l’agriculture, nous savons ce que nous faisons. L’Afrique doit être une solution pour le monde en matière alimentaire et elle le sera. Il y a 65% de terres arables en Afrique et ce que l’Afrique en fera, déterminera l’avenir de la planète entière », a souligné le président Adesina.

L’autre défi à surmonter par le continent est le changement climatique. « Le changement climatique est une menace pour le continent. Il a un effet dévastateur. Lorsque je regarde ce qui s’est passé en Afrique du Sud -où des inondations ont fait près de 500 morts et de nombreux dégâts-, au Mozambique, à Madagascar, dans la Corne de l’Afrique, des terres ont été avalées », a résumé le président Adesina. L’Afrique enregistre 7 à 15 milliards de dollars de pertes par an, en raison des effets du changement climatique, et d’ici à 2040, ce chiffre se situera à 50 milliards de dollars. Il faudra donc 1,6 billion de dollars, entre 2020 et 2030 pour lutter contre les effets du changement climatique en Afrique. Or, le continent ne reçoit pas assez de financement pour ses besoins. L’Afrique ne reçoit que 3 % du total des financements climatiques mondiaux.

« Nous ne financerons plus le charbon, a fermement affiché M. Adesina. C’est une position adoptée et qui fait partie de nos politiques en matière de lutte contre le changement climatique. Aussi, les énergies renouvelables seules ne peuvent pas satisfaire l’Afrique. Il nous faut aussi des systèmes énergétiques stables. Le gaz naturel doit rester un système énergétique stable en Afrique », a-t-il insisté.

 

 

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