Attaques terroristes et djihadistes au Burkina Faso – Pourquoi le Capitaine Ibrahim Traoré doit remercier  la Côte d’Ivoire

L’affluence incessante des populations venant du Burkina Faso fuyant les attaques terroristes et djihadistes ainsi que les exactions des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les supplétifs civils des forces de sécurité du Burkina Faso, constitue un sujet de forte préoccupation pour les autorités ivoiriennes qui redoublent de vigilance en mettant en place, dans le nord de la Côte d’Ivoire, un dispositif de sécurité renforcé pour lutter contre le terrorisme et veiller à la sécurité des populations aussi bien ivoiriennes que celles qui ont trouvé refuge dans le septentrion ivoirien.

En dépit de cette situation, la Côte d’Ivoire a activé son esprit d’hospitalité et de solidarité en accueillant à bras ouverts et en offrant le gîte, au nom de la fraternité africaine, à ces populations burkinabé qui se sont réfugiées dans le nord ivoirien. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a donné des instructions au gouvernement afin que des dispositions soient prises pour accueillir au mieux ces populations burkinabè sinistrées. C’est ce qui est fait depuis 2021-2022. Les populations fuyant les attaques terroristes et djihadistes ainsi que les exactions des VDP et autres forces armées burkinabè se sont réfugiées dans les pays voisins notamment la Côte d’Ivoire, le Mali, le Ghana et le Togo.

La plus forte colonie de ces populations burkinabè sinistrées et apeurées se trouve en Côte d’Ivoire. Combien sont-elles ces populations en terre ivoirienne ? Des milliers et des milliers. Selon les statistiques de 2022 du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), ce sont plus de 7000 personnes fuyant le Burkina Faso qui sont arrivées, durant les premiers mois de cette année-là, dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire. Toujours au dire du HCR, l’insécurité provoque l’exode de villages entiers du Burkina Faso, avec des habitants chassés par des attaques des groupes djihadistes, abandonnant ainsi leurs maisons et leurs biens.

Au regard de cette solidarité dont fait preuve la Côte d’Ivoire malgré les menaces terroristes et djihadistes auxquelles elle s’expose parce que les terroristes peuvent infiltrer ces populations venant en terre ivoirienne, Abidjan devrait bénéficier de la part de Ouagadougou, d’une reconnaissance sans acrimonies. Malheureusement, ce n’est visiblement pas le cas.

Les autorités de la transition burkinabé soupçonnent, à tort, la Côte d’Ivoire de vouloir déstabiliser le Burkina Faso. Alors question : Que gagnerait Abidjan à vouloir déstabiliser Ouagadougou ? N’est-ce pas se faire hara-kiri pour Abidjan que de songer à déstabiliser Ouagadougou d’autant qu’une déstabilisation du Burkina Faso en rajouterait de façon exponentielle aux flux de réfugiés burkinabè en direction de la Côte d’Ivoire ? Abidjan ne songe pas à déstabiliser Ouagadougou et n’y songera jamais, nous confiait récemment un sécurocrate ivoirien.

Le Capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso, devrait inlassablement remercier les autorités ivoiriennes avec à leur tête, le président de la République, Alassane Ouattara, pour l’aide constante apportée aux réfugiés burkinabè. La tournée qu’une délégation de responsables burkinabè effectuera bientôt dans les pays voisins du Burkina Faso ayant accueilli les réfugiés burkinabè devra avoir une note particulière concernant la Côte d’Ivoire parce qu’Abidjan apporte la plus grande part de solidarité africaine envers les populations sinistrées ayant fui le Burkina Faso.

Didier Depry 

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