Abidjan / Déguerpissement des  quartiers Houphouët-Boigny 1 et 2 de Koumassi : Les propriétaires de concessions crient leur souffrance et réclament justice

Déguerpis depuis le 12 novembre 2021 par la mairie de Koumassi, les habitants qui sont pour la plupart propriétaires ont perdu énormément de biens pour certains et même leurs commerces pour d’autres. Aujourd’hui , nombre de ces habitants dorment sous les bâches, toujours sur le site déguerpi, dans les conditions difficiles, sans toilettes, ni sécurité, se nourrissant grâce au soutien de certaines bonnes volontés. Elèves et écoliers y passent également leur vie auprès de leurs parents, après les classes, dans des conditions défavorables à leurs études.

Face à cette situation déplorable, le Collectif des propriétaires de cours, par  la voix d’Amani N’Goran, leur porte-parole, a lancé un cri du cœur  au  président de la République, Alassane Ouattara,  afin qu’il les aide à obtenir leurs indemnisations. Il s’est exprimé ainsi lors d’une conférence de presse qu’il a animée, le mardi 8 novembre 2022, sur le site déguerpi.

Selon lui, après  “ la destruction abusive et illégale de leur quartier par la mairie “, environ 10 mois de démarches ont été effectués par les propriétaires de cours et leur avocat maître Martin Dogo, pour un règlement à l’amiable,  avec la mairie de Koumassi. Mais sans suite.  D’où une assignation d’appel à la cause pour une indemnisation des préjudices causées a été donnée à la mairie pour le 19 octobre 2022, au parquet d’Abidjan- Plateau. Mais la mairie de Koumassi a brillé par son absence à l’audience. “Nous, propriétaires de cours sinistrés réunis au sein du Collectif, épris de paix, saisissons cette opportunité pour lancer un cri du cœur au chef de l’État et au gouvernement  vis-à-vis de cette situation déplorable « , a-t-il indiqué. Et d’ajouter :  » Nous demandons l’intervention du président de la République afin d’obtenir une indemnisation »

Par ailleurs, Il explique qu’en 2006, les habitants d’Houphouët-Boigny 1 et 2 ont obtenu le plan d’approbation du quartier qui a été consolidé par un arrêté du ministre Marcel Amon Tanoh qui gérait le portefeuille de la Construction. Le chemin était alors dégagé pour l’obtention des documents de propriété définitifs. Cette période a coïncidé avec l’arrivée à la tête de la commune du ministre Ibrahim Cissé Bacongo. En 2012, le nouvel élu municipal a fait annuler l’arrêté d’Amon Tanoh par son successeur Mamadou Sanogo.  “Nous avons saisi la Cour suprême et nous avons gagné le procès en 2014. Malgré cette décision, nos adversaires continuaient à délivrer des Acd à des personnes qui ont perdu devant la Cour suprême. Nous sommes retournés sur le terrain de la justice. La Cour suprême n’étant plus, nous avons saisi le Conseil d’État. Cette instance nous a donné une attestation de non-recours pour la grosse. Nos adversaires sont donc définitivement perdants sur le plan juridique « , a fait savoir Amani N’Goran.

Il s’est dit surpris du prétexte de zone à risque brandi par la mairie pour déguerpir les familles d’Houphouët-Boigny 1 et 2. «Le maire dit qu’il a sauvé une situation de non-vie. Je tiens à rappeler que nous n’avons jamais été inondés dans ce quartier. Nous ne sommes pas non plus installés sur des canalisations. Sinon la cité Addoha le serait aussi », a martelé Amani N’Goran.

Avant de s’étonner que les autorités municipales proposent aux déguerpis de construire des immeubles sur le site et de leur céder le rez-de-chaussée et le niveau 1. « Je ne sais pas comment on peut proposer de construire sur une zone à risque. Nous demandons tout simplement que justice soit rendue pour notre indemnisation>>, a-t-il insisté.

 

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