Selon des sources concordantes en Côte d’Ivoire et au Mali, les autorités de la Transition malienne ont transmis, en octobre 2022, tout en informant le médiateur togolais, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé, un document aux autorités ivoiriennes relativement à l’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali. Ce document est-il accablant ? «Je ne peux rien vous dire mais sachez que c’est une étape importante pour que cette longue crise entre nos deux pays prenne fin », nous a confié, au téléphone, un acteur politique malien proche de la junte militaire au pouvoir à Bamako.
Sans nous révéler le contenu de ce document, il s’est dit optimiste pour le règlement définitif de la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali qu’il qualifie de « mésentente certes profonde entre deux pays frères », mais qui n’est pas sans solution, précise-t-il confiant. Et d’ajouter : « Le Mali et la Côte d’Ivoire sont des pays frères que rien ne peut et ne doit séparer ni personne. Tout rentrera dans l’ordre, soyez-en sûr ».
A Abidjan, nos sources affichent également le même optimisme quant à la fin « très proche » de la crise. Sans faire non plus de commentaire sur le contenu du document, elles assurent que ce document est analysé par les autorités ivoiriennes compétentes et une réponse sera donnée au Mali via le médiateur togolais afin que « nos soldats regagnent le pays et retrouvent leurs familles respectives », soutient notre interlocuteur.
Depuis l’arrestation à l’aéroport international président Modibo Kéita de Bamako-Sénou, le dimanche 10 juillet 2022, de 49 militaires ivoiriens, pourtant présents en terre malienne dans le cadre de la MINUSMA, la Côte d’Ivoire et son chef d’Etat, le président Alassane Ouattara, privilégient inlassablement le dialogue et la paix pour le règlement de cette crise. Même quand à la mi-août 2022, ces militaires ivoiriens ont été inculpés par la justice malienne de « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat », la Côte d’Ivoire est restée droite dans ses bottes pacifistes, tout en faisant confiance à la médiation internationale conduite par la communauté internationale. Celle du médiateur accepté par tous (Abidjan et Bamako), le président togolais Faure Gnassingbé et celle conduite d’une part par la CEDEAO et d’autre part par l’ONU ainsi que divers autres chefs d’Etat de la sous-région ouest-africaine dont le président de la Transition guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya.
Après la libération, suite à la médiation togolaise, en septembre 2022, de trois soldates ivoiriennes, membres du contingent des 49 militaires, les autorités et la population ivoiriennes, de même que de nombreux observateurs, avaient espéré que les 46 autres soldats ivoiriens détenus seraient libérés. Malheureusement les choses ne se sont pas encore dénouées. Cependant la Côte d’Ivoire qui souhaite ardemment le retour de ses fils au bercail continue de prôner le dialogue et appeler les autorités de la Transition malienne dirigées par le colonel Assimi Goita à la raison et à la conciliation. Un élan salué par la CEDEAO qui a joint sa voix à celle d’Abidjan pour demander au Mali de sauvegarder la fraternité et le bon voisinage avec la Côte d’Ivoire.
Didier Depry
Laissez une réponse